Laphoto ayant Ă©tĂ© prise au mois de mars, Palmyre y connaĂźt son bref printemps, la terre a Ă©tĂ© retournĂ©e et/ou labourĂ©e en prĂ©vision des cultures d’étĂ©. Traversant les tracĂ©s des labours et les planches d’irrigation2, on voit clairement la double forme elliptique-circulaire d’un amphithéùtre.
Y'avait un macchabĂ©e Ter MacchabĂ©e Ter Tsouin, tsouin Qui sentait fort des pieds Ter Fort des pieds Ter Tsouin, tsouin Ce macchabĂ©e disait Ter Il disait Ter Tsouin, tsouin Ce macchabĂ©e gueulait Ter Il gueulait Ter Tsouin, tsouin "Ah ! c'qu'on s'emmerde ici Ter Merde ici, Ter Tsouin, tsouin On va le dissĂ©quer Ter DissĂ©quer Ter Tsouin, tsouin Avec un spĂ©culum Ter SpĂ©culum Ter Tsouin, tsouin On enf'ra du pĂątĂ© Ter Du pĂątĂ© Ter Tsouin, tsouin Qui nous f'ra dĂ©gueuler Ter DĂ©gueuler Ter Tsouin, tsouin La Digue du Cul La digue du cul, en revenant de Nantes Bis De Nantes Ă  Montagu, la digue, la digue, De Nantes Ă  Montagu, la digue du cul. Refrain LĂšve la jambe VoilĂ  qu' ça entre LĂšve la cuisse, cuisse, cuisse, VoilĂ  qu' ça glisse Oh! Hisse! La digue du cul, je rencontre un belle Bis Qui dormait le cul nu, la digue, la digue, Qui dormait le cul nu, la digue du cul. La digue du cul, je bande mon arbalĂšte Bis Et la lui fous dans l’cul, la digue, la digue, Et la lui fous dans l’cul, la digue du cul. La digue du cul, la belle se reveille Bis Et crie j’ai l’diable au cul, la digue, la digue, Et crie j’ai l’diable au cul, la digue du cul. La digue du cul, non ce n’est pas le diable Bis Mais mon gros dard poilu, la digue, la digue, Mais mon gros dard poilu, la digue du cul. La digue du cul, si ve n’est pas le diable Bis Refous le moi dans l’cul, la digue, la digue, Refous le moi dans l’cul, la digue du cul. La digue du cul, puisqu'il y'est qu'il y reste Bis Et qu'il n'en sorte plus, la digue, la digue, Et qu'il n'en sorte plus, la digue du cul. La digue du cul, il fallut bien qu'il sorte Bis Il est rentrĂ© bien raide, la digue, la digue, Il est sorti tout mou, la digue du cul. La Dispute du Cul et du Con Air A la façon de Barbari Chacun de vous sait qu'autrefois Au Japon comme en France Le trou du cul avec le con Vivait d'intelligence Voulez-vous savoir la raison La faridondain', la faridondon, Qui les a rendus ennemis, biribi A la façon de Barbari, mon ami Le trou du cul plein de fiertĂ©,, Disait dans son langage "Foutras-tu toujours sous mon nez Et dans mon voisinage? Comme toi ne suis-je pas bon? A recevoir aussi le vit, biribi ..." En entendant ceci, du con 15 BrĂ©viaire de la SCIAPGrande fut la colĂšre Et il en supprima, dit-on Les rĂšgles ordinaires "Tais-toi, dit-il, foutu cochon Tu n'es bon qu'Ă  salir le vit, biribi ..." "C'est bien Ă  toi, reprit le cul,, De parler d'immondices, Du moins, on ne m'a jamais vu Foutre la chaude-pisse Toujours couvert de morpions T'as souvent la vĂ©role aussi, biribi ... A ce moment, survint un vit De superbe encolure Il Ă©tait, ma foi, fort bien mis Et de belle tournure "Paix, leur dit-il, taisez-vous donc Vous faites beaucoup trop de bruit, biribi ..." Tout d'abord, il entra au con Qu'il trouva un peu large, Puis dans l' trou du cul sans façon Par trois fois, il dĂ©charge, "HĂ©, hĂ©, dit-il, taisez-vous donc Plus c'est Ă©troit, plus on jouit, biribi ..." A cet arrĂȘt, si bien pourtant,, Le con bava de rage, Et le trou du cul triomphant, Fit un sacrĂ© tapage, Par trois fois, il pĂšt' sur le con Lui disant "Ton rĂšgne est fini, biribi ..." Le bougre avait ma foi raison,, Je le dis sans mystĂšre Pour foutre il n'est qu'un trou de bon C'est le trou de derriĂšre Souple, nerveux et trĂšs profond Dieu pour le vit exprĂšs le fit, biribi ... Le Duc de Bordeaux Le duc de Bordeaux ressemble Ă  son frĂšre, Son frĂšre Ă  son pĂšre et son pĂšre Ă  mon cul; De lĂ  je conclus qu' le duc de Bordeaux Ressemble Ă  mon cul comme deux gouttes d'eau. Refrain TaĂŻaut TaĂŻaut TaĂŻaut! Ferm' ta gueule, rĂ©pondit l'Ă©cho. Le duc de Chevreuse ayant dĂ©clarĂ© Que tous les cocus devraient ĂȘtre noyĂ©s, Madam' de Chevreuse lui a demandĂ© S'il Ă©tait certain de savoir bien nager. Madam' la duchesse de la TrĂ©mouille, MalgrĂ© sa pudeur et sa grande piĂ©tĂ©, A patinĂ© plus de paires de couilles Que la Grande ArmĂ©e n'a usĂ© de souliers. Le roy Dagobert a un' pine en fer, Le bon Saint-Eloi lui dit "Eh bien! mon roi, Si vous m'enculez, vous m'Ă©corcherez" "C'est vrai, dit le roi, j'en f'rai faire un' de bois". J'emmerde le roy et le comt' d'Artois, Le duc de Berry et la duchesse aussi; Le duc de Nemours, j' l'emmerde Ă  son tour Le duc d'OrlĂ©ans, je l'emmerde en mĂȘm' temps! Chasseur as-tu vu le trou de mon cul? Si tu veux le voir, tu reviendras ce soir; Moi, j'ai vu le tien, je n'en ai rien dit, Si tu vois le mien, tu n'en diras rien. La p'tite AmĂ©lie m'avait bien promis Trois poils de son cul pour en faire un tapis; Les poils sont tombĂ©s, l' tapis est foutu, La p'tite AmĂ©lie n'a plus d' poil Ă  son cul. La bite Ă  papa qu'on croyait perdue, C'Ă©tait la p'tit' bonn' qui l'avait dans les fesses; La bite Ă  papa n'Ă©tait pas perdue, C'Ă©tait la p'tit' bonn' qui l'avait dans le cul. En descendant la rue d'Alger En descendant la rue d'Alger En descendant la rue d'Alger Par une putain fut accostĂ© Par une putain fut accostĂ© Elle me dit "Viens j't'emmĂšne Pour te montrer que j'taim'..." Et vous m'entendez bien, Et vous m'entendez bien, Et vous m'entendez bien. 16 BrĂ©viaire de la SCIAPPage 1 and 2 BrĂ©viaire de la SociĂ©tPage 3 and 4 LA FILLE DE GONTHIER...............Page 5 and 6 BrĂ©viaire de laPage 7 and 8 A Fond 
 Amis, il existe un momenPage 9 and 10 Sera lieutenant, Les poils de mon cPage 11 and 12 Comme poissons en riviĂšre On croitPage 13 and 14 En forme de point virgule Qui bourrPage 15 and 16 C’est plus prudent lorsque l’onPage 17 and 18 Personn' ne leur dit rien PschiiiitPage 19 J'ai voulu tĂąter de la gloire Une Page 23 and 24 Et les vieux prof's les plus austĂšPage 25 and 26 La servante Ă  M'sieur l' curĂ©, a Page 27 and 28 On n'est pas respectĂ© Quand on estPage 29 and 30 Et vive, vive, vive les gros nichonPage 31 and 32 Il vous Ă©patera, bourgeois, L'invaPage 33 and 34 Que ne la branlez-vous, Ma fille esPage 35 and 36 Il la prend, il la baise, Sur du foPage 37 and 38 Et qu'on vient de lui couper Le pagPage 39 and 40 La bataille fut gigantesque, Tous lPage 41 and 42 Vous y verrez la chaste Diane Le coPage 43 and 44 Et hop ! Il l'avala Bis Le petit Page 45 and 46 Un vrai vagin, c'est autre chose OnPage 47 and 48 Tu dois chier, ainsi Dieu l'a vouluPage 49 and 50 Nous arrivĂąm's Ă  un logis bis "Page 51 and 52 Stances Ă  Sophie Tu m' demand' tesPage 53 and 54 Allez venez tous dans mon lit Me rPage 55 and 56 Vive la Bretagne M'sieur l' curĂ© dPage 57 52 BrĂ©viaire de
Dansun amphithéùtre (Ter) Phithéùtre, phithéùtre, phithéùtre, Tsouin, tsouin ! Y’avait un macchabĂ©e (Ter) MacchabĂ©e (Ter) Tsouin, tsouin Qui sentait fort des pieds (Ter) Fort des pieds (Ter) Tsouin, tsouin Ce macchabĂ©e disait (Ter) Il
Finally professor Flavius A. Baias concluded [...]the meeting by drawing a short history of the profession and by drawing up [...]its characteristics. He said that the profession had to remain very attentive to the threats that are menacing it, because nothing is acquired forever, he stated. Enfin le professeur Flavius A. Baias clĂŽturait [...]la sĂ©ance en brossant un bref historique de la profession et en dressant [...]un Ă©tat des lieux de celle-ci, laquelle devait, selon lui, rester trĂšs attentive aux menaces qui la guettaient, car rien n'est jamais acquis. No one since perhaps Flavius Josephus had [...]attempted to join Biblical and extra-Biblical history as Ussher did. Personne aprĂšs peut-ĂȘtre JosĂšphe n'a eu [...]essayĂ© de joindre les histories bibliques et extra-bibliques aprĂšs la façon d'Ussher. Searching for clues, Flavius goes to a bar [...]and says "Gimme a martinus. À la recherche d'indices, Flavius entre dans un [...]bar et demande au barman Donne-moi un martinus. The 5 cent coin shows the Flavius amphitheatre the Colosseum, which Emperor Vespasian began to build around 75 BC. L'amphithéùtre Flavien le ColisĂ©e, dont l'empereur Vespasien lança la construction vers l'an 75, est reproduit sur la piĂšce de 5 cents. The Jacob M. Lowy Collection consists of old and rare Hebraica and Judaica comprising 3000 volumes from the 15th to the 20th century, including 34 Hebrew and Latin incunabula, over 120 [...] editions of bibles in many languages and numerous editions of the works of [...] the first century historian Flavius Josephus. La Collection Jacob M. Lowy est composĂ©e d'anciens et rares ouvrages hĂ©braĂŻques et judaĂŻques et comprend 3000 volumes datant du XVe au XXe siĂšcle, dont 34 incunables en hĂ©breu et en latin, plus de 120 Ă©ditions [...] de la Bible dans diverses langues et de nombreuses Ă©ditions des œuvres de [...] l'historien du premier siĂšcle, Flavius JosĂšphe. It has been suggested that the large and austere building was owned by T. Flavius Clemens, a wealthy senator who was killed together with his wife Domitilla by his cousin the Emperor Domitian for being a Christian. Il a Ă©tĂ© avancĂ© que ce bĂątiment large et austĂšre appartenait Ă  T. Flavius Clemens, riche sĂ©nateur qui fut assassinĂ© avec sa femme Domitille par son cousin, l'Empereur Domitien qui leur reprochait d'ĂȘtre ChrĂ©tiens. Flavius Josephus shows that there were two distinct periods in the struggle for independence in the Maccabean wars and their unhappy consequences. Cequ'Ă©crit Flavius JosĂšphe sur la guerre des MacchabĂ©es permet de constater qu'il y eut deux pĂ©riodes distinctes dans cette lutte d'indĂ©pendance et dans ses consĂ©quences malheureuses. This theme is found in Flavius Josephus when he evokes Moses sitting wearily on the edge of the well. C'est ce thĂšme que l'on retrouve chez Flavius JosĂšphe quand il Ă©voque MoĂŻse fatiguĂ© assis au bord du puits. De bello Judaico Antiquities of the Jews and The Judean [...] War by the historian Flavius Josephus, printed in [...]1470, the first printing ever of Josephus' [...]works and the oldest book in Library and Archives Canada; Mishneh Torah codification of Talmudic laws by Maimonides, printed in Rome in ca. 1475, one of the earliest Hebrew books known; Mishnah, printed in 1492, considered the first printing ever of the Mishnah; and Humash. Pentateuch, an elegant limited edition, printed in Berlin in 1933. De bello Judaico AntiquitĂ©s judaĂŻques et La Guerre des [...] Juifs par l'historien Flavius JosĂšphe, imprimĂ© en [...]1470, qui constitue la toute premiĂšre [...]Ă©dition des œuvres de JosĂšphe et le plus vieux livre Ă  BibliothĂšque et Archives Canada; Mishneh Torah codification des lois talmudiques par MaĂŻmonide, imprimĂ© Ă  Rome vers 1475, un des plus vieux livres hĂ©breux connus; Mishnah, imprimĂ© en 1492, considĂ©rĂ© comme la toute premiĂšre Ă©dition du Mishnah; et Humash Pentateuch, une Ă©lĂ©gante Ă©dition limitĂ©e, imprimĂ©e Ă  Berlin en 1933. Josephus Flavius, the ancient Jewish writer of first century Palestine, wrote a number of historical, apologetical and autobiographical works which together comprise a major part of Hellenistic Jewish literature. On doit Ă  Flavius JosĂšphe, l'auteur juif qui vĂ©cut en Palestine au 1er siĂšcle, un certain nombre d'ouvrages historiques, apologĂ©tiques et autobiographiques constituant ensemble, un Ă©lĂ©ment important de la littĂ©rature juive hellĂ©nistique. Flavius Josephus 30 also [...]mentions the tradition of the emasculation of certain sons of King Hezekiah with reference to Isaiah [...]397, but he remains vague "certain among them" could be Daniel, Azariah, Hananiah and Mishael, but also many others. Flavius JosĂšphe 28 cite, [...]lui aussi, la tradition de l'Ă©masculation de certains fils du roi EzĂ©chias, en se rĂ©fĂ©rant Ă  IsaĂŻe [...]39,7; mais il reste dans le vague ces certains d'entre eux » peuvent ĂȘtre Daniel, Azarias, Ananias et MisaĂ«l, mais aussi bien d'autres qu'eux. That this has [...] something to do with our subject can for instance be seen by two quotations Bellum Judaicum V, 442 and 566, where Josephus Flavius degrades the Jewish revolutionaries as the most godless rabble of all times. Que ceci ait quelque chose Ă  voir avec notre sujet peut ĂȘtre illustrĂ© par deux citations V, 442 et 566, oĂč Flavius JosĂšphe ravale les rebelles juifs au rang de rebut le plus impie de tous les temps. Flavius Josephus adds an explanation of this rule. A cette rĂšgle, Flavius JosĂšphe ajoute une explication quant Ă  la crĂ©dibilitĂ© Ă  refuser Ă  la femme. Its immediate predecessor had [...] been the Roman town of Nescania, built in the I century Back in the times of the Flavius family, it was considered a municipality, a title it regained, as we saw earlier, in the [...] [...]modern era on its separation from Antequera on the 16th of September 1559. DĂ©jĂ  aux temps des Flavios, elle Ă©tait considĂ©rĂ©e comme municipalitĂ©, un titre qu'elle reprend Ă  une Ă©poque plus moderne, le 16 septembre 1559, lors de la sĂ©paration avec Antequera. Flavius, a red wine from the Pays coteaux flaviens, [...]was an emperor who ordered in the 1st Century to protect the Roman vine [...]growing from the languedoc vineyard pulling up. Flavius, un [...] Vin de Pays Coteaux Flaviens Rouge, fut un empereur [...]qui au 1er siĂšcle ordonna pour protĂ©ger la viticulture romaine [...]l'arrachage des vignes en Languedoc. Thanks to various authors, principally Philo and Flavius Josephus, the Essenes were the best known sect until the discovery of the above documents. La secte des EssĂ©niens Ă©tait la mieux connue de toutes jusqu'Ă  la dĂ©couverte des documents dont nous venons de parler, grĂące aux indications de diffĂ©rents auteurs, principalement de Philon et de Flavius JosĂšphe. Unable to deal forcefully with the [...] usurpers, he associated Flavius Constantinius as [...]co-emperor 8 February 421, but Constantinius died a few months later. Peu capable d'agir face aux [...] usurpateurs il associa Flavius Constantin Ă  son [...]pouvoir 8 fĂ©vrier 421 mais ce dernier mourut quelques mois plus tard. This design features the Flavius amphitheatre, which Emperor Vespasian began building around 75 AD and Emperor Titus inaugurated in 80 AD. Cette piĂšce reprĂ©sente l'amphithéùtre Flavien, ou ColisĂ©e de Rome, dont l'empereur Vespasien commença la construction vers 75 aprĂšs et qui fut inaugurĂ© par son fils, l'empereur Titus en 80 aprĂšs Many of the first Christians, before their baptism, were known by their upright life St. Justin, the Consul [...] Sergius Paulus,[13] Pomponia Graecina,[14] the Senator [...] Apollonius,[15] Flavius,[16] and many [...]others who could be mentioned. Nombreux Ă©taient ceux qui, avant leur baptĂȘme, Ă©taient connus pour leur droiture saint Justin, le consul Sergius [...] Paulus [13], Pomponia Grecina [14], le sĂ©nateur [...] Apolonius [15], les Flavius [16] et bien d'autres [...]peuvent servir d'exemple. The six titles per apparatus went to the South Korean Myun Soo Kim on floor, the Hungarian Krisztian Berki on [...] pommel horse, the Russian Balandin on [...] rings, the Romanian Flavius Kosczi on vault, [...]the French Cyril Tommasonne on bars and Kim Ji Hoon on high bar. Les six titres par engins ont Ă©tĂ© conquis par le CorĂ©en du Sud Myun Soo Kim au sol, le Hongrois Krisztian Berki au [...] cheval d'arçons, le Russe Balandin aux [...] anneaux, le Roumain Flavius Kosczi au saut, [...]le Français Cyril Tommasonne aux barres [...]et Kim Ji Hoon Ă  la barre fixe. Flavius Josephus confirms that innumerable crowds of Jews lived in the neighborhood of Flavius JosĂšphe confirme que des foules innombrables de juifs habitaient les rĂ©gions voisines de Babylone 52. Construction began [...] in 62 by Flavius, two years after [...]a large earthquake, and was completed in 206 It once had [...]a capacity of around 12,000, and adorned with columns and statues which were unearthed during excavations. Par Flavius deux ans aprĂšs un large [...]sĂ©isme, et complĂ©tait Ă  206 aprĂšs Chr. Un jour elle avait une capacitĂ© d'environ 12,000 [...]et garni avec des colonnes et des statues qui Ă©taient dĂ©terrĂ© pendant des excavations. This stage covers Flavius' Amphitheatre, known [...]as the Colosseum because the colossal 35 meter high gilded bronze statue of Nero once stood nearby. Cette Ă©tape couvre amphithéùtre Flavius, connu [...]sous le nom ColisĂ©e parce que la colossale statue de 35 mĂštres de haut en [...]bronze dorĂ© de NĂ©ron se trouvait autrefois Ă  proximitĂ©. The Jewish historian Josephus Flavius reports that there were almost 1000 accounts of anti-Roman rebellion during the 1st century in Rome. L'historien Juif, Joseph Flavius, signale qu'il y eut-Ă  Rome au premier siĂšcle presque 1000 rapports de soulĂšvements anti- Romains et cela rien qu'en provenance d'IsraĂ«l. Its wordplay [...] presumed a knowledge of LatinWayne the private eye, Flavius Maximus asks Shuster Brutus to show him the corpus [...]delicti. Par exemple, Wayne le dĂ©tective privĂ© Flavius Maximus demande Ă  Shuster Brutus de lui montrer le corpus delicti.
Selonl'Ă©tymologie, un amphithéùtre est l'association de deux théùtres accolĂ©s. L'amphithéùtre comprend trois grandes parties : l'arĂšne de plan elliptique ou ovale (pour une meilleure perception du spectacle), la cavea concentrique Ă  l'arĂšne et les coulisses oĂč sont amĂ©nagĂ©es de nombreuses salles servant au fonctionnement du spectacles (salles des gladiateurs, cages Que faire dans la DrĂŽme ? Quel itinĂ©raire pour parcourir cette terre de diversitĂ© ? Pour un week end ou des vacances de plusieurs semaines, c’est un havre pour les amateurs de nature, de randonnĂ©e, de patrimoine, de gastronomie, de vallĂ©e de la DrĂŽme aux reliefs du Vercors. Si nous connaissons quelques coins de la DrĂŽme pour y avoir passĂ© plusieurs sĂ©jours, nous sommes loin d’avoir tout visitĂ©, alors nous vous proposons ce guide de tourisme collaboratif sur les plus beaux lieux d’intĂ©rĂȘt de la DrĂŽme créé avec des amis blogueurs voyage. En route pour un road trip en 12 Ă©tapes, dĂ©couvrir que voir et que voir faire dans la DrĂŽme d’un week end Ă  15 jours, ou simplement vous inspirer. Sommaire1 Que voir dans la DrĂŽme ? Nos lieux d’intĂ©rĂȘt prĂ©fĂ©rĂ©s et incontournables2 Randonner dans la DrĂŽme, des baronnies provençales au Vercors3 Les villages perchĂ©s de la DrĂŽme provençale
 A voir absolument !4 Que faire dans la Drome cĂŽtĂ© insolite ?5 La DrĂŽme cĂŽtĂ© gourmand6 Nos idĂ©es d’itinĂ©raires de road trip dans la DrĂŽme7 En rĂ©sumĂ© que voir, que faire dans la DrĂŽme ? Notre guide tourisme8 Louer une voiture pour un road trip dans la DrĂŽme – nos astuces Que voir dans la DrĂŽme ? Nos lieux d’intĂ©rĂȘt prĂ©fĂ©rĂ©s et incontournables Les lieux d’intĂ©rĂȘts dans la DrĂŽme sont innombrables, qu’on se le dise ! Alors pas question ici d’ĂȘtre exhaustif ou de s’arrĂȘter aux incontournables Ă  visiter dans la Drome. Notre parti pris vous prĂ©senter nos coins prĂ©fĂ©rĂ©s, en toute subjectivitĂ© ! En faisant le pari qu’avec toutes nos sensibilitĂ©s rĂ©unies, vous trouverez bien des endroits Ă  votre goĂ»t
 Les cascades du Vercors drĂŽmois – par Itinera Magica Au sud du massif, la forteresse du Vercors ouvre quelques portes dans la muraille rocheuse ce sont ses magnifiques piĂ©monts drĂŽmois, les vallĂ©es du Royans, de la Gervanne et du Diois. Si les hauts plateaux sont trĂšs secs, vĂ©ritable univers minĂ©ral, ici les sources ont su se frayer un chemin Ă  travers la pierre, et souvent rejaillissent en un merveilleux spectacle ce sont les cascades du Vercors drĂŽmois. Dans le Royans Ă  Sainte Eulalie, la riviĂšre Vernaison se jette en un rideau vaporeux qui Ă©voque le voile d’une mariĂ©e c’est la cascade Blanche, derriĂšre laquelle on peut nager pour dĂ©couvrir une grotte de mousse. A quelques kilomĂštres, au creux de l’imposant cirque minĂ©ral de Combe Laval, la source du Cholet jaillit de la falaise et dessine un poĂ©tique rĂ©seau de cascades moussues et de marmites des fĂ©es. Un monastĂšre orthodoxe trĂšs secret est posĂ© au bord de la riviĂšre. En Gervanne, c’est la riviĂšre OmblĂšze qui creuse les gorges du mĂȘme nom et sculpte la plus belle cascade de la DrĂŽme, la chute de la Druise. Haute et spectaculaire, lovĂ©e dans son Ă©crin rocheux, elle m’a rappelĂ© les cascades islandaises dĂ©paysement assurĂ© ! [edit l’accĂšs Ă  la cascade de la Druise est fermĂ© depuis le 20 juillet 2020 suite Ă  des accidents] Ariane, Itinera Magica – retrouvez son article sur le Vercors drĂŽmois Le Royans – par voyages et enfants À cheval entre la DrĂŽme et l’IsĂšre, le Royans s’étend Ă  l’ombre des falaises du Vercors. C’était notre terrain de dĂ©couverte familiale quand, enfant, j’habitais dans les environs de Valence. Les paysages du Royans diffĂšrent Ă©normĂ©ment du reste de la DrĂŽme et de l’IsĂšre. Le plateau du Vercors accroche plus souvent les nuages, qui se dĂ©versent rĂ©guliĂšrement dans la rĂ©gion, permettant de trouver ici une belle vĂ©gĂ©tation verte en toute saison. Des villages pittoresques et des routes incroyables, suspendues sur la falaise m’évoquent toujours le Royans. Tout d’abord Saint-Nazaire en Royans et son aqueduc, que l’on peut admirer depuis un bateau Ă  roue qui navigue sur la riviĂšre La Bourne. Juste Ă  cĂŽtĂ©, la Grotte de ThaĂŻs permet de partir Ă  la dĂ©couverte des hommes prĂ©historiques. En remontant la Bourne, frontiĂšre naturelle entre la DrĂŽme oĂč nous nous trouvions prĂ©cĂ©demment et l’IsĂšre, nous rejoignons Pont-en-Royans ! Un village vĂ©ritablement suspendu sur la falaise au-dessus de l’eau. En traversant la riviĂšre, nous tombons sur une jolie fontaine, bassin prĂ©fĂ©rĂ© des enfants pour se tremper les pieds. Le musĂ©e de l’eau permet de prolonger la visite dans ce petit village. Pour les amoureux de vues vertigineuses et des routes Ă©troites, direction les gorges de la Bourne vers les Grottes de Choranche, superbe grotte aux millions de stalactites. Une route Ă©troite, taillĂ©e dans la roche oĂč, quand j’étais enfant, des dizaines d’autocars se coinçaient contre la falaise, pimentant ainsi les trajets vers les stations de ski du Vercors ! Autre superbe route, celle de Combe Laval, qui permet de retourner vers la DrĂŽme et Saint-Jean en Royans ! Cette route, incrustĂ©e dans la falaise du Vercors pour descendre plus facilement le bois du Vercors, est vraiment impressionnante et surplombe le cirque du mĂȘme nom. Pour les amoureux des routes Ă©troites ! Sandrine, voyages et enfants – pour plus d’idĂ©es , retrouvez son article sur le Royans Les Baronnies Provençales – par Making the road Les Baronnies Provençale sont protĂ©gĂ©es depuis peu par un Parc Naturel RĂ©gional entre la Drome et les Hautes Alpes. D’une part la rĂ©gion Auvergne RhĂŽne Alpes et d’autre part la rĂ©gion Provence Alpes Cote d’Azur, c’est un territoire de moyenne montagne labellisĂ© en 2015. Moins frĂ©quentĂ© que d’autres parcs, je m’y rend rĂ©guliĂšrement chaque annĂ©e en passant par Sisteron, situĂ© non loin de Marseille. De prĂ©fĂ©rence j’essaie de me trouver un camping familial en pleine nature pour profiter de cet environnement exceptionnel. J’y ai dĂ©couvert plusieurs plusieurs activitĂ©s ressourçantes. En effet c’est l’un des ciels les mieux sauvegardĂ©s de France et d’Europe, on peut donc observer les Ă©toiles la nuit juste en levant les yeux et pour approfondir en se rendant Ă  l’Observatoire Astronomique. En journĂ©e, on s’émerveille devant les champs de lavandes et d’oliviers en Ă©tĂ©, on visite les marchĂ©s locaux et des petits villages historiques avec leur chĂąteau par exemple Buy-les-baronnies que j’aime beaucoup. On y dĂ©guste les Olives de Nyons ainsi que les fameux fromages de Banon et le Picodon ! CotĂ© sport on pratique la randonnĂ©e avec le magnifique GR Tour des Baronnies Provençales sur plus de 226 km mais aussi l’escalade notamment sur le site de Orpierre. Entre falaises riviĂšres et champs cultivĂ©s on y retrouve toute l’atmosphĂšre de la Provence des Terres. Lise, Making the road – retrouvez son guide pour visiter les Alpes françaises Randonner dans la DrĂŽme, des baronnies provençales au Vercors La DrĂŽme, si elle ne possĂšde pas des reliefs aussi Ă©levĂ©s que les dĂ©partements voisins Ă  l’est, possĂšde de superbes massifs Ă  explorer, parsemĂ©s de beaux villages. Voici quelques belles randonnĂ©es dans la Drome, entre Vercors et Baronnies. RandonnĂ©e de Saint MĂ©dard, de la forĂȘt de Saou au massif des 3 becs – par les globe blogueurs La randonnĂ©e des 3 becs est sans doute la star des randonnĂ©es dans la Drome, avec le tour des Baronnies. Mais elles ne sont pas forcĂ©ment les plus simples pour les familles, surtout avec un jeune enfant. Alors nous vous proposons la superbe randonnĂ©e de saint MĂ©dard. Cheminant Ă  travers la forĂȘt de Saou en chĂȘne et menant Ă  un sublime point de vue sur le massif des 3 becs, la randonnĂ©e de saint Medard montre la DrĂŽme sous son meilleur jour, avec une diversitĂ© de paysages en seulement quelques kilomĂštres. Si ça grimpe un peu, cela reste accessible Ă  tous, offrant un shoot de nature salvateur et une mĂ©lodie rĂ©tinienne enchanteresse. 300 mĂštres de dĂ©nivelĂ©, soit environ une heure d’effort pour une rĂ©compense ĂŽ combien gratifiante, entre la vue sublime, la chapelle Saint Medard et les ruines d’un ancien monastĂšre non loins de lĂ . Seb, les globe blogueurs – retrouvez les dĂ©tails de la randonnĂ©e ainsi que d’autres coins nature de la DrĂŽme Le tour des baronnies Ă  pied – par I-trekkings Les Baronnies vous connaissez ? Cette rĂ©gion historique et naturelle du DauphinĂ© est aussi un massif des PrĂ©alpes du Sud. Elles se situent principalement dans la DrĂŽme. Si les Baronnies ne sont pas trĂšs Ă©levĂ©es puisque son plus haut sommet, la Montagne de Mare, a une altitude de 1622 m, son relief est tourmentĂ©. GĂ©ologiquement parlant, c’est une succession de chaĂźnons assez Ă©troits et de dĂ©pressions plus ou moins larges, ce qui permet d’avoir un paysage trĂšs changeant. Parfait pour se faire plaisir en randonnĂ©e ! J’ai rĂ©alisĂ© le tour des Baronnies Ă  pied et en tente en alternant camping et bivouac. C’est depuis le hameau de Le PoĂ«t-Sigillat que j’ai dĂ©marrĂ© et terminĂ© cette boucle de 4 jours. Ce que j’ai aimĂ© ? Cette alternance de paysages influencĂ©s par les Alpes et la Provence, ces champs de lavande, ces forĂȘts de chĂȘne vert, ces villages mĂ©diĂ©vaux oĂč arcades, couvents et chapelles nous transportent Ă  une autre Ă©poque. On pourrait s’attendre Ă  rencontrer un chevalier partant en croisade au dĂ©tour d’un chemin de traverse. On se contentera finalement du patrimoine religieux, culturel et naturel. Avec joie et bonheur
 GrĂ©gory, i-trekkings – retrouvez son article sur le Tour des Baronnies Trek sur la montagne du Glandasse et au cirque d’Archiane – par Explore Ă  perte de vue Étape 1 ChĂątillion – Cabane de Laval d’Aix 11,7 kilomĂštres – 1455 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif – 7h45 d’effortÉtape 2 Cabane de l’Aval d’Aix – Archiane 16,6 kilomĂštres – 310 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif – 6h45 d’effortÉtape 3 Archiane – ChĂątillion-en-Diois 13,3 kilomĂštres – 675 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif – 6h20 d’effort La montagne du Glandasse est situĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© Sud des plateaux du Vercors. Ses hautes falaises se dressent au-dessus de la petite ville de Die. Mais la montagne du Glandasse n’est pas un sommet Ă  proprement parler, ce sont de vastes plateaux que l’on dĂ©couvre en haut des falaises. Le Glandasse et le cirque d’Archiane abritent une faune et une flore trĂšs riches, un vrai paradis pour les amoureux de la nature. Une fois parvenu sur les plateaux, le contraste est saisissant avec le paysage que l’on a laissĂ© dans la vallĂ©e. On passe d’une vallĂ©e presque provençale, parsemĂ©e de champs de lavande Ă  de vastes plateaux d’altitude. Ce trek Ă©tant situĂ© dans la rĂ©serve naturelle des Hauts Plateaux du Vercors, vous rencontrerez trĂšs certainementquelques marmottes qui gambadent dans les vastes prairies et des bouquetins ou chamois dans les Ă©boulis. À Archiane, vous pourrez Ă©galement observer, grĂące Ă  des lunettes mises Ă  disposition des randonneurs, les gigantesques nids des GypaĂštes Barbus accrochĂ©s aux vires des falaises. Recommandations Les plateaux du Vercors sont un lieu oĂč le pastoralisme est trĂšs pratiquĂ© en Ă©tĂ©. Vous rencontrerez donc certainement des troupeaux accompagnĂ©s de patous chiens de protection. Il est impĂ©ratif de contourner au maximum les troupeaux afin de ne pas attiser lacolĂšre des allez traverser un espace naturel protĂ©gĂ© avec des rĂšgles strictes Ă  respecter la cueillette, les chiens mĂȘme tenus en laisse, le VTT hors des sentiers prĂ©vus Ă  cet effet et le vol Ă  basse altitude parapente, drone sont interdits. Le camping sauvage est Ă©galement interdit mais le bivouac reste autorisĂ©. Zoe et Marvin, explore Ă  perte de vue – retrouvez le descriptif complet du trek de Glandasse et cirque d’Archiane Les villages perchĂ©s de la DrĂŽme provençale
 A voir absolument ! Visiter la DrĂŽme sans flaner dans les ruelles de ses villages perchĂ©s, ce serait presque un crime de lĂšse majestĂ© ! Leur charme fou, hissĂ©s sur leurs promontoires rocheux, leur histoire singuliĂšre, tout concours Ă  rendre ces lieux incontournables dans la DrĂŽme. MĂȘme si vous ĂȘtes fachĂ©s avec les vieilles pierres, je suis sĂ»r que vous ne serez pas insensible
 Begude en Mazenc, le charme discret incarnĂ© – par les globe blogueurs Poet Laval, Mirande, Grignan, Marsande sont sans doute les villages perchĂ©s les plus connus de la DrĂŽme. Et pour cause, ils sont superbes, labellisĂ©s plus beaux villages de France pour certains d’entre eux. Mais celui qui a encore plus retenu notre attention, c’est Begude en Mazenc. Sans doute un peu moins impressionnant depuis l’extĂ©rieur, car un peu plus cachĂ©, il n’en rĂ©vĂšle qu’un charme plus intense une fois qu’on dĂ©ambule dans ses ruelles. Je ne saurais pas expliquer pourquoi j’ai un vrai coup de coeur pour celui-ci, peut ĂȘtre la myriade de petits dĂ©tails qu’ont apportĂ© les habitants, le caractĂšre moins propret qu’ont d’autres villages davantage visitĂ©s. Peu importe, c’était un pur rĂ©gale et je ne saurais que vous conseiller de vous y perdre quelques instants. Seb, les globe blogueurs – retrouvez notre article sur les villages perchĂ©s de la Drome provençale Grignan, le petit paradis de Madame de SĂ©vignĂ© – par la fille de l’encre J’ai visitĂ© Grignan, classĂ© Plus beaux villages de France, lors d’un sĂ©jour en DrĂŽme Provençale et j’ai eu un coup de coeur pour ce petit village au chĂąteau mĂ©diĂ©val plein de charme, aux ruelles pavĂ©es et aux placettes typique de la rĂ©gion, il ne faut pas manquer les anciennes maisons du XVe siĂšcle et son beffroi du XIVe. On s’y balade en admirant les roses anciennes, plantĂ©es ici et lĂ , qui font le bonheur des visiteurs et des habitants. Il existe mĂȘme un circuit organisĂ© par l’Office du Tourisme Ă  la dĂ©couverte des roses du ne peut Ă©voquer Grignan sans parler de son chĂąteau, demeure un temps de la Marquise de SĂ©vignĂ©, cĂ©lĂšbre pour les lettres Ă©changĂ©es avec sa fille chĂąteau, remaniĂ© Ă  de nombreuses reprises depuis sa construction au XiĂšme siĂšcle est aujourd’hui un fier reprĂ©sentant de l’architecture fut maison de plaisance de la famille des AdhĂ©mar qui, de la terrasse monumentale, pouvaient profiter d’un panorama sur la DrĂŽme, absolument Ă©poustouflant. En 1689, Madame de SĂ©vignĂ© disait de Grignan Il est mĂȘme agrĂ©able de n’ĂȘtre point tentĂ©e de quitter vos belles terrasses. 
 Toutes vos vues sont admirables ; je connais celle du Mont Ventoux. J’aime fort tous ces amphithéùtres, et suis persuadĂ©e, comme vous, que si jamais le ciel a quelques curiositĂ©s pour nos spectacles, ses habitants ne choisiront point d’autre lieu que celui-lĂ  pour les voir commodĂ©ment, et en mĂȘme temps, vous en aurez un le plus magnifique du monde, sans contredit
 Olivia, La Fille de l’encre – retrouvez son article sur le pays de Grignan La Garde AdhĂ©mar – par Petits Voyageurs J’ai eu la chance de dĂ©couvrir La Garde AdhĂ©mar avec Ariane Fornia, la meilleure guide qui soit pour explorer la Provence ! Cette blogueuse est notamment l’auteur de Provence, les sillons du soleil, un livre indispensable Ă  lire avant de visiter la rĂ©gion
 Nous avons rendez-vous au-dessus du jardin des Herbes, prĂšs de l’église Saint Michel. On peut y admirer un panorama exceptionnel sur la vallĂ©e du RhĂŽne. La Garde AdhĂ©mar est un village perchĂ© absolument emblĂ©matique en DrĂŽme provençale. La balade est l’occasion d’évoquer FrĂ©dĂ©ric Mistral, cet Ă©crivain incontournable qui a tant oeuvrĂ© pour la prĂ©servation de la culture provençale. C’est en effet lui qui a entiĂšrement codifiĂ© la langue locale, mais aussi l’actuel costume des arlĂ©siennes ! Mais revenons dans le village de La Garde, qui porte Ă©galement le nom d’AdhĂ©mar, l’une des plus illustres familles de Provence. Il est tout Ă  fait reprĂ©sentatif des villages provençaux de l’époque mĂ©diĂ©vale. BĂątie tout en haut d’un promontoire, la citĂ© Ă©tait ainsi protĂ©gĂ©e des Ă©ventuels envahisseurs. En Ă©tĂ©, elle est cernĂ©e d’innombrables champs de lavandes Ă  perte de vue. Dans le centre historique, engouffre-toi dans les calades, ces petites venelles trĂšs pentues, surmontĂ©es de passerelles en arcade qui permettaient de circuler entre les maisons. A deux pas du village, ne manque pas un dĂ©tour par le val des Nymphes, un lieu de culte paĂŻen datant de l’antiquitĂ© romaine. Au cours de leurs fouilles, les archĂ©ologues ont exhumĂ© des dĂ©combres une pierre portant l’inscription “Ici vivent les nymphes”, tĂ©moin de la magie intense de l’endroit
 Paul, Petits Voyageurs – retrouvez son carnet de voyage en DrĂŽme provençale Dieulefit et ses environs le petit paradis drĂŽmois Un cadre naturel enchanteur, des villages splendides et un artisanat dont la renommĂ©e n’est plus Ă  faire le Pays de Dieulefit est le petit coin de DrĂŽme oĂč nous aimons nous Ă©vader le temps d’un week-end pour nous ressourcer et recharger les batteries
 EncerclĂ©e par la forĂȘt de SaoĂ», la montagne de MiĂ©landre et de la Lance, cette rĂ©gion de moyenne montagne est propice Ă  de trĂšs belles balades en pleine nature. RandonnĂ©e Ă  pied, Ă  vĂ©lo, Ă  cheval ou mĂȘme en Ăąne sur les traces des Huguenots, il y en a pour tous les goĂ»ts. Ses nombreuses riviĂšres comme le Roubion, le Lez ou le Jabron offrent des coins baignades incroyables, tellement rafraichissants lors des chaudes journĂ©es d’étĂ© ! Si vous passez dans la rĂ©gion, nous vous conseillons de faire un crochet jusqu’au village perchĂ© Le PoĂ«t-Laval. ClassĂ© parmi les plus beaux villages de France », le charme de ses belles pierres et de son chĂąteau valent vraiment le dĂ©tour
 Un si gros coup de cƓur pour nous que nous avons dĂ©cidĂ© d’y poser nos valises le temps d’un voyage de noces. Dieulefit, station touristique et terre d’accueil depuis toujours, attire de nombreux artistes et artisans. Il suffit de dĂ©ambuler le long de ses rues pavĂ©es avec ses boutiques et ateliers tous plus beaux les uns que les autres pour s’imprĂ©gner de la poĂ©sie de cette petite ville. Sa tradition potiĂšre est trĂšs connue dans la rĂ©gion
 Et si vous profitiez d’une pause dieulefitoise pour vous essayer au modelage de la terre cuite ? Lydie et Maxime, le cailloux aux hiboux – retrouvez le rĂ©cit de leur visite du pays de Dieulefit-bourdeaux Que faire dans la Drome cĂŽtĂ© insolite ? Si chaque dĂ©partement possĂšde son lot de lieux insolites, la Drome n’est pas en reste ! En particulier celui que nous vous prĂ©sentons ici, unique au monde. Visiter l’original Palais IdĂ©al du Facteur Cheval – par La Valise Ă  Fleurs Le Palais IdĂ©al du facteur Cheval est probablement l’endroit le plus insolite de la DrĂŽme ! Ce fameux palais a Ă©tĂ© construit Ă  Hauterives dans le potager du Facteur Ferdinand Cheval. Il l’a imaginĂ© et construit entiĂšrement seul durant 33 ans de sa vie en s’inspirant des cartes postales et journaux Ă©trangers qu’il distribuait chaque jour dans les villages des environs. On ressent d’ailleurs une influence hindouiste mĂȘme si l’architecture du palais est unique. En 1969 il a Ă©tĂ© classĂ© Monument Historique par AndrĂ© Marlaux et son architecture est dĂ©finie en tant qu’art naĂŻf. Bien que le Facteur Cheval fĂ»t incompris de son entourage durant des annĂ©es, aujourd’hui son Palais IdĂ©al suscite l’intĂ©rĂȘt de nombreux visiteurs et en a inspirĂ© plus d’un ! Les artistes surrĂ©alistes sont notamment de grands admirateurs de son Ɠuvre mais Ă©galement les enfants. Lorsque j’étais petite j’adorais dĂ©couvrir ce palais oĂč se cachent de nombreuses statues d’animaux ou encore des passages secrets. À l’époque il me paraissait gigantesque et avec toujours davantage de cachettes. Contrairement Ă  beaucoup de monuments et musĂ©es, ici on peut toucher Ă  tout, il a d’ailleurs gravĂ© sur l’une des façades DĂ©fense de nr rien toucher » pour ne pas limiter la visite Ă  l’observation. Nath et JF, La Valise Ă  Fleurs – retrouvez leur article sur un week-end insolite dans la DrĂŽme La DrĂŽme cĂŽtĂ© gourmand Nous ne pouvions pas terminer cette sĂ©lection des lieux Ă  voir dans la DrĂŽme sans une note gastronomique. Le dĂ©partement regorge de bons produits et spĂ©cialitĂ©s culinaires qu’il serait dommage de ne pas gouter. Avec, ou sans modĂ©ration
 Les spĂ©cialitĂ©s culinaires de la DrĂŽme – par Voyageurs Gourmands La truffe, le nougat de MontĂ©limar, la pogne, l’olive de Nyons, l’affinade, la tapenade, la caillette de Chabeuil, le picodon
 et la liste est encore longue ! Chaque moment de la journĂ©e est l’occasion de goĂ»ter Ă  une nouvelle spĂ©cialitĂ© drĂŽmoise. Pour le petit dĂ©jeuner, on vous conseille la brioche » locale, la dĂ©licieuse pogne, parfumĂ©e Ă  la fleur d’oranger. A midi, la truffe s’invite forcĂ©ment dans notre assiette ce que l’on vous conseille ? Une brouillade truffĂ©e, simple et efficace, on en salive rien que d’y penser ! Quelques nougats avec votre cafĂ© ou une glace parfumĂ©e Ă  la lavande, et il est dĂ©jĂ  l’heure de l’apĂ©ro ! Sur la table, on retrouve du picodon, un petit fromage de chĂšvre et son piquant », l’olive de Nyons et ses dĂ©rivĂ©s tapenade, huile d’olive, affinade, ou encore de la caillette, un petit pĂątĂ© » Ă  la viande de porc qui se dĂ©guste chaud ou froid. On arrose le tout de l’un des nombreux vins de la rĂ©gion vins tranquilles, effervescents, AOC ou vins de pays, ou mĂȘme d’une biĂšre de PoĂ«t Laval distillĂ©e Ă  l’eau de source et au malt local ! Une gastronomie variĂ©e qui ravira les papilles de tous ! Cecilia, Voyageurs Gourmands – retrouvez son article dĂ©licieux d’un weekend dans la DrĂŽme La DrĂŽme provençale, terre promise pour la truffe Le saviez-vous ? En France, c’est bien en DrĂŽme, particuliĂšrement dans la partie provençale, que l’on produit le plus de truffe DRÔME 1 – PÉRIGORD 0. En saison, il est possible et facile de visiter des truffiĂšres pour tout comprendre de cette production Ă©tonnante et un peu mystĂ©rieuse, et d’assister Ă  des dĂ©monstrations de cavage, la recherche de truffes noires, la fameuse tuber melanosporum, rĂ©alisĂ©e avec des chiens. Mais surtout, tous les samedis matin, de mi-novembre Ă  mi-mars, se tient Ă  Richerenches prĂšs de Grignan, Ă  mi-chemin entre Valence et Avignon le plus important marchĂ© aux truffes d’Europe. Un vĂ©ritable spectacle trufficulteurs et courtiers y nĂ©gocient chaque semaine le prix de centaines de kilos de diamants noirs qui iront garnir, notamment, les plats des plus grands restaurants du pays. S’il s’agit d’abord d’un marchĂ© de professionnels, les particuliers peuvent observer Ă  leur guise sans se montrer trop curieux sur les prix ou acheter eux-aussi des truffes un peu plus loin, sur un petit marchĂ© de produits du terroir. Tout cela, c’est bien joli, mais l’essentiel c’est d’y goĂ»ter, non ? Durant l’hiver, la truffe fraĂźche est Ă  la carte de nombreuses tables de la rĂ©gion, forcĂ©ment. À Richerenches, toujours, le restaurant l’Escapade du chef Nicolas Pailhes, spĂ©cialiste de la mĂ©lano », propose par exemple des menus 100% truffe, jusqu’au dessert, Ă  des prix raisonnables. Une expĂ©rience inoubliable. Mathieu et Elodie, a ticket to ride – retrouvez leur escapade culinaire et le rĂ©cit complet de leur visite de la Drome provençale Nos idĂ©es d’itinĂ©raires de road trip dans la DrĂŽme Un week end dans la DrĂŽme, 2 ou 3 jours Difficile de faire un choix pour un week end dans la DrĂŽme, cela dĂ©pend beaucoup de vos centres d’intĂ©rĂȘt ! Et surtout, c’est trĂšs court pour imaginer faire de l’itinĂ©rance. A notre avis, mieux vaut rester dans un coin et rayonner pour un week end. Les options les plus Ă©videntes selon nous seraient probablement Le pays de Dieulefit et ses villages perchĂ©sLes baronnies provençalesLe Royans Trois grands classiques, pour une visite de 2-3 jours dans la DrĂŽme, Ă  vivre de prĂ©fĂ©rence hors saison, mĂȘme si ce ne sont pas des lieu ultra frĂ©quentĂ©s. Visiter la DrĂŽme en 5 jours / une semaine A partir de 5 jours, voire une semaine dans la DrĂŽme, on peut commencer Ă  envisager l’itinĂ©rance et visiter deux territoires diffĂ©rents du dĂ©partement. MĂȘme si je vous conseillerai de rester dans le mĂȘme coin, parmi les 3 Ă©voquĂ©s prĂ©cĂ©demment. Si vous voulez combiner deux territoire, je vous conseillerai ces options Le montagnard orientĂ© nature et randonnĂ©e le Vercors, du Royans aux Baronnies provençalesLe culturel la DrĂŽme provençale et ses villages perchĂ©s, le long de la mythique RN7La vallĂ©e de la DrĂŽme faisant le lien entre Vercors et provence, ce cours d’eau traverse le dĂ©partement offrant des occasions de visite exceptionnels comme les 3 becs, le diois, la glandasse, la rĂ©serve des ramiĂšres Bien sĂ»r, libre Ă  vous de mixer Vercors et villages perchĂ©s pour une visite de la DrĂŽme nature et culture ! ItinĂ©raire de 15 jours dans la DrĂŽme en mode road trip En deux semaines dans la DrĂŽme, vous commencerez Ă  ĂȘtre lĂ©gĂšrement moins frustrĂ© de n’avoir fait qu’effleurer les merveilles du dĂ©partement. On peut alors imaginer un format road trip et randos dans la DrĂŽme en mode trĂšs rapide
 Bien sĂ»r, Ă  vous d’adapter ces suggestions de tourisme dans la DrĂŽme, Ă©videmment subjectifs ! Aussi, attention aux durĂ©es proposĂ©es, il s’agit d’un minimum de temps Ă  accorder Ă  chaque Ă©tape ! Je vous conseille de prendre le temps d’explorer en profondeur chaque lieu et dĂ©couvrir un peu plus ses particularitĂ©s. En particulier si vous voyagez en hiver dans les massifs ce sera quasiment impossible de tenir ce rythme, les temps de dĂ©placement sont plus longs, dĂ©pendent beaucoup de la mĂ©tĂ©o, les randonnĂ©es ne sont pas les mĂȘmes etc. En rĂ©sumĂ© que voir, que faire dans la DrĂŽme ? Notre guide tourisme RĂ©capitulons ! voici les 12 lieux d’intĂ©rĂȘt et activitĂ©s conseillĂ©s par les auteurs de cet article, dont nous ! Une bonne base pour savoir que voir, que faire dans la DrĂŽme Les cascades du Vercors DrĂŽmoisLe RoyansLes Baronnies provençales et tour des baronnies Ă  piedLa montagne du Glandasse et cirque d’ArchianeLa forĂȘt de Saou et massif des 3 becsLa pays de DieulefitLes villages perchĂ©sGrignanLa garde AdhĂ©marBĂ©gude en MazencLe palais idĂ©al du facteur chevalSans oublier des pauses gourmandes ! Bien sĂ»r, il y a une myriade d’autres coins et activitĂ©s dans la DrĂŽme ! Dont certains trĂšs connus, mais nous voulions ici exprimer notre sensibilitĂ©, nos envies. N’hĂ©sitez pas Ă  donner vos propres coups de coeur en commentaire. Louer une voiture pour un road trip dans la DrĂŽme – nos astuces Si vous n’avez pas de voiture ou prĂ©fĂ©rez venir en train et louer un vĂ©hicule sur place, nous avons quelques conseils pour vous ! L’option classique, louer une voiture chez un professionnel. Dans ce cas, nous vous suggĂ©rons de passer par un comparateur pour obtenir le meilleur rapport qualitĂ© prix et vĂ©rifier Ă  l’avance les options et assurances incluses pack zĂ©ro franchise beaucoup moins cher que chez les loueurs en direct. Ainsi, pas de mauvaises surprises au moment de prendre le vĂ©hicule. Notre conseil le comparateur BSP auto, qui propose les offres les plus Ă©conomiques ou en alternative le comparateur Carigami qui offre le plus de critĂšres de sĂ©lection L’alternative que nous privilĂ©gions lors de nos voyages en France, passer par une plate-forme de location entre particuliers. Outre l’avantage d’une location moins chĂšre que chez les pros environ 30-40 % en gĂ©nĂ©ral, il est souvent possible de louer tout prĂšs de chez soi ou de la destination qu’on a choisi. DĂ©sormais, surtout si vous ĂȘtes en ville, il y a des vĂ©hicules qui peuvent ĂȘtre rĂ©servĂ©s instantanĂ©ment et qui peuvent ĂȘtre empruntĂ©s sans avoir besoin de fixer de rendez vous. Vous ouvrez la voiture avec votre smartphone ! Ultra pratique, flexible et sans prise de tĂȘte. Pas d’attente au bureau de location, pour faire l’état des lieux etc. Trouver et rĂ©server une voiture avec getaround et bĂ©nĂ©ficiez de 15 € offerts avec notre parrainage en vous inscrivant via ce lien Un des piĂšges les plus courants Ă  Ă©viter, ce sont les assurances surtaxĂ©es des loueurs pro ou plate-forme entre particuliers. Si vous serez dans l’obligation de souscrire une assurance de base avec franchise, les assurances complĂ©mentaires pneus, bris de glace, dessous de caisse, toit, etc. et les baisses de franchises sont trĂšs trĂšs chers chez le loueur. Or, d’expĂ©rience c’est trĂšs bien d’avoir une assurance complĂšte 0 franchise, ça nous a Ă©vitĂ© de gros frais Ă  plusieurs reprises il suffit d’une petite rayure sur un pare-choc en plastique
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Le 08/04/2021 Ă  809 MAJ Ă  1541De nombreux Ă©tudiants sont furieux de devoir se rendre en amphi pour leurs sanitaires obligent, la plupart des examens Ă  l’universitĂ© se dĂ©roulent en distanciel jusqu’au 2 mai. Tous, sauf ceux des Ă©tudiants en santĂ©. Dans une circulaire diffusĂ©e le 3 avril, le ministĂšre de l’enseignement supĂ©rieur laisse aux doyens le choix d’organiser en prĂ©sentiel ou en distanciel les examens pour cette catĂ©gorie d’ plus de 200 camarades de promo Emilie a rendez-vous en amphi fin avril. Les partiels de quatriĂšme annĂ©e de mĂ©decine se dĂ©rouleront en prĂ©sentiel, a dĂ©cidĂ© la fac de Besançon.“Le problĂšme, c’est qu’on va tous ĂȘtre accumulĂ©s dans un amphithéùtre, le midi pareil quand on va devoir aller manger... On va tous aller manger au mĂȘme endroit au mĂȘme moment et on n'aura pas nos masques. Donc nous, Ă©tudiants, on se sent un peu abandonnĂ©s et lĂ , c’est le coup de trop”, de contaminations des patientsUn risque de contamination qui inquiĂšte Emilie, car immĂ©diatement aprĂšs les partiels, elle partira en stage au CHU de Besançon, au service neurochirurgie. “On voit des personnes de tout Ăąge, des personnes qui n’ont plus de systĂšme immunitaire. On voit beaucoup de personnes diffĂ©rentes et on peut les contaminer”, Ă©viter ces situations, l'association nationale des Ă©tudiants en mĂ©decine rĂ©clame du cas par cas."Il ne faut absolument pas qu’il y ait de brassage. C’est pour ça qu’on est trĂšs vigilant et qu’on veut qu’il y ait les meilleures concertations possibles entre Ă©lus, Ă©tudiants et doyens pour que la sĂ©curitĂ© de tous soit garantie”, explique la prĂ©sidente, Morgane rĂ©clame aussi des sessions bis pour que les absents n’attendent pas les rattrapages cet Ă©tĂ©.
Yavait-il un amphithéùtre plus ancien avant les arÚnes de Nßmes Incroyable !
Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Full text 1Dans le hall du bĂątiment, ils attendent en bavardant, affichant des attitudes dĂ©contractĂ©es et nonchalantes que trahissent, cependant, des rires un peu forcĂ©s, des regards inquiets. Enfin, trois ou quatre garçons, parmi ceux qui rient et parlent le plus fort, osent pousser la porte battante sur laquelle est affichĂ© cet avertissement Laboratoire d'anatomie. Passage interdit Ă  toute personne Ă©trangĂšre au service. » Nous voici dans un sombre couloir. Les rangs se resserrent. Ici des fioles de parfum circulent, dont on imbibe mouchoirs ou foulards, lĂ  on s'inquiĂšte J'ai pas envie d'y aller, je vais pas le supporter », on s'interroge Tu crois que ça saigne ? », Y'en a qui se sont Ă©vanouis ? », on se rassure C'est une chose, c'est pas une personne », ailleurs on fanfaronne Si je vois pas mon mort, je fais un caca nerveux ! » Enfin, les Ă©tudiants du groupe prĂ©cĂ©dent sortent de la salle Alors ? – C'est nul, on voit rien ! », C'est de la viande ! », Surtout ne pensez pas que ce sont des ĂȘtres humains. » Entre leur fausse modestie un rien condescendante Vous allez voir, c'est pas si terrible ! » et leur franc dĂ©goĂ»t Ah ! C'est dĂ©gueulasse ! », chacun s'efforce de se faire une idĂ©e de ce qui l'attend. Il faut pourtant se rĂ©soudre Ă  franchir la porte, un dernier regard en arriĂšre, une derniĂšre bouffĂ©e d'air pur, et l'on pĂ©nĂštre dans la salle de dissection1. 2Aux perplexitĂ©s des jeunes Ă©tudiants en mĂ©decine, que nous voyons hĂ©siter entre inquiĂ©tude et fanfaronnade au moment d'assister Ă  leur premiĂšre dissection, font Ă©cho les souvenirs ambivalents de leurs confrĂšres plus ĂągĂ©s. Ceux-ci dĂ©noncent l'absence de valeur pĂ©dagogique des travaux pratiques d'anatomie l'intĂ©rĂȘt est nul », je voyais pas Ă  quoi ça nous servait », sur le plan anatomique j'en ai rien retirĂ© », que l'on peut rĂ©sumer par cette formule lapidaire qui revient avec insistance on n'y voit rien ». En mĂȘme temps, ces sĂ©ances demeurent remarquablement prĂ©sentes dans leur mĂ©moire, qui les associe toujours Ă  une tradition », une coutume », Ă  ce point nĂ©cessaire que ne pas s'y soumettre serait risquer de ne jamais devenir tout Ă  fait mĂ©decin Ça m'aurait presque frustrĂ©e de faire des Ă©tudes de mĂ©decine sans avoir vu mon petit macchab' en salle d'anat' ... J'avais envie de voir, parce qu'il faut aller voir. » Ainsi, cette nĂ©cessitĂ©, confusĂ©ment ressentie, semble faire des exercices de dissection le cadre obligĂ© d'une expĂ©rience spĂ©cifique, le lieu et le moment d'acquisition d'un savoir autre », qui fait » le mĂ©decin. 3Or cette conviction trouve une premiĂšre confirmation dans le nom mĂȘme donnĂ© aux Ă©tudiants en mĂ©decine – les carabins, lequel les associe justement Ă  la violence meurtriĂšre et aux manipulations de cadavres. Au xvie siĂšcle, ce terme dĂ©signe un soldat de cavalerie lĂ©gĂšre » LittrĂ© 1877, puis par extension une personne qui agit par boutade, en tirailleur, sans mettre de suite dans ses actions » Larousse 1866-1879. AppliquĂ© Ă  l'univers mĂ©dical, il a d'abord dĂ©signĂ© les aides chirurgiens par exemple les carabins de Saint-CĂŽme, du nom de l'Ă©cole de chirurgie Ă  Paris » ibid., avant de s'Ă©largir, au siĂšcle dernier, Ă  l'ensemble des Ă©tudiants en mĂ©decine. Si les dictionnaires s'accordent sur les divers usages de ce mot, l'Ă©tymologie en demeure obscure2. Le LittrĂ© 1877 en propose deux, soit Calabre, machine de guerre en provençal, soit Calabrinus, qui est de Calabre pays des carabiniers, le passage du soldat Ă  l'Ă©tudiant se faisant par dĂ©nigrement. Le TrĂ©sor de la langue française Imbs 1977, quant Ă  lui, suggĂšre une altĂ©ration d'escarrabin, ensevelisseur de pestifĂ©rĂ©s au xvie siĂšcle, venant lui-mĂȘme d'escarbot, insecte fouillant la terre et le fumier. La rĂ©putation d'efficacitĂ© des soldats carabins pour liquider leurs ennemis, attribuĂ©e par dĂ©rision aux aides chirurgiens inexpĂ©rimentĂ©s, rendrait compte de l'Ă©volution sĂ©mantique. Faire de tout Ă©tudiant en mĂ©decine un carabin, n'est-ce pas, dĂšs lors, l'inscrire dans une relation particuliĂšre Ă  la mort et aux morts ? 4Cependant, les facultĂ©s de mĂ©decine tĂ©moignent, Ă  leur tour, d'une remarquable ambivalence, dans le temps, Ă  l'Ă©gard des dissections. Longtemps, c'est dans la clandestinitĂ©, bravant les interdits, que les chirurgiens ont pu les pratiquer3. Ce n'est que progressivement que la dissection, comme base de l'anatomie, s'est affirmĂ©e comme indispensable Ă  la bonne formation des praticiens. Elle ne se verra pleinement lĂ©gitimĂ©e qu'a posteriori par les savants du xviiie siĂšcle, bĂ©nĂ©ficiant de l'essor de la mĂ©thode anatomo-clinique4. Mais, alors qu'on aurait pu s'attendre Ă  son dĂ©clin alors que se diffusent, depuis les annĂ©es quatre-vingt, des techniques d'imagerie mĂ©dicale de plus en plus sophistiquĂ©es et dotĂ©es d'une bien plus grande valeur didactique, on observe au contraire un effort de revalorisation de la dissection, Ă  l'initiative des Ă©tudiants, soutenus par les enseignants d'anatomie qui affirment, eux aussi, sa nĂ©cessitĂ©, alimentant ainsi une polĂ©mique au sein de l'UniversitĂ©. 5Enfin, la place accordĂ©e Ă  cet enseignement pratique est loin d'ĂȘtre identique dans tous les pays. En Italie, ne serait-ce que du fait d'un trĂšs grand nombre d'inscrits, les sĂ©ances de dissection sont devenues facultatives et rĂ©duites, lorsqu'elles existent, Ă  une dĂ©monstration magistrale, oĂč seuls opĂšrent le professeur et son assistant. Aux États-Unis5, Ă  l'inverse, les Ă©tudiants doivent dissĂ©quer dĂšs la premiĂšre annĂ©e et, par petits groupes de cinq ou six, se voient attribuer un corps sur lequel ils vont travailler tout un semestre. Actuellement en France – du moins dans les facultĂ©s toulousaines – si ces sĂ©ances sont obligatoires, notĂ©es et sanctionnĂ©es par un examen oral, les Ă©tudiants, en revanche, ne sont plus tenus de dissĂ©quer eux-mĂȘmes6. 6Aussi, pour donner sens Ă  cet enseignement qui paraĂźt marquer dĂ©finitivement ceux qui s'y sont soumis, tout en faisant l'objet d'Ă©valuations aussi contrastĂ©es, dans la longue durĂ©e comme dans la diversitĂ© prĂ©sente des formations, suivons donc nos Ă©tudiants dans la salle d'anatomie. Seule, en effet, l'observation directe confrontĂ©e aux souvenirs d'Ă©tudiants plus ĂągĂ©s et de plusieurs gĂ©nĂ©rations de praticiens, nous permettra de reconnaĂźtre la tradition » dont relĂšvent, dit-on, ces travaux pratiques, revendiquĂ©s comme une nĂ©cessitĂ© coutumiĂšre »7. Y'avait un macchabĂ©e... 7Dans la salle, une chaire, un tableau noir, une dizaine de paillasses. Les rideaux sont tirĂ©s, les nĂ©ons allumĂ©s. MalgrĂ© une mise en garde de leurs camarades Surtout, ne regardez pas au fond ! », pas un qui n'y porte d'emblĂ©e son regard. LĂ , Ă©tendus sur quatre tables en inox, les corps, plus ou moins bien recouverts d'une piĂšce de toile de jute marron. Les Ă©tudiants s'installent le plus loin possible d'eux, se groupant – contrairement Ă  leurs habitudes – aux premiers rangs Ă  trois ou quatre par table. On se regarde, Ă  la fois excitĂ© et mal Ă  l'aise. Mon voisin me souffle Ils font pas vrai, on dirait pas des vrais. » Mais la sĂ©ance commence. Au tableau, un volontaire planche sur la question de ce premier jour la rĂ©gion scapulaire »8, guidĂ© par les remarques de deux moniteurs9 ; les autres, studieux, prennent des notes en silence. Au bout d'une heure, tous commencent visiblement Ă  s'impatienter, ils s'agitent, chuchotent, se retournent... Enfin, les enseignants annoncent, souriants On va dissĂ©quer. Vous allez dissĂ©quer, si vous voulez... Vous ĂȘtes venus pour ça, non ? », et tous de rire nerveusement en attrapant leur blouse blanche – pour ceux qui l'ont apportĂ©e – et en se dirigeant vers les cadavres. Inaugurant la dĂ©monstration, chaque prosecteur dĂ©couvre un corps devant les Ă©tudiants Le but de cette annĂ©e, c'est la mĂ©moire visuelle. » Dans un murmure, on s'installe autour du théùtre anatomique ». Certains enfilent avec dĂ©termination des gants en caoutchouc, deux volontaires vont manier le scalpel et la pince en tentant malhabilement de suivre instructions et commentaires de l'enseignant. Il s'agit maintenant de dĂ©gager la rĂ©gion ou l'organe que l'on vient d'Ă©tudier et de schĂ©matiser au tableau, afin de l'observer in situ en trois dimensions. C'est bien sur cet aspect qu'insistent les professeurs d'anatomie, en rĂ©action contre la tendance actuelle qui verrait l'enseignement de la mĂ©decine se [faire] au tableau », ceux qui justement dĂ©fendent envers et contre tous leurs » travaux pratiques expliquant ainsi certaines carences techniques constatĂ©es chez les internes en chirurgie qui ne vont jamais Ă  l'amphithéùtre pour dissĂ©quer » ou qui s'ils l'ont fait, on l'a fait pour eux en premiĂšre annĂ©e et ils l'ont oubliĂ© complĂštement ». Mais ces exercices que le discours pĂ©dagogique prĂ©sente comme un prĂ©requis indispensable Ă  l'Ă©tude du fonctionnement normal et pathologique des organes, constituent, pour les Ă©tudiants, une vĂ©ritable Ă©preuve, physique et psychique – on n'Ă©tait pas dans notre Ă©tat normal... personne » –, dont la rĂ©ussite nĂ©cessite un apprentissage particulier. 8La participation aux tĂąches Ă  accomplir, ne serait-ce que la simple observation, se heurte d'emblĂ©e Ă  une sĂ©rie d'obstacles. Le premier, qui saute au nez dĂšs que l'on franchit la porte, est soulignĂ© par tous l'odeur. C'est que, se souvient un urologue, il s'agit d'une odeur ... difficilement rapprochable d'autre chose... pas du tout une odeur de mort. Une odeur de formol, mais pas un formol comme on l'entend, du moins comme on sent. C'est un formol imbibant quelque chose, et... c'est vrai qu'il y a une odeur caractĂ©ristique, un peu comme le mĂ©tro, une odeur qu'on n'arrive pas Ă  dĂ©finir... mais qui n'est pas forcĂ©ment agrĂ©able, mĂȘme qui est assez suffocante ». Voire, nous dira-t-on, pestilentielle », dĂ©gueulasse » ou ignoble ». 9Le deuxiĂšme sens mis Ă  rude Ă©preuve est la vue, tant Ă  cause de la couleur des cadavres, jaunĂątre », un peu verdĂątre », que de leur aspect gĂ©nĂ©ral, raides, dessĂ©chĂ©s », dĂ©charnĂ©s », en dĂ©composition ». SĂ©verine raconte sa premiĂšre sĂ©ance J'ai vu le cadavre, je me suis mise Ă  pleurer, et je suis partie. » Les Ă©vanouissements, Ă  vrai dire assez rares, mais redoutĂ©s par tous les Ă©tudiants – Moi, j'avais peur de tomber... d'avoir un malaise, au premier » – constituent une autre forme de fuite dont les jeunes AmĂ©ricains interviewĂ©s par Segal 1988 20 explicitent l'enjeu si l'on craint une Ă©ventuelle syncope, c'est que celle-ci pourrait faire douter de la capacitĂ© Ă  devenir mĂ©decin. De fait, quelques mĂštres de distance entre le corps et soi suffisent le plus souvent pour pouvoir agir par personne interposĂ©e ainsi, Isabelle, qui ne s'approchera pas de la table, prĂ©cisera J'ai pas regardĂ© le corps, j'ai regardĂ© les tĂȘtes [de ses camarades], et rien qu'Ă  voir les tĂȘtes j'imaginais ce qu'ils pouvaient faire ! » Bref, ce spectacle est tellement ignoble » que, ajoute ce mĂȘme chirurgien, il y avait une rĂšgle... Ă©thique, qui existe encore, et qui faisait que les rideaux doivent ĂȘtre tirĂ©s dans la salle de dissection. Pour pas que n'importe qui vienne regarder ». 10Transgresser cette rĂšgle est justement le premier devoir des jeunes Ă©tudiants, qu'avant mĂȘme la premiĂšre sĂ©ance, leurs aĂźnĂ©s soumettent Ă  un apprentissage progressif en les invitant Ă  se hisser subrepticement sur une borne et Ă  se glisser Ă  l'intĂ©rieur d'une haie de sapinettes pour entrevoir, Ă  la faveur d'un rideau mal tirĂ©, un bout » de cadavre. Certains, plus tĂ©mĂ©raires, essayent mĂȘme de s'introduire clandestinement dans le laboratoire. Épreuve qui distingue les futurs mĂ©decins, voir les cadavres est, Ă  l'inverse, interdit Ă  tous ceux qui n'exerceront jamais la mĂ©decine, et cette rĂšgle commandait au xixe siĂšcle, la construction des nouveaux amphithéùtres d'anatomie le Dictionnaire encyclopĂ©dique des sciences mĂ©dicales stipule qu'Ă  dĂ©faut de les Ă©loigner des villes, il faut les entourer de murs trĂšs Ă©levĂ©s » et surtout que les jours pris au dehors soient munis de treillages Ă  mailles serrĂ©es ou de volets en tabatiĂšre, comme on le fait pour les prisons de maniĂšre Ă  dĂ©rober Ă  la vue des voisins le spectacle rĂ©pugnant des travaux qui s'y accomplissent » Dechambre Anatomie. Quant Ă  ceux qui doivent franchir les portes de l'amphithéùtre, la confrontation avec les corps doit ĂȘtre, Ă  son tour, progressive le tout [est] recouvert de toile de jute, pour ne pas agresser l'Ɠil d'emblĂ©e ». Et l'on s'indigne lorsque cette rĂšgle implicite n'est pas respectĂ©e On est rentrĂ©s, on a vu les cadavres dĂ©couverts. Ils les avaient pas recouverts .... On est entrĂ©s en plein dans le vif ! » 11Rares sont les Ă©tudiants qui vont aller jusqu'au toucher, malgrĂ© la mise Ă  leur disposition de gants en latex. Ceux qui auront osĂ©, prĂ©ciseront avec une moue dĂ©goĂ»tĂ©e, que c'Ă©tait sec, froid », cartonneux », raide, dur comme du bĂ©ton armĂ© », bref fort Ă©loignĂ© de l'expĂ©rience habituelle d'un corps humain. Ainsi, Ă  l'Ă©preuve des sens, ces morts se rĂ©vĂšlent comme autant d'ĂȘtres bizarres », de nature incertaine, de statut mal dĂ©fini et qui, en outre, s'inscrivent dans une diversitĂ© qu'il s'agit d'apprendre Ă  distinguer. 12Ces ĂȘtres auxquels sont confrontĂ©s les Ă©tudiants, sont, bien sĂ»r, des cadavres. Mais, s'agit-il vraiment de cadavres d'ĂȘtres humains ? C'est quelque chose de dĂ©shumanisĂ©... pas humain, quoi », j'avais du mal Ă  imaginer que c'Ă©tait des gens morts, qui avaient pu avoir une vie antĂ©rieure », [ils ont] des traits qui ne sont pas des traits d'ĂȘtres qui ont pu vivre il y a quelques mois ou annĂ©es ». Devenir carabin, c'est, au fil des sĂ©ances, apprendre Ă  distinguer ces cadavres vieux », ancestraux », moyenĂągeux », des cadavres frais, non prĂ©parĂ©s, entreposĂ©s au froid, Ă  la morgue, qui ont conservĂ© la plupart des caractĂ©ristiques de la vie, et qui, de ce fait, se voient attribuer une valeur supĂ©rieure On attendait les cadavres frais, parce que c'est vraiment dĂ©gueulasse les cadavres formolĂ©s. » La distinction s'accompagne donc d'une hiĂ©rarchisation des ĂȘtres manipulĂ©s, fondĂ©e sur une proximitĂ© de plus en plus grande avec le vivant10. Chaque Ă©tape franchie dans ce registre marque une progression parallĂšle des Ă©tudiants dans une autre hiĂ©rarchie, celle basĂ©e sur la connaissance et l'expĂ©rience acquises tout au long du cursus universitaire Les prosecteurs, les moniteurs se servaient d'abord », parce qu'on est en deuxiĂšme annĂ©e, on nous donne des vieux, enfin des cadavres assez vieux, parce qu'ils sont pas frais, lĂ  ». Les enseignants eux-mĂȘmes les encouragent en ce sens S'il y en a qui sont vraiment intĂ©ressĂ©s, laissez votre tĂ©lĂ©phone et on vous appellera pour les cadavres frais. » Anne, qui a arrĂȘtĂ© ses Ă©tudes de mĂ©decine en troisiĂšme annĂ©e en 1961, met clairement en Ă©vidence la diffĂ©rence de statut Si on voulait mieux comprendre ce qu'on avait fait Ă  la dissection, on descendait Ă  la morgue ... et on refaisait la dissection sur un mort frais11. » 13L'incertitude quant Ă  la nature de ces ĂȘtres rĂ©servĂ©s au tout premier apprentissage se retrouve dans la diversitĂ© des termes employĂ©s par les Ă©tudiants pour les dĂ©signer. Pour certains, c'est des gars qu'on connaĂźt pas », des types », pour d'autres de la viande et puis c'est tout, ça pourrait ĂȘtre un bƓuf, un lapin... », voire de la charogne », ou encore un outil de travail ». A l'opposĂ©, cet Ă©change entre deux amis se croisant au sortir d'une sĂ©ance C'Ă©tait le mĂȘme bonhomme ? – Non, c'Ă©tait une dame. » Ces incertitudes lexicales sont d'autant plus remarquables qu'elles s'opposent aux façons de parler propres aux enseignants – et Ă  la plupart des mĂ©decins – qui reconnaissent en eux des macchabĂ©es. Aussi, s'exercer aux dissections anatomiques, n'est-ce pas seulement acquĂ©rir un savoir positif sur la structure de tel ou tel organe. C'est, tout autant, maĂźtriser les rĂšgles et les usages qui permettent de frĂ©quenter ces ĂȘtres qui peuplent les théùtres d'anatomie. Apprendre, Ă  son tour, Ă  les nommer, c'est apprendre Ă  reconnaĂźtre en eux des ĂȘtres sociaux Ă  part entiĂšre, comparables Ă  ces autres ĂȘtres sociaux que sont dans bien des sociĂ©tĂ©s les morts avec lesquels on communique et qui jouent un rĂŽle dans cette vie. Or, en Europe, le groupe des morts, on le sait, est plus particuliĂšrement frĂ©quentĂ© par les jeunes gens au temps de leur formation » coutumiĂšre12. N'est-ce pas, dĂšs lors, de cette mĂȘme tradition » que relĂšve la nĂ©cessitĂ©, pour les carabins, de se soumettre Ă  l'Ă©preuve des macchabĂ©es ? A chacun sa distance 14Faire des cadavres Ă  dissĂ©quer des macchabĂ©es, c'est, tout d'abord, les soumettre Ă  une sĂ©rie de manipulations » qui ne se rĂ©duisent pas aux techniques de dissection. Il importe en premier lieu de se prĂ©server de leur odeur de moisi » et de dĂ©composition », ce Ă  quoi s'emploient les mouchoirs parfumĂ©s observĂ©s entre les mains de nos nĂ©ophytes, leurs Ă©charpes et leurs cols roulĂ©s. Mais il existe d'autres recours Je me mettais toujours derriĂšre la mĂȘme fille, parce qu'elle sentait bon », et d'autres Ă©crans On essayait de masquer l'odeur en fumant comme des pompiers, le cadavre se perdait dans les nuages. » Or il s'agit moins de se prĂ©server de l'odeur des cadavres que de soumettre ceux-ci Ă  une mĂ©tamorphose progressive dont les nuages de parfum et de fumĂ©e sont Ă  la fois la condition et le rĂ©sultat. Ainsi dissoute, la matĂ©rialitĂ© rĂ©pulsive des corps morts peut faire place Ă  ce qui a pu leur servir autrefois de substitut13 cires, prĂ©parations anatomiques et autres modĂšles artificiels exposĂ©s dans les musĂ©es d'anatomie et que les Ă©tudiants sont engagĂ©s Ă  visiter aujourd'hui encore. Aux macchabĂ©es, on reconnaĂźt un aspect cireux », on dirait des mannequins », c'est comme le musĂ©e d'anat, ça serait de la cire... Ça fait pas humain ! » Cette assimilation suggĂšre des jeux de substitution que nous rĂ©vĂšlent des biographies de mĂ©decins Au milieu des cadavres, il arrivait qu'un plaisantin glissĂąt l'un des modĂšles en cire fabriquĂ©s Ă  dessein ils Ă©taient fendus par-devant et la tripaille dĂ©gringolait. Il Ă©tait difficile de distinguer le faux cadavre du vrai, car l'on fumait trop de cigares pour tuer la puanteur et l'on avait trop l'habitude de dĂ©tourner les yeux dĂšs qu'on ne travaillait pas directement. Quelqu'un plongeait sa lame dans la cire colorĂ©e, et de grands Ă©clats de rire volaient au-dessus des tables » Paul West 1991 175-17614. 15Mais, tandis que les Ă©tudiants s'emploient Ă  mĂ©tamorphoser les cadavres en mannequins, en corps de cire » aux visages semblables aux masques » des anciens rituels funĂ©raires, les enseignants les invitent Ă  soumettre les macchabĂ©es Ă  des techniques de morcellement qui prolongent celles que certains mettent spontanĂ©ment en Ɠuvre. Ce peut ĂȘtre un dĂ©coupage virtuel, comme pour SĂ©verine Je me suis mise derriĂšre les autres, de maniĂšre Ă  ce qu'entre les tĂȘtes et les Ă©paules j'arrive Ă  cadrer juste ce que je voulais voir [pour] oublier que c'Ă©tait un homme entier » ; un partage thĂ©orique, dans le cas de ce gĂ©nĂ©raliste La vision des diffĂ©rentes zones d'anatomie, rĂ©gions que l'on Ă©tudiait, permettait d'oublier le cĂŽtĂ© choquant de la visualisation de la mort » ; ou effectif, par exemple dans les souvenirs de ce chirurgien Il faut que je dissĂšque le maxillaire, que je cherche le facial. Et on voyait pas tellement que c'Ă©tait la joue d'un bonhomme. » Ainsi, Plus ça allait, moins c'Ă©tait Ă©pouvantable ..., impressionnant, ...ça n'avait plus rien d'un corps humain. » Les Ă©tudiants amĂ©ricains se voient demander par leurs enseignants de n'exposer aux regards que la zone sur laquelle ils travaillent, et de recouvrir par des champs opĂ©ratoires adaptĂ©s le reste du corps Segal 1988 20. Un mĂ©decin du dĂ©but du siĂšcle dernier commentait ainsi ces pratiques L'homme studieux, profondĂ©ment occupĂ© de la partie qu'il recherche, des moyens de l'isoler et d'en dĂ©couvrir la structure et les usages, ne songe plus au triste spectacle qu'il a sous les yeux, tout entier Ă  sa science il oublie une pitiĂ© mal entendue pour des restes inanimĂ©s » Panckoucke 1814 Dissection. 16Cette dĂ©shumanisation exige la suppression de ce qui est le plus humain » dans l'homme les visages, les mains... SĂ©verine, quand elle reviendra assister aux travaux pratiques, ira demander Ă  l'enseignant de ne pas dĂ©couvrir les visages », aux USA pendant le reste du travail, faces et organes gĂ©nitaux sont recouverts par de petits morceaux de tissu blanc Fox 1988 54. C'est vrai que les tĂȘtes m'ont marquĂ©e, et les mains », Un type Ă  qui on a ouvert la joue ou quelque chose comme ça, parce qu'on reconnaĂźt bien la structure d'un ĂȘtre humain, c'est un peu plus impressionnant. » Une anatomopathologiste italienne nous confiera que lorsqu'elle conduit une autopsie, aprĂšs l'indispensable examen mĂ©dico-lĂ©gal de la face, elle s'empresse de la recouvrir jusqu'Ă  la fin de sa tĂąche. 17Or, ces diverses manipulations des corps morts, afin qu'ils ne soient plus ni tout Ă  fait des cadavres, ni tout Ă  fait des personnes, ne constituent pas seulement l'apprentissage des premiers gestes techniques que l'on retrouvera, ensuite, lorsque l'ouverture du corps devient le prĂ©alable nĂ©cessaire au diagnostic et Ă  l'intervention curative. Suspendre l'humanitĂ© des ĂȘtres Ă  manipuler fait immĂ©diatement surgir d'autres images, s'Ă©veiller d'autres appĂ©tits qui n'ont, semble-t-il, que peu Ă  voir avec l'acquisition de compĂ©tences mĂ©dicales. 18 Viande », bidoche », barbaque », voire charogne », surgissent, tout Ă  coup, des exclamations et des commentaires qui fusent autour de la table de dissection ou bien viennent ponctuer, aprĂšs coup, les rĂ©cits des exercices d'anatomie15. Et la dimension agressive de ces façons de dire n'Ă©chappe pas Ă  ceux qui prennent plaisir Ă  les employer comme autant de dĂ©fis Ă  ces ĂȘtres redoutables, qu'il faut en quelque sorte neutraliser ». Cette violence n'est pas seulement verbale, comme l'atteste cette scĂšne observĂ©e Ă  la fin de l'une des premiĂšres dissections au centre d'une dizaine de leurs camarades, Christophe et Manuel ont officiĂ©, ne cessant de se disputer la prĂ©rogative de manier le scalpel et de dĂ©couper le corps. Qui veut du foie ? Bon appĂ©tit. Viens voir le foie ! On dirait du foie gras... », Et des rognons ?... » Soudain, Christophe, pince Ă  dissĂ©quer dans une main, s'empare, de l'autre, du bistouri de Manuel, et manipulant ces instruments tels de macabres couverts, se penche sur le thorax ouvert du cadavre d'un air affamĂ©. Ce geste ne suscitera parmi les spectateurs fascinĂ©s que quelques ricanements gĂȘnĂ©s. Et l'un d'eux conclura la sĂ©ance par un – Ă  peine ironique – Nous Ă©tions en classe d'apprentis bouchers ! » 19Cette parentĂ© de la dissection avec la boucherie s'inscrit, on le sait, dans une trĂšs longue durĂ©e. Écoutons ce qu'au xixe siĂšcle en disait un anatomiste On ne peut s'empĂȘcher de comparer la plupart des Ă©lĂšves qui dissĂšquent Ă  des bouchers qui passent leur vie Ă  tailler dans la viande, sans jamais se prĂ©occuper des objets placĂ©s sous le tranchant du couteau » Forth 1868 2. Ajoutons que les employĂ©s du laboratoire d'anatomie et de la morgue sont parfois appelĂ©s les garçons bouchers ». Rappelons-nous enfin ces caricatures oĂč chirurgiens anatomistes et anatomopathologistes sont dĂ©crits ou reprĂ©sentĂ©s avec les attributs des bouchers tabliers blancs maculĂ©s de sang et grands couteaux16. Cette assimilation guidait, au siĂšcle dernier, le choix des lieux appropriĂ©s Ă  la construction de nouveaux amphithéùtres d'anatomie De tels Ă©tablissements devraient ĂȘtre rejetĂ©s, comme les abattoirs et les clos d'Ă©quarrissage, Ă  une certaine distance des localitĂ©s habitĂ©es » Dechambre Amphithéùtre17. Elle compose, enfin, depuis le Moyen Age, l'une des images du chirurgien Pouchelle 1983 125. 20Mais, Ă  devenir Ă©tal de boucherie », la table d'anatomie suscite d'Ă©tranges maniĂšres de table » qui ne font pas seulement basculer nos carabins vers les mĂ©tiers sanglants mais Ă©veillent en eux le rĂȘve d'une consommation cannibale de chair crue que partagent d'autres mangeurs monstrueux. J'ai faim ! » dit un garçon au dĂ©but des travaux pratiques, Vas-y, te gĂȘne pas ! » lui rĂ©torque son voisin en dĂ©signant un corps. DĂšs lors, comme dans les fins de repas de pensionnat ou, plus tard, dans ces moments de fĂȘte oĂč les jeunes gens se retrouvent entre eux pour des dĂ©fis relevant de la dĂ©pense carnavalesque, la chair interdite se mue, dans de bien rĂ©elles batailles, en dĂ©chets impropres Ă  la consommation. Y'avait la bagarre de bidoche, ... assez peu se livraient Ă  ce sport, y'en avait un certain nombre qui dĂ©coupaient de la bidoche et qui vous la flanquaient sur la figure extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able ! » Seuls des praticiens ayant dĂ©passĂ© la soixantaine peuvent Ă©voquer de tels souvenirs, presque identiques Ă  ceux rencontrĂ©s dans La pierre d'Horeb Duhamel 1926 et Les hommes en blanc Soubiran 1949, autobiographies romancĂ©es de mĂ©decins qui font encore figure de modĂšles pour le parcours du carabin18. Les uns jouaient Ă  la boucherie avec les dĂ©chets de leurs prĂ©parations, installaient un Ă©tal et simulaient des marchandages ; d'autres, retranchĂ©s derriĂšre les tables, finirent par se battre avec les dĂ©bris » Duhamel 71. L'un des protagonistes des Hommes en blanc se justifie ainsi Une bataille de bidoche, c'est naturel, c'est hygiĂ©nique, ça dĂ©tend et ça ne fait de mal Ă  personne, pas mĂȘme aux macchabĂ©es » Soubiran 1949 130. 21Les macchabĂ©es survivent donc Ă  ce dĂ©peçage sans merci, dont les effets se lisent sur les Ă©tudiants eux-mĂȘmes, telle par exemple, l'apparition assez frĂ©quente de dĂ©goĂ»ts alimentaires La premiĂšre fois, j'ai pas pu manger de la daube pendant longtemps », Moi, je vais devenir vĂ©gĂ©tarienne ». Comme une victoire pĂ©niblement acquise sur la rĂ©pulsion tout d'abord Ă©prouvĂ©e, les batailles de bidoche » consacrent l'appartenance au groupe, en dĂ©clenchant Ă  la fois la rĂ©pugnance et le rire libĂ©rateur auquel on reconnaĂźt une valeur cathartique – on a tous sorti une blague Ă  la con ... pour tenir le coup »19, et que l'on identifie comme appartenant en propre au carabin puis au mĂ©decin De toute façon, tous les toubibs sont comme ça, ils sont vachement cyniques, et l'humour noir, ça compte Ă©normĂ©ment. » Mais au sein du groupe ainsi constituĂ©, apparaissent des diffĂ©rences significatives. DĂšs les premiĂšres dissections, se dessine une organisation concentrique fondĂ©e sur une hiĂ©rarchisation des acteurs, qui va permettre Ă  chacun de dĂ©finir l'intensitĂ© de son engagement au sein de l'Ă©preuve collective20, de celui qui est au centre et en fait trop, paraissant transgresser une rĂšgle implicite – par exemple en baffant21 les cadavres, en balançant leurs bras », voire en les dilacĂ©rant au scalpel » – Ă  celle qui demeure en retrait et critique ses camarades, non, ça me choque », ils s'amusaient avec le corps ... je voyais des vampires ». Autour des macchabĂ©es, en effet, garçons et filles sont Ă  la fois unis et sĂ©parĂ©s. Les Ă©tudiantes se trouvent le plus souvent du cĂŽtĂ© des spectateurs passifs, alors que les attitudes de leurs homologues masculins relĂšvent davantage du dĂ©fi, de la preuve Ă  fournir, Ă  soi et aux autres. L'un d'eux ne prĂ©cise-t-il pas Il y a une espĂšce d'Ă©mulation de groupe, faut pas flancher devant les autres ! » Mais ce partage, bien sĂ»r, n'est pas rigide. Pour passer du cĂŽtĂ© des garçons, certaines filles adoptent d'emblĂ©e les gestes les plus agressifs, elles dĂ©coupent, plaisantent, parlent haut et fort, d'oĂč la remarque critique de ce mĂ©decin Certaines filles Ă©taient plus excitĂ©es que les garçons, par le fait d'aller tripoter tout ça. Elles ne se sentaient plus. » 22Mais, en gĂ©nĂ©ral, Ă  l'assaut des macchabĂ©es, les filles sont tenues Ă  plus de rĂ©serve, devenant Ă  leur tour la cible des plaisanteries de leurs compagnons d'apprentissage. Aujourd'hui mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, Anne se souvient Un jour en sortant de la fac, il pleuvait. Je mets mon capuchon et ils m'avaient mis une oreille dedans. C'Ă©tait les copains. C'Ă©tait classique », d'autres glissent des doigts dans les trousses des filles ». DissĂ©minant des fragments comme autant de reliques sur leur passage, les macchabĂ©es franchissent le seuil du théùtre d'anatomie on oublie » une tĂȘte dans un placard, une main dans un tiroir, on la passe le long du dos de quelqu'un devant soi ». La parole obscĂšne – qui affiche l'identitĂ© virile – accompagne bien souvent ces plaisanteries, et lĂ  encore, elle prend pour cible les filles. On Ă©changeait des blagues de sexualitĂ© de bas Ă©tage, surtout s'il y avait une fille », reconnaĂźt un gynĂ©cologue-accoucheur. Telle par exemple, cette rĂ©ponse Ă  la question angoissĂ©e d'une Ă©tudiante Ils sont complĂštement nus ? », Mais tu crois pas qu'ils ont un soutien-gorge ! » De ces rĂ©pliques les garçons ne sont pas protĂ©gĂ©s, comme en tĂ©moigne cet Ă©change dans le couloir du laboratoire Tu en as mis du temps ! », Ben oui, je lui taillais une pipe, au cadavre ! » On peut toutefois penser que l'accĂšs de plus en plus massif des filles aux Ă©tudes mĂ©dicales favorise l'Ă©mergence, au sein mĂȘme de l'amphithéùtre, de blagues macabres ou obscĂšnes qui autrefois devaient trouver leurs cibles privilĂ©giĂ©es Ă  l'extĂ©rieur du groupe, les surveillantes, les infirmiĂšres trouvaient des doigts, n'importe quoi dans leurs poches », voire Ă  l'extĂ©rieur de la facultĂ© Sectionner un sexe de cadavre et le faire pendre Ă  la braguette et aller prendre le car avec ça, et la premiĂšre personne qui faisait une remarque, on disait "oh, excusez-moi" et on remettait le sexe dans sa poche », Avec une belle bite et une paire de roubignoles dans le sac d'une vieille fille, ça serait encore plus drĂŽle » semble surenchĂ©rir ce personnage de Soubiran 1949 132. Les observateurs des anciens usages funĂ©raires ont parfois notĂ©, pour s'en scandaliser, les jeux qui accompagnaient dans les sociĂ©tĂ©s paysannes, les veillĂ©es mortuaires. Par exemple, en pays de MontbĂ©liard, ils [les garçons] s'amusaient parfois du dehors Ă  faire des niches aux filles, Ă  les effrayer, Ă  leur jouer des tours de leur façon. Les divertissements naissant de cette rencontre des garçons et des filles ont maintes fois dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en scandales et mĂȘme en odieuses profanations » Van Gennep 1946 704-705. La nĂ©cessitĂ© de se protĂ©ger de la dangereuse proximitĂ© des macchabĂ©es suscite, autour de la table de dissection, le mĂȘme recours Ă  l'obscĂ©nitĂ©, mais, en outre, celle-ci n'annonce-t-elle pas la suractivitĂ© sexuelle plus particuliĂšrement prĂȘtĂ©e Ă  cette fraction des Ă©tudiants – les internes – qui se doit d'accomplir jusqu'au bout un parcours de formation jalonnĂ© de fĂȘtes et de soirĂ©es tumultueuses oĂč doit ĂȘtre Ă©prouvĂ©e et exhibĂ©e une virilitĂ© qu'anticipent les plaisanteries autour des macchabĂ©es ? La leçon d'anatomie 23Cependant, cette irruption et cette mise en scĂšne de la violence, de la dĂ©rision, de la parole obscĂšne ou blasphĂ©matoire n'Ă©puise pas l'Ă©ventail des conduites que suscite la manipulation des macchabĂ©es. Aux antipodes des diverses formes de transgression, d'autres gestes, d'autres attitudes paraissent tout aussi nĂ©cessaires. 24A Toulouse, la premiĂšre sĂ©ance de travaux pratiques n'est plus institutionnellement prĂ©cĂ©dĂ©e d'un discours fondĂ© sur le respect, la sacralitĂ© du cadavre » comme c'est le cas en Italie22 et aux États-Unis, oĂč l'on souligne la gĂ©nĂ©rositĂ© des donateurs, le privilĂšge des mĂ©decins d'ouvrir les corps et oĂč l'on rappelle le devoir de garder une attitude sĂ©rieuse, scientifique Fox 1988 59. Cependant, entre eux, les Ă©tudiants admettent des rĂšgles implicites qui ordonnent et limitent les conduites en apparence les plus dĂ©rĂ©glĂ©es. Les premiers Ă  les dĂ©noncer sont d'abord ceux et celles qui ont mal supportĂ© les sĂ©ances Je trouve qu'il y a un respect envers la mort, une dignitĂ© qui est pas respectĂ©e. Non, ça me choque », mais les participants passifs des scĂšnes les plus mĂ©morables affirment eux aussi l'existence de bornes. Ainsi, la dissection menĂ©e par Christophe et Manuel – les dissecteurs cannibales – a suscitĂ© les critiques les plus vives on a tous dit quelque chose contre », le principal reproche portant sur le manque de respect » du cadavre, qui suggĂšre un tout autre dĂ©rĂšglement Lui c'est un malade », Il est pas bien... » Mais le mĂȘme Christophe, sera, Ă  son tour, le premier Ă  condamner l'attitude d'un autre Ă©tudiant, censĂ© avoir dilacĂ©rĂ© [les macchabĂ©es] au scalpel » Y'a quand mĂȘme un minimum de dĂ©cence Ă  avoir ! ... Y'a des limites Ă  tout. Faut pas dĂ©conner ! » Ainsi, de la mĂȘme maniĂšre que chacun dans le groupe dĂ©termine, pour soi, la bonne distance avec le macchabĂ©e, il doit apprendre – quitte Ă  les franchir – les frontiĂšres du licite et de l'illicite, du tolĂ©rĂ© et de l'intolĂ©rable. Mais qu'entend-on, au juste, signifier lorsqu'on invoque le respect du cadavre » ? 25LĂ  encore, une observation attentive des sĂ©ances de dissection peut nous mettre sur la voie. Il arrive ainsi que l'on se dĂ©tourne du mort pour Ă©ternuer, qu'on lui demande pardon lorsqu'on le frĂŽle par inadvertance, et que, du moins lors des premiĂšres sĂ©ances, on baisse la voix auprĂšs de lui. Toutes ces prĂ©cautions s'Ă©clairent si l'on ajoute qu'Ă©tudiants et enseignants font souvent le lapsus » entre cadavre et malade ou patient, comme, par exemple, ce garçon de premiĂšre annĂ©e On ne voyait que les malades... les cadavres qui Ă©taient sur les tables. » La mĂȘme assimilation est attestĂ©e aux États-Unis, oĂč les Ă©tudiants non seulement traitent les cadavres comme des patients, mais s'appellent Docteur » entre eux, et de plus confondent dissection et opĂ©ration Segal 1988 21. Ainsi l'immobilitĂ© de ces corps allongĂ©s, aux yeux clos, bien bordĂ©s dans leurs linceuls, transforme ces ĂȘtres inquiĂ©tants en de paisibles dormeurs. Faisant entrer un groupe dans la salle, le garçon d'anatomie plaisante Ne vous inquiĂ©tez pas, je leur ai donnĂ© un somnifĂšre ! » Un prosecteur, voulant expliquer une particularitĂ© anatomique, prĂ©cise, De toute façon lĂ , le malade est endormi...23 » 26 Respecter » les cadavres, c'est donc tout d'abord reconnaĂźtre en eux leur irrĂ©ductible humanitĂ©, et cette attribution prend forme dans une sĂ©rie d'interrogations qui toutes visent Ă  redonner une identitĂ© sociale Ă  ces ĂȘtres anonymes. Les Ă©tudiants cherchent Ă  savoir l'Ăąge, les antĂ©cĂ©dents, l'Ă©tiologie et les circonstances du dĂ©cĂšs de leur patient ». Qui sont donc ceux qui ont voulu donner leur corps Ă  la science » ? Quelle fut leur vie, quel genre de personnes Ă©taient-ils ? Pour le rendre encore plus familier, les AmĂ©ricains attribuent Ă  leur » mort un nom, voire le marquent Ă  leurs initiales Segal 22. Mais, Ă  Toulouse, l'attribution d'une identitĂ© se fait, de maniĂšre plus inquiĂ©tante, sur le mode de la reconnaissance La façon dont on regarde un cadavre a bien une arriĂšre-pensĂ©e, et je pense que [c'est] celle de reconnaĂźtre quelqu'un. » Le plus souvent, on n'y voit que des clodos », des vieux », des mendiants », qualifications qui semblent assigner aux macchabĂ©es la fonction de mĂ©diations entre les vivants et les morts que toutes les sociĂ©tĂ©s paysannes d'Europe dĂ©lĂšguent aux pauvres. Sans aller aussi loin que ces deux mĂ©decins, qui se souviennent d'avoir reconnu l'un, un instituteur, que j'avais eu quand j'Ă©tais en CE1 ou CE2 », l'autre, une clocharde qui habitait plus ou moins dans le couloir de la maison de ma marraine », plusieurs Ă©tudiants nous ont confiĂ© que si les premiĂšres sĂ©ances avaient Ă©tĂ© difficiles, c'Ă©tait bien parce que ça m'a un peu fait penser Ă  une grand-mĂšre », Le vieux, lĂ , c'Ă©tait mon grand-pĂšre ! » 27Mais, juste retour des choses, cette humanitĂ© retrouvĂ©e fait s'interroger sur sa propre identitĂ©. Faire des macchabĂ©es ses propres ancĂȘtres, n'est-ce pas se reconnaĂźtre, Ă  son tour, comme participant d'une mĂȘme nature et d'un mĂȘme destin ? Ainsi scrute-t-on attentivement les secrets changements qu'opĂšre en soi leur proximitĂ©. Retournons dans le couloir du laboratoire, devant la porte encore fermĂ©e de la salle d'anatomie. Une fille attend, un garçon sort. Elle Alors ? », lui C'est dĂ©gueulasse, ça pue ! Regarde, sens ! » Il l'attrape alors par le capuchon de son manteau et lui plonge le nez entre son Ă©charpe et son cou, Tu sens pas ? », Peut-ĂȘtre, un peu... » rĂ©pond-elle, inquiĂšte. Or cette odeur, nous le savons, est la premiĂšre caractĂ©ristique des macchabĂ©es. Qui la respire s'en imprĂšgne J'ai un copain, aprĂšs, il Ă©tait tout le temps en train de se sentir les mains... » Les traitĂ©s mĂ©dicaux consacrĂ©s, au siĂšcle dernier, aux maladies professionnelles, plaçaient cette odeur au centre des dangers » guettant les anatomistes Les miasmes putrides qu'exhalent les cadavres, et dont s'imprĂšgnent la transpiration, les urines et les matiĂšres fĂ©cales des anatomistes, peuvent produire sur l'Ă©conomie une impression funeste, et occasionner des maladies graves » PĂątissier 1822 171. On va jusqu'Ă  Ă©largir les risques Ă  tous les apprentis-mĂ©decins en Ă©numĂ©rant les Inoculations vĂ©nĂ©neuses », les empoisonnements septiques » et surtout les terribles piqĂ»res anatomiques » qui dĂ©cimaient » leurs rangs Dechambre Amphithéùtre. 28L'Ă©preuve que constitue l'intimitĂ© imposĂ©e avec les macchabĂ©es ne consiste donc pas seulement Ă  voir la mort, mais tout autant Ă  la frĂŽler, Ă  s'exposer Ă  son danger. Aujourd'hui encore, alors que des antibiotiques et des antiseptiques puissants permettent de contrĂŽler le danger septicĂ©mique, les moniteurs rĂ©pĂštent les mĂȘmes recommandations Surtout, attention de ne pas vous couper ! », et cet Ă©tudiant, impressionnĂ©, mettra Ă  son tour ses camarades en garde A la moindre coupure, on peut y rester ! » Autant dire que confrontĂ© Ă  ces ĂȘtres menaçants, on risque Ă  son tour de passer du cĂŽtĂ© des morts. Traditionnellement, Ă  l'entrĂ©e des amphithéùtres d'anatomie, Ă©tait gravĂ©e cette Ă©pigraphe Hic locus est ubi mors gaudet succere vitae... A Toulouse, l'ancienne plaque de marbre noir, don des Capitouls en 1686, transportĂ©e Ă  chaque dĂ©mĂ©nagement de l'amphithéùtre, est devenue presque illisible, aussi, en face, peut-on lire en rouge sur fond blanc sa traduction C'est ici que la mort apprend Ă  secourir la vie, rassasiĂ©e de sang elle y abandonne ses dĂ©pouilles, afin que les cadavres des morts procurent la santĂ© Ă  leurs concitoyens. C'est ici qu'une main discrĂšte, animĂ©e d'une cruautĂ© pieuse, poursuit les embĂ»ches des maladies et met obstacle aux menaces du destin. » Mais, Ă  vrai dire, l'efficacitĂ© du savoir acquis auprĂšs des macchabĂ©es est d'une tout autre nature. Franchir la porte de l'amphithéùtre d'anatomie, c'est, trĂšs exactement, passer dans l'autre monde pour en Ă©prouver soi-mĂȘme les propriĂ©tĂ©s. Comme le dit explicitement un gĂ©nĂ©raliste, tirant la leçon de ces travaux pratiques, on ne peut accepter de continuer ses Ă©tudes de mĂ©decine que quand on a acceptĂ© sa propre mort. C'est-Ă -dire quand on l'a visualisĂ©e ». En cela rĂ©side l'Ă©preuve qu'il faut subir. Mais encore faut-il se rĂ©vĂ©ler plus fort que les macchabĂ©es qui, tout comme les mauvais morts des reprĂ©sentations coutumiĂšres, tendent toujours Ă  entraĂźner avec eux les vivants. Envahissant la vie nocturne des futurs thĂ©rapeutes, la lutte peut prendre la forme rĂ©pĂ©titive de cauchemars, comme l'a vĂ©cu ce neuropsychiatre Moi, je fais partie des gens qui ont failli ne pas faire mĂ©decine Ă  cause des macchabĂ©es ! ... Je me rappelle encore un rĂȘve, comme si c'Ă©tait hier, j'Ă©tais poursuivi par des cadavres .... Je sautais par les fenĂȘtres, je courais, je montais l'escalier, je revenais dans la salle, et les cadavres couraient aprĂšs moi. Les types Ă©taient aprĂšs moi, et ils cherchaient Ă  m'attraper. C'est un rĂȘve qui m'a poursuivi Ă  plusieurs reprises, ça m'avait profondĂ©ment impressionnĂ©. » 29Et l'on peut maintenant donner sens aux batailles de bidoche » qui, Ă  la fois rĂ©prouvĂ©es et revendiquĂ©es, bouleversent le cours ordonnĂ© des sĂ©ances de dissection n'est-ce pas une maniĂšre de s'incorporer littĂ©ralement la mort et par lĂ  mĂȘme d'acquĂ©rir le double pouvoir de revenir, changĂ©, parmi les vivants et de guĂ©rir ceux que la maladie fait, provisoirement, passer dans l'autre monde ? Observons le jeune Alain, maintenant chirurgien rĂ©putĂ©, Ă  la sortie de sa premiĂšre dissection dans les annĂ©es soixante Je vois passer les gens sur les allĂ©es, et je me suis dit Vraiment, tu n'es pas comme eux, ce sont des laĂŻcs, toi, tu es un clerc. Ils ne comprendront jamais ce que tu fais. Tu es dans un autre monde qu'eux, et tu sais des choses qu'ils ne sauront jamais. » 30Fiers d'avoir surmontĂ© cette premiĂšre Ă©preuve, les carabins s'emploient Ă  le faire savoir. A leurs cadets d'abord, pour lesquels ils enjolivent leurs exploits J'en tirais gloriole auprĂšs des premiĂšre annĂ©e. » AuprĂšs de leurs aĂźnĂ©s, les bizuts sentent bien qu'il est inutile de surenchĂ©rir, mais ils savent aussi que cette Ă©tape les rapproche d'eux Au moment oĂč ils les font [les travaux pratiques], ils se sentent plus intĂ©grĂ©s », remarque aprĂšs coup un interne. Mais la reconnaissance attendue ne se limite pas au cercle restreint des futurs confrĂšres. Amis et famille doivent, Ă  leur tour, supporter des rĂ©cits hauts en couleur On fabule vachement, aprĂšs. Surtout les premiers temps, l'excitation de l'avoir vu, de l'avoir fait .... J'ai peut-ĂȘtre dĂ» les bassiner avec ça » admet une interne en gastro-entĂ©rologie, tout comme cet Ă©tudiant qui se vante d'avoir Ă©cƓurĂ© les invitĂ©s » Ă  la table familiale. Ce faisant, les futurs mĂ©decins ne font que se conformer Ă  cette attente sociale qui voit en eux de joyeux carabins », ouvrant et dĂ©coupant des cadavres comme Ă  plaisir et dont on exige qu'ils fassent partager un peu de leur savoir Parce que les gens, ça les intĂ©resse de savoir si on l'a vu, qu'est-ce qu'on a fait dessus, qu'est-ce qu'on est allĂ©s trifouiller », et tous de rĂ©pĂ©ter la question vient des autres ». 31Mais le rĂ©cit qui soumet parents et amis Ă  une Ă©preuve identique Ă  celle que l'on a soi-mĂȘme subie n'est pas la seule forme de consĂ©cration de cette connaissance nouvellement acquise. Écoutons ce psychiatre Y'avait un photographe qui venait chaque annĂ©e et tout le monde prenait sa photo autour du cadavre. » La photographie vient ainsi fixer un passage auquel elle donne la dimension d'une cĂ©rĂ©monie. 32Ritualisation que l'on retrouve aux USA, dans l'institution du grand banquet que les enseignants d'anatomie prĂ©sident, auquel toute la promotion assiste et qui clĂŽture le cycle d'enseignement Segal 23. RĂ©cits et images qui fixent » la traversĂ©e de cet au-delĂ  sont, parfois, accompagnĂ©s d'un geste purificateur, tel ce bĂ»cher qu'allume, aux États-Unis, l'un des professeurs d'anatomie, pour brĂ»ler les vĂȘtements portĂ©s par les Ă©tudiants au cours de l'annĂ©e Ă©coulĂ©e Chicago Tribune 21/01/82, citĂ© par Segal 25. En France, les Ă©tudiants ont la possibilitĂ©, Ă  l'issue des sĂ©ances de dissection, d'acheter os et crĂąnes provenant des macchabĂ©es, ils les conserveront avec eux tout le long de leurs Ă©tudes, voire de leur carriĂšre. Comment ne pas y voir autant de trophĂ©es tĂ©moins de leur passage de l'autre cĂŽtĂ©, du cĂŽtĂ© des morts ? Lors mĂȘme que cette Ă©preuve est refusĂ©e, certains lui substituent des usages Ă©quivalents, tel ce gĂ©nĂ©raliste qui retrouve les gestes de l'initiation coutumiĂšre des garçons Quand j'Ă©tais en premiĂšre annĂ©e, je suis allĂ© Ă  la fosse commune de mon village, la fosse commune qui m'avait toujours impressionnĂ© Ă©tant enfant ... J'ai ramenĂ© un tibia, le crĂąne et le maxillaire infĂ©rieur ... Ce crĂąne que j'ai ramenĂ© m'a toujours servi, parce que je le mettais Ă  cĂŽtĂ© de moi. » 33Ainsi, parallĂšlement Ă  l'enseignement scientifique qu'elle dispense, l'universitĂ© accueille, voire organise, une forme paradoxale d'expĂ©rience, qui permet aux Ă©tudiants d'acquĂ©rir un savoir sur la mort qui ne relĂšve en rien du corpus de connaissances et des modĂšles explicatifs de la mĂ©decine contemporaine. VĂ©ritable exigence coutumiĂšre, la leçon d'anatomie soumet donc le futur thĂ©rapeute Ă  une transformation durable, ça te passe au moule » dit prĂ©cisĂ©ment l'un d'eux, en transposant dans l'amphithéùtre les jeux des garçons avec l'au-delĂ . Mais ici, blagues macabres, incursions dans les cimetiĂšres, masques terrorisants des revenants24 prennent une allure bien particuliĂšre pour mĂ©tamorphoser de misĂ©rables corps donnĂ©s Ă  la science » en ces redoutables dispensateurs du savoir sur la mort que sont, non pas tant les maĂźtres de la FacultĂ©, que les macchabĂ©es, auxquels il faut tout Ă  la fois se soumettre et rĂ©sister, et sur l'identitĂ© desquels nous devons une derniĂšre fois revenir. Martyrs et bourreaux 34Dans le journal de FĂ©lix Platter, Ă©tudiant en mĂ©decine Ă  Montpellier de 1552 Ă  1559, comptes rendus de dissections et de mises Ă  mort en place publique alternent, voire se superposent Le 3 dĂ©cembre [1556] eut lieu l'exĂ©cution de BĂ©atrice .... Elle fut pendue sur la place .... Le corps fut donnĂ© Ă  l'amphithéùtre d'anatomie .... Enfin le bourreau vint reprendre les dĂ©bris, les lia dans un drap, et les suspendit Ă  une potence » Platter 1979 145. Les xvie et xviie siĂšcles virent une mĂȘme popularitĂ© des exĂ©cutions et des anatomies publiques. Giovana Ferrari 1987 100 insiste sur le fait qu'en dehors des dĂ©membrements et autres mutilations relevant d'une mĂȘme mise en scĂšne ritualisĂ©e de la violence, le principal point commun entre ces deux spectacles, c'est bien le corps du condamnĂ©. D'autre part, les anatomistes n'opĂ©raient que sur des suppliciĂ©s, de sorte que l'on a pu voir dans la dissection un prolongement du supplice subi par le criminel » Pouchelle 1976 274. Si tenace est cette homologie qu'elle se retrouve au xixe, dans cette critique du Conseil d'amĂ©lioration des prisons en livrant au scalpel des anatomistes les restes des dĂ©tenus, on aggrave de cette maniĂšre leur punition » D'Arcet, Parent-Duchatelet 1831 280, et qu'elle fonde, selon ces mĂȘmes auteurs, la haine que le bas peuple porte aux jeunes anatomistes » qui disposent, pour les besoins de la science, des restes des pauvres et des misĂ©rables » ibid. 250. Les Ă©quivalences entre anatomie et exĂ©cution, corps anatomisĂ© » et corps exĂ©cutĂ©, se prolongent jusqu'aux acteurs qui apparaissent comme interchangeables Il arrive mĂȘme que le personnage du chirurgien se confonde avec celui du bourreau, soit que les criminels soient exĂ©cutĂ©s de la façon choisie par les anatomistes qui le dissĂ©queront ensuite, soit que des expĂ©riences soient tentĂ©es sur des condamnĂ©s » Pouchelle 1976 27425. Dans le Massachusetts, au dĂ©but du xixe siĂšcle, une loi donnait au coroner la disposition du corps des hommes tuĂ©s en duel, soit qu'il les fasse enterrer sans cercueil et transpercĂ©s d'un pieu, soit qu'il les livre Ă  un chirurgien pour ĂȘtre dissĂ©quĂ©s Haggard 1929 159-160. 35Or, qui dit bourreaux dit martyrs, et c'est bien ainsi que se prĂ©sentent les macchabĂ©es. L'EncyclopĂ©die de Berthelot 1888 MacchabĂ©e signale l'usage du mot Macchabee ou Macabit par les mariniers, pour dĂ©nommer un cadavre trouvĂ© flottant sur l'eau. Un noyĂ© donc, au corps difforme et mĂ©connaissable, Ă  jamais privĂ© de vraie » sĂ©pulture, un mauvais mort26. Le Petit Larousse 1979, pour illustrer l'adjectif Macabre, cite cet exemple Faire une dĂ©couverte macabre dans la Seine repĂȘcher un cadavre », cette parentĂ© entre noyĂ©s et macchabĂ©es est encore bien prĂ©sente, comme en tĂ©moigne cette remarque d'une interne en biologie On nous avait dit qu'Ă  Paris il y avait une grande piscine pleine de formol oĂč on mettait tous les cadavres Ă  tremper. » Mais selon Philippe AriĂšs 1977 118, l'emploi du mot MacchabĂ©e pour dĂ©signer un cadavre date du xive siĂšcle, et aurait la mĂȘme origine que Macabre le martyre de sept frĂšres juifs, dits Les MacchabĂ©es », dĂ©crit dans le deuxiĂšme Livre des MacchabĂ©es 2M618-73 et surtout le quatriĂšme, apocryphe Vigouroux 1908 MacchabĂ©es. Ainsi, tout comme les martyrs de l'Ancien Testament auxquels ils empruntent leur nom, les macchabĂ©es sont condamnĂ©s, Ă  travers les dissections, Ă  subir un vĂ©ritable martyre – Écorchez-le vif ! » s'Ă©criera un garçon pour encourager ses camarades Ă  inciser –, qui, comme tel, exige rĂ©paration. 36 Le premier novembre, fĂȘte des morts, ... il y avait une messe des morts pour les corps qui Ă©taient dissĂ©quĂ©s .... Cette annĂ©e j'ai dit dans mon cours "Je vais vous raconter une tradition du laboratoire d'anatomie. Puisque cette annĂ©e vous avez eu l'occasion de dissĂ©quer avec moi, je voudrais qu'on le refasse ...." Et on a organisĂ© une messe chez les dominicains qui sont derriĂšre la fac. VoilĂ , rĂ©surgence d'une tradition perdue. C'Ă©tait une grande tradition, la messe des MacchabĂ©es ça s'appelait, qui Ă©tait dite pour ces... gens. » Ce tĂ©moignage contemporain marque la continuitĂ© d'une vĂ©nĂ©rable coutume dont les premiĂšres traces remontent Ă  avril 1493 dans un relevĂ© des dĂ©penses consignĂ© par le doyen de la FacultĂ© de Paris, Jean Lucas, sous la rubrique Anatomie ... item pro sacerdoce qui corpus inhumavit, et pro missa per cum celebrata pro anima deffuncti 4 sol parisis » Wickersheimer 1910 166. En 1496, la FacultĂ© dĂ©crĂ©tait officiellement que tout corps dissĂ©quĂ© serait inhumĂ© en Terre Sainte et qu'on cĂ©lĂ©brerait une grand-messe en son honneur Dechambre Anatomie. A Bologne, des offices avaient lieu en mĂȘme temps que la dissection jusqu'Ă  dix Ă  quinze jours d'affilĂ©e, dans une chapelle voisine, aux frais du professeur Ferrari 1987 51. Encore aujourd'hui, en Italie, on trouve des crucifix dans les salles oĂč l'on travaille sur les cadavres. 37Les mĂȘmes connotations religieuses traversent les rĂ©cits autobiographiques lorsqu'ils Ă©voquent la profanation » des cadavres ou, au contraire la piĂ©tĂ© » requise envers ceux qui sont sacrifiĂ©s » sur des autels » Duhamel 1927 71, semblables Ă  de pathĂ©tiques crucifiĂ© s aux bras suppliants » Soubiran 1949 119. Cette assimilation sous-tend encore les illustrations du Nouveau recueil d'ostĂ©ologie et de myologie de Gamelin 1779 dans lequel sont reprĂ©sentĂ©s, parmi d'autres, un crucifiĂ©, des squelettes arrachĂ©s Ă  leur repos sĂ©pulcral par les trompettes du Jugement dernier27... Autant d'indices de cette irrĂ©ductible part de sacralitĂ© que l'on persiste Ă  reconnaĂźtre aux macchabĂ©es. HonorĂ©s par l'Église comme patrons des morts parce qu'ils Ă©taient rĂ©putĂ©s, Ă  tort ou Ă  raison, les inventeurs des priĂšres d'intercession » AriĂšs 1977 33, les macchabĂ©es sont ainsi les premiers passeurs de ceux qui se destinent Ă  l'exercice thĂ©rapeutique. AprĂšs cette premiĂšre Ă©preuve, les carabins pourront poursuivre leur formation qui continĂ»ment conjuguera l'acquisition de connaissances scientifiques et l'exploration sous d'autres formes – autodiagnostics de maladies incurables, absorption de mĂ©dicaments, ivresses et mises en scĂšne macabres, enterrement des anciens » de l'internat – de cet autre monde auquel ouvre l'accĂšs aux macchabĂ©es qui doivent ĂȘtre, comme dans la chanson, engueulĂ©s, dĂ©pecĂ©s, mangĂ©s, enterrĂ©s... Top of page Bibliography Amiel C., 1993. A corps perdu », HĂ©siode, Cahiers d'ethnologie mĂ©diterranĂ©enne, n° 2, La mort difficile » sous presse. AriĂšs P., 1977. L'homme devant la mort, Paris, Ed. du Seuil. Baudrillard J., 1972. 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Ensuite, c'est contre les docteurs mĂ©decins que les chirurgiens barbiers durent lutter. Pour les premiers, dissĂ©quer eĂ»t Ă©tĂ© dĂ©choir, mais ils entendaient nĂ©anmoins contrĂŽler la pratique des chirurgiens en exerçant un monopole sur l'attribution et la dissection des cadavres, devenus ainsi enjeux de pouvoir. 4Cf. Foucault 1963. 5Nous nous rĂ©fĂ©rons aux travaux sociologiques et anthropologiques de Fox 1979 et surtout de Segal 1988 sur l'enseignement de la mĂ©decine, en particulier les dissections. 6Comme ce fut le cas jusque dans les annĂ©es soixante-dix. 7AprĂšs avoir, tout d'abord, travaillĂ© Ă  partir de souvenirs de praticiens, j'ai ensuite suivi les travaux pratiques d'anatomie avec les Ă©tudiants de deuxiĂšme annĂ©e de mĂ©decine de la facultĂ© de Toulouse Rangueil, grĂące Ă  la bienveillance du Dr Alain Chancholles, que je remercie chaleureusement. Je remercie Ă©galement M. Roux, garçon d'anatomie, pour sa disponibilitĂ© et sa gentillesse. Des enquĂȘtes comparatives ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es grĂące Ă  une bourse de la direction du Patrimoine pour l'annĂ©e 1992. 8 La rĂ©gion scapulaire comprend toutes les parties molles placĂ©es en arriĂšre de l'omoplate et de la rĂ©gion axillaire ... [C'est] une articulation fonctionnelle [qui] permet les mouvements de l'omoplate sur le thorax », et 1991. Anatomie humaine, 13e Ă©dition, Paris, Masson 218, 259. 9Il existe une hiĂ©rarchie spĂ©cifique de l'enseignement des travaux pratiques d'anatomie, que nous explicite ce chirurgien, ancien aide d'anatomie et qui l'enseigne toujours Le grand patron Ă©tait chef de travaux, agrĂ©gĂ© ou non, puis il y avait un prosecteur d'anatomie, un vieux titre [instituĂ© en 1795], qui Ă©tait nommĂ© par concours pour deux ans, trĂšs difficile, et puis il y avait les aides d'anatomie [actuellement appelĂ©s les moniteurs], nommĂ©s pour deux ans ... Y'avait les gens qui venaient de passer l'internat, qui prĂ©paraient l'adjuvat d'anatomie, et assistaient pendant un an, ils ne faisaient que regarder. » 10Ce passage obligĂ© par les cadavres avant d'en arriver Ă  la confrontation Ă  des patients bien vivants, a d'ailleurs suscitĂ© de vives polĂ©miques dans les annĂ©es soixante-dix, et on y a vu – en particulier les psychanalystes – la source de nombreux problĂšmes de la mĂ©decine scientifique et technique, cf. par exemple Baudrillard Pour la mĂ©decine, le corps de rĂ©fĂ©rence, c'est le cadavre. Autrement dit le cadavre est la limite idĂ©ale du corps dans son rapport au systĂšme de la mĂ©decine. C'est lui que produit et reproduit la mĂ©decine dans son exercice accompli, sous le signe de la prĂ©servation de la vie » 1972 96. 11De mĂȘme, les spĂ©cialistes opposent les travaux pratiques des premiĂšres annĂ©es aux nĂ©cropsies Les nĂ©cropsies, on allait chercher quelque chose de prĂ©cis », on n'allait pas chercher n'importe quoi ! » 12La frĂ©quentation des morts n'est qu'un des aspects de cette formation et consiste Ă  expĂ©rimenter la frontiĂšre entre les vivants et les morts, voir Fabre 1987. 13On observe donc une subversion de la destination de ces figures, initialement destinĂ©es Ă  reprĂ©senter au mieux le corps humain, d'oĂč leur rĂ©alisme parfois saisissant, voire choquant pour le profane, comme en tĂ©moignent les dictionnaires et encyclopĂ©dies du xixe siĂšcle Elles [les cires] peuvent mentir aux regards du plus scrupuleux observateur, tant que le toucher ne vient pas constater le mensonge » Larousse 1866-1889, Anatomie. 14Cette citation est extraite d'un roman de Paul West, Le mĂ©decin de Lord Byron Paris, Rivages poche, fondĂ© sur le journal tenu par le jeune Dr Polidori en Ă©tĂ© 1816, alors qu'il Ă©tait le mĂ©decin personnel de Lord Byron en dĂ©placement en Europe. 15La transformation des cadavres en viande n'est pas propre aux mĂ©decins, on la retrouve dans l'appellation argotique du mort la viande froide, qui dĂ©signe d'autre part, en jargon journalistique, le stock de manchettes annonçant le dĂ©cĂšs de personnalitĂ©s importantes, prĂ©parĂ©es Ă  l'avance et tenues Ă  jour, afin de parer Ă  toute Ă©ventualitĂ©. Enfin, dans les tranchĂ©es de la PremiĂšre Guerre mondiale, les soldats conjuraient l'horreur quotidienne en transformant en bidoche » leurs camarades tombĂ©s au combat et dont les corps jonchaient en dĂ©sordre les champs de bataille Desbois 1992 66. 16Cf. Flaubert dans son Dictionnaire des idĂ©es reçues Chirurgiens, les appeler bouchers », Paris, Le Club français du Livre, 1950 956. 17Il est fait allusion ici au dĂ©cret du 15 octobre 1810, relatif aux Ă©tablissements dangereux et insalubres, en particulier Ă  leur exil hors des villes. Les salles de dissection ne feront en fait jamais partie de leur nomenclature et pourront donc rester dans l'enceinte des grands hĂŽpitaux, au prix de rĂšgles d'hygiĂšne draconiennes D'Arcet, Parent-Duchatelet, 1831 266-267. 18A tel point qu'un jeune chirurgien nous confiera qu'il a Ă©tĂ© un peu déçu, si on peut dire, par rapport Ă  ce qu'on pouvait lire dans les diffĂ©rents bouquins, comme Les hommes en blanc de Soubiran, ou des dissections que l'on faisait dans les anciens temps ». Par ailleurs, on peut lire ces textes comme de vĂ©ritables romans d'apprentissage au dĂ©but l'installation du jeune provincial Ă  Paris, son inscription Ă  la facultĂ© de mĂ©decine, puis l'expĂ©rience des dissections, dĂ©taillĂ©e et valorisĂ©e, ensuite l'hĂŽpital, les malades, les concours, et pour conclure, le dĂ©but d'un nouveau cycle, celui de l'internat. En mĂȘme temps que son initiation professionnelle, le carabin dĂ©couvre le sexe opposĂ©, les façons de la courtiser, l'amour et ses revers, et il devient ainsi un homme accompli. 19Ainsi Roger Caillois analyse-t-il le comportement familier » voire impertinent », des soldats sur les champs de bataille envers les victimes non enterrĂ©es On pousse du pied ces restes misĂ©rables, on les bafoue par la parole ou par le geste pour n'en pas prendre peur ou Ă©viter d'en ĂȘtre obsĂ©dĂ©. Le rire protĂšge du frisson » 1950 227. 20On retrouve ici une diffĂ©rence analogue Ă  celle que met en Ă©vidence Daniel Fabre dans son analyse des façons de faire des garçons pendant le Carnaval et les autres temps qui les rassemblent pour faire la jeunesse, en particulier Ă  l'occasion de la prise des paris alimentaires et scatologiques Fabre 1986. 21C'est-Ă -dire en leur donnant des gifles, sens populaire du verbe baffer. Le Robert 1980 donne comme racine de baffe, baf, exprimant l'idĂ©e de bouche, d'oĂč coup sur la bouche », il prĂ©cise qu'on l'Ă©crivait parfois baffre ou bĂąfre, et renvoie Ă  baffrer, qui dans un premier sens voulait dire bafouer, bruit des lĂšvres, puis manger gloutonnement et avec excĂšs. 22EnquĂȘtes rĂ©alisĂ©es Ă  Rome, Naples et Ascoli en mars 1992. 23Chaptal, dans ses mĂ©moires, raconte comment aprĂšs avoir vraiment vĂ©cu le rĂ©veil du mort » qui donc ne l'Ă©tait pas tout Ă  fait lorsqu'il dissĂ©quait, fut tellement effrayĂ© qu'il s'orienta ensuite dĂ©finitivement vers la chimie et l'industrie Peter 1980 301 note I. Par ailleurs il semble bien que les premiers anatomistes aient pratiquĂ© des dissections sur des condamnĂ©s vivants, plus ou moins bien endormis Ă  l'opium Brown 1981. 24Voir Fabre 1987. 25Les correspondances entre chirurgiens et bourreaux s'Ă©tendent, on le sait, au-delĂ  des dissections, objet de ce travail. 26 Ces messes, destinĂ©es au salut de l'Ăąme des condamnĂ©s, ont Ă©tĂ© analysĂ©es par Pouchelle 1983 comme tout autant nĂ©cessaires Ă  celui des acteurs de la dissection, souillĂ©s par cette profanation. 27Ce manuel ne connaĂźtra aucun succĂšs et mĂȘme ruinera son auteur. On lui reprochera l'excĂšs d'originalitĂ© des positions de ses cadavres. En effet, les mises en scĂšne de squelettes ou d'Ă©corchĂ©s autour de sortes de stĂšles funĂ©raires sont assez frĂ©quentes dans les traitĂ©s d'anatomie, on trouve aussi des Ă©corchĂ©s prĂ©sentant leur peau tel saint BarthĂ©lemy, par contre, les crucifiĂ©s, mĂȘmes s'ils ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par les artistes, illustrent trĂšs rarement les ouvrages scientifiques. Cette singularitĂ© a Ă©tĂ© attribuĂ©e Ă  une obsession de la mort chez Gamelin Binet, Descargues 1980 94-95.Top of page References Bibliographical reference Emmanuelle Godeau, Dans un amphithéùtre... » »,Terrain, 20 1993, 82-96. Electronic reference Emmanuelle Godeau, Dans un amphithéùtre... » », Terrain [Online], 20 March 1993, Online since 18 June 2007, connection on 23 August 2022. URL ; DOI of page
Visualising European Crime Fiction: New Digital Methods and Approaches to the Study of Transtional Popular Culture" is a Project funded by the UK's Arts and Humanities Research Council.
Georges Brassens Jean Bertola TransposerGeorges Brassens Jean BertolaSong A A C7Calme, confortable, officiel, Fm CmEn un mot rĂ©sidentiel, D A Tel Ă©tait le cimetiĂšre oĂč, B7 E7 Cet imbĂ©cile avait son trou. C E7 Comme il ne reconnaissait pas, Am EmLe bien-fondĂ© de son trĂ©pas, F C L'a voulu faire, aberration ! Fm C G7 C E7Sa petite rĂ©surrection. A C7Les vieux morts, les vieux ici-gĂźt », Fm CmLes braves sĂ©pulcres blanchis, D A InsistĂšrent pour qu'il revĂźnt, B7 E7Sur sa dĂ©cision mais en vain. C E7 L'ayant astiquĂ©e, il remit, Am EmSur pied sa vieille anatomie, F C Et tout pimpant, tout satisfait, Fm C G7 C E7Prit la clef du champ de navets. A C7Chez lui s'en Ă©tant revenu, Fm CmSon chien ne l'a pas reconnu D A Et lui croque en deux coups de dents, B7 E7Un des os les plus importants. C E7 En guise de consolation, Am EmPensa faire une libation, F C Boire un coup de vin gĂ©nĂ©reux, Fm C G7 C E7Mais tous ses tonneaux sonnaient creux. A C7Quand dans l'alcĂŽve il est entrĂ©, Fm CmEmbrasser sa veuve Ă©plorĂ©e, D A Il jugea d'un simple coup d'Ɠil, B7 E7Qu'elle ne portait plus son deuil. C E7 Il la trouve se rĂ©chauffant, Am EmAvec un salaud de vivant, F C Alors chancelant dans sa foi, Fm C G7 C E7Mourut une seconde fois. A C7La commĂšre au potron-minet, Fm CmRamassa les os qui traĂźnaient D A Et pour une bouchĂ©e de pain, B7 E7 Les vendit Ă  des carabins. C E7 Et, depuis lors, ce macchabĂ©e, Am EmDans l'amphithéùtre tombĂ©, F C Malheureux, poussiĂ©reux, transi, Fm C G7 E7Chante Ah ! ce qu'on s'emmerde ici » ! F C Malheureux, poussiĂ©reux, transi, Fm C G7 CChante Ah ! ce qu'on s'emmerde ici » ! Georges Brassens > Le Revenant >
Listento Dans un amphithéùtre MP3 Song by La Bande from the French movie Maxi chansons paillardes (53 titres) free online on Gaana. Download Dans un amphithéùtre song and listen Dans un amphithéùtre MP3 song offline. Chanson d’étudiants Illustration extraite de l’ouvrage Chanson d’étudiants, auteur inconnu 247-250. © DĂ©positaire Librairie Maloine Paris. Dans un amphithéùtre TerPhithéùtre, phithéùtre, phithéùtre,Tsouin, tsouin !Y’avait un macchabĂ©e TerMacchabĂ©e TerTsouin, tsouinQui sentait fort des pieds TerFort des pieds TerTsouin, tsouinCe macchabĂ©e disait TerIl disait TerTsouin, tsouinCe macchabĂ©e gueulait TerIl gueulait TerTsouin, tsouin Ah ! c’qu’on s’emmerde ici TerMerde ici, TerTsouin, tsouinOn va le dissĂ©quer TerDissĂ©quer TerTsouin, tsouinAvec un spĂ©culum TerSpĂ©culum TerTsouin, tsouinOn enf’ra du pĂątĂ© TerDu pĂątĂ© TerTsouin, tsouinQui nous f’ra dĂ©gueuler TerDĂ©gueuler TerTsouin, tsouinChanson de salle de garde 1 Voir Ă  ce sujet les auteurs auxquels font rĂ©fĂ©rence DĂ©chaux 2001 et Memmi 2011. 1La mort, loin d’ĂȘtre devenue un sujet tabou dans les sociĂ©tĂ©s occidentales contemporaines, comme il est d’usage de l’affirmer depuis quelques dĂ©cennies 1, est au contraire rendue omniprĂ©sente dans les mĂ©dias elle fait la une des journaux papier ou tĂ©lĂ©visĂ©es, constitue la trame de nombreuses fictions littĂ©raires et cinĂ©matographiques, de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es amĂ©ricaines trĂšs prisĂ©es et de tĂ©moignages autobiographiques, tandis que tout un chacun est sommĂ©, de maniĂšre itĂ©rative et insistante, de faire un travail de deuil et/ou de mĂ©moire vis-Ă -vis de ses dĂ©funts. En revanche, il est vrai que la rĂ©alitĂ© concrĂšte du cadavre tend, elle, Ă  ĂȘtre occultĂ©e, phĂ©nomĂšne qui ne peut Ă©chapper Ă  l’ethnologue travaillant dans des sociĂ©tĂ©s autres oĂč sa prĂ©sence prĂ©side Ă  la structuration des rites funĂ©raires et Ă  la gestion des rĂ©actions Ă©motionnelles des proches. Dans l’Occident d’aujourd’hui, le cadavre humain et son traitement tendent, en effet, Ă  ĂȘtre l’exclusive des institutions mĂ©dico-chirurgicales et mĂ©dico-lĂ©gales et l’analyse des procĂ©dures concrĂštes et rĂ©elles qui s’y dĂ©roulent est bien moins mĂ©diatisĂ©e ; on peut cependant relever qu’elles sont elles aussi le sujet de fictions sĂ©ries et romans policiers amĂ©ricains de plus en plus nombreuses et ce depuis relativement rĂ©cemment. Les rĂ©actions Ă©motionnelles des endeuillĂ©s tendent, pour leur part, Ă  ĂȘtre gĂ©rĂ©es Ă  distance de cette prĂ©sence lourde et abjecte de la dĂ©composition de l’ĂȘtre aimĂ©, notamment au travers des conseils prodiguĂ©s par les psys en tous genres. Cet article propose de voir dans la multiplication des films d’horreur une façon de reconnecter l’abjection du corps mort avec les rĂ©actions fortes qu’elle suscite lorsque les personnes y sont directement confrontĂ©es. Or, s’il revient aux institutions mĂ©dico-chirurgicales de faire le sale boulot » Ă  l’écart du monde profane pour rendre aux morts un aspect tolĂ©rable, il revient, par contre, aux films d’horreur de rĂ©introduire la dimension effroyable des corps morts en voie de putrĂ©faction. C’est du moins l’hypothĂšse que tentera de soutenir cet article en montrant que si la gestion du cadavre renvoie, dans le monde rĂ©el, Ă  des formes de transgression lĂ©gitimĂ©es par l’appareil juridique, il faut ajouter de la transgression Ă  la transgression lĂ©gitime pour restituer, sur un plan fictionnel, son vĂ©ritable aspect horrifique et son aptitude Ă  nous affecter profondĂ©ment. Pour Ă©tayer cette hypothĂšse, je vais me tourner vers le court-mĂ©trage Aftermath rĂ©alisĂ© par Nacho CerdĂ  en 1994 qui occupe une place tout Ă  fait singuliĂšre dans le cinĂ©ma d’horreur en raison de son caractĂšre tout Ă  la fois austĂšre et particuliĂšrement rĂ©aliste. La contingence de la mort 2Dans ce court-mĂ©trage de trente minutes, le gĂ©nĂ©rique d’ouverture qui dure quatre minutes fait partie intĂ©grante du dispositif Ă  partir des diffĂ©rents plans s’insĂ©rant entre la prĂ©sentation des noms et du statut ou rĂŽle des personnes mentionnĂ©es, il permet de planter le dĂ©cor. Or, dans ce film oĂč ne sera prononcĂ©e aucune parole sinon celles Ă  peine audibles du chƓur du Requiem de Mozart lors de sĂ©quences prĂ©cises, le dĂ©cor avec les cadavres et les sons qui en font partie va devenir l’un des protagonistes essentiels. Il s’agit de dĂ©voiler progressivement aux profanes que nous sommes ce qui, dans une sociĂ©tĂ© ayant pourtant fait vƓu de transparence, nous demeure ordinairement obstinĂ©ment cachĂ© de la gestion de nos corps une fois que les professionnels de la mort en disposent derriĂšre les murs de la morgue. Cette initiation va, en effet, nous conduire, sinon Ă  toucher et Ă  sentir, du moins Ă  voir et Ă  entendre ce qui est gĂ©nĂ©ralement occultĂ© du traitement habituel du cadavre dans les instituts mĂ©dico-lĂ©gaux. Nous serons ainsi Ă  mĂȘme de ressentir l’effroi dont on tend Ă  nous prĂ©server Ă  toute force. 3Plan noir. La porte d’une voiture que l’on ne voit pas claque. On entend le vĂ©hicule s’éloigner. Visualisation floue d’un cƓur dont on entend par contre distinctement les battements. Sons de la voiture allant de plus en plus vite. Bruits de dĂ©rapage, grincements de freins, hurlements d’une femme, gĂ©missements d’un animal. Apparition du nom du rĂ©alisateur en blanc sur fond noir, puis le blanc des lettres se transforme en rouge. 4Plan d’une Ă©tendue de neige blanche et terne Ă©voquant un jour froid d’hiver au petit matin sur laquelle apparaĂźt une marre de sang rouge puis la masse Ă©talĂ©e d’un gros chien dont les yeux grands ouverts sont immobiles, la bĂȘte Ă©tant Ă  l’évidence morte, une partie de ses intĂ©rieurs Ă©tant rĂ©pandue sur la neige. C’est alors que le titre du film surgit Aftermath, ce qui renvoie Ă  l’aprĂšs-coup d’une catastrophe tel un holocauste. Ici, il s’agit des suites d’un accident de voiture mortel que nous allons suivre ; Ă©vĂ©nement banal, malheureusement susceptible d’arriver Ă  tout un chacun. Contraste donc entre la trivialitĂ© d’un Ă©vĂ©nement du quotidien et l’irrĂ©versibilitĂ© de ses consĂ©quences c’est le thĂšme mĂȘme du film, celui de la transformation soudaine d’un sujet vivant en pur objet de chair inanimĂ©. Extrait du film La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides Photogramme extrait du DVD français La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides. Courts mĂ©trage de Nacho CerdĂ , production Wild Side films, Espagne. © Nacho CerdĂ  - Wild Side films La descente aux enfers 2 Sur la façon de reprĂ©senter la localisation spĂ©cifique de la morgue - hors du temps et de l’espace ... 5On aperçoit la tĂȘte d’une jeune femme allongĂ©e sur un brancard juste au moment oĂč on la lui recouvre du drap blanc qui couvre dĂ©jĂ  le reste de son corps. On ne voit plus d’elle que ses orteils Ă©mergeant de ce linceul ; Ă  son gros orteil est attachĂ©e une banale Ă©tiquette portant son nom Marta Arnau. Cette dĂ©funte encore fumante va ĂȘtre notre Eurydice en suivant sa trajectoire, nous allons, tel OrphĂ©e, traverser la frontiĂšre qui sĂ©pare les vivants et les morts en descendant peu Ă  peu dans les trĂ©fonds de l’hĂŽpital 2, Ă  l’exemple de Dante parcourant les diffĂ©rents cercles de l’Enfer. Le vĂ©hicule de ce passage est un ascenseur franchissant un Ă  un les sous-sols successifs. Chacun des paliers permet de nous introduire un peu plus avant dans le Saint des Saints oĂč se gĂšre l’irrĂ©mĂ©diable, en nous en rĂ©vĂ©lant chacun des Ă©lĂ©ments de sa structure avant que nous y dĂ©couvrions la matiĂšre qui y est traitĂ©e. 6Niveau moins un, nous apercevons les armoires frigorifiques mĂ©talliques verticales contenant les tiroirs oĂč l’on entrepose les cadavres. Les lumiĂšres de deux scialytiques s’allument en mĂȘme temps au-dessus de deux tables d’autopsie massives, mĂ©talliques, rĂ©vĂ©lant une salle de morgue carrelĂ©e entiĂšrement de blanc divisĂ©e en deux parties semblables au fond un grand Ă©vier en inox Ă  deux robinets, flanquĂ© de part et d’autre d’une armoire mĂ©tallique au-dessus de laquelle est disposĂ©e une Ă©tagĂšre contenant des rĂ©cipients en plastique vides. Ordre, propretĂ© et symĂ©trie presque parfaite. 7Niveau moins deux. On distingue une petite croix en argent au bout d’une chaĂźne sur une surface mĂ©tallique grise et froide. Le message est clair la foi de la jeune femme ne l’a pas protĂ©gĂ©e. On entend un claquement de porte qui se referme celle d’un tiroir Ă  cadavre ?. Vues successives rapides d’un gros billot mĂ©tallique posĂ© sur un plateau en mĂ©tal, des instruments chirurgicaux multiples ciseaux, pinces, Ă©carteurs, bistouris de diffĂ©rentes formes et tailles alignĂ©s les uns Ă  cĂŽtĂ© des autres sur une surface mĂ©tallique. Tout est ici encore parfaitement froid, ordonnĂ© et propre. Extrait du film La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides Photogramme extrait du DVD français La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides. Courts mĂ©trage de Nacho CerdĂ , production Wild Side films, Espagne. © Nacho CerdĂ  - Wild Side films 8Le petit ding » de l’ascenseur nous signale l’arrivĂ©e au niveau moins trois est-il encore temps de revenir sur ses pas ?. Vue sur une Ă©tagĂšre oĂč sont disposĂ©s des bocaux en plastique transparent Ă  bouchon noir de diffĂ©rentes tailles alignĂ©s sur une Ă©tagĂšre et dans lesquels on aperçoit maintenant du liquide jaunĂątre dans lequel trempent des morceaux d’organes. Se superpose en transparence une fiche formulaire, non encore remplie, concernant l’ñge, le sexe, la taille, le poids corporel [du cadavre] et des diffĂ©rents organes en prĂ©cisant Ă  chaque fois le sexe / cƓur, poumons, foie, reins, rate, surrĂ©nales, testicules, ovaires, cerveau. 9Niveau moins quatre. Vue sur des poignĂ©es et des robinets en mĂ©tal rutilant ici l’asepsie est rĂ©glementaire. 10Niveau moins cinq. Un Ă©vier en inox, un autre en Ă©mail, chacun pourvu d’un robinet en inox ; un portant dans lequel sont placĂ©s des tubes de prĂ©lĂšvement en plastique avec des bouchons rouges. Bruit d’un enregistrement cardiaque avec graphiques en rouge de l’électrocardiogramme dont le mouvement commence par s’affoler pour se ralentir ensuite progressivement et finalement dessiner une ligne plate rouge tandis que le son devient une sonnerie stridente continue indiquant l’arrĂȘt cardiaque dĂ©finitif. Le Requiem de Mozart qui nous a accompagnĂ© jusque-lĂ  s’arrĂȘte, remplacĂ© par ce son strident et rĂ©manent. Nouveau claquement de porte. Une petite croix blanche sur fond noir s’inscrit et s’intĂšgre aux mots du gĂ©nĂ©rique soulignĂ©s par une ligne rouge produit, Ă©crit et dirigĂ© par Nacho CerdĂ . 11Niveau moins 6. Le gĂ©nĂ©rique est terminĂ©, nous sommes arrivĂ©s dans les entrailles de l’hĂŽpital, on ne peut descendre plus bas
 Un jeune brancardier en tenue blanche d’hĂŽpital avec son walkman sur la tĂȘte apparaĂźt dans l’ouverture de l’ascenseur poussant devant lui son chariot brancard recouvert d’un drap d’oĂč sortent les orteils du cadavre et l’étiquette du gros orteil. On entend ses pas et des bruits insolites. Il s’éloigne dans un couloir sombre. Un autre type de musique classique se fait entendre, moins solennelle que le Requiem. Le brancardier passe devant un couple, assis sur des chaises de salle d’attente, dont on subodore qu’il s’agit des parents de la jeune morte la femme a blotti sa tĂȘte contre l’épaule de son compagnon et on l’imagine en train de pleurer silencieusement. La main d’un membre du personnel dont on ne voit pas le visage tend Ă  l’homme qui s’en saisit en refermant la main sur elle, la croix suspendue Ă  la chaĂźne. Seul Ă©lĂ©ment personnel aperçu de la jeune fille, elle est rendue Ă  ceux qui fondent son identitĂ© sociale, ses parents ; son corps, une fois qu’il a Ă©tĂ© parfaitement dĂ©personnalisĂ©, appartient dĂ©sormais au personnel de la morgue. 12La croix, symbolise, on le sait, La Passion, ensemble des souffrances et supplices qui ont prĂ©cĂ©dĂ© et accompagnĂ© la mort du Christ en tant qu’ĂȘtre de chair Ă  l’instar des simples mortels. Elle symbolise aussi l’ñme rattachant les humains Ă  la transcendance en fondant leur affiliation Ă  la divinitĂ©. L’Église est l’institution qui se consacre Ă  cette part intangible et immortelle des sujets et qui est ainsi susceptible de prodiguer assistance et consolation aux survivants, fonction prĂ©sentifiĂ©e par la messe pour les morts qu’est le Requiem. Cette tĂąche la distingue fondamentalement de celle dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  l’institution laĂŻque par excellence qu’est l’hĂŽpital public, aspect soulignĂ© ici Ă  la fois par l’interruption du Requiem et par l’absence d’échange de paroles entre les parents et l’agent hospitalier. Dans ce temple sĂ©culier, point de rĂ©confort. Nous sommes confrontĂ©s Ă  la froideur, la solitude et la dĂ©solation associĂ©es Ă  l’anonymisation de la mort que les procĂ©dures hospitaliĂšres rigoureuses d’asepsie symbolisent si bien la dĂ©contamination des corps est aussi bien physique que relationnelle. Si l’on estime si nĂ©cessaire d’ériger l’humanisation des hĂŽpitaux en droit, c’est que la dĂ©shumanisation y rĂšgne en fait. Dans leur enceinte, les profanes, ici les parents, se distinguent immĂ©diatement, par leurs vĂȘtements, des professionnels portant les tenues si repĂ©rables du personnel hospitalier. Les patients » se situent entre les mondes civil et professionnel et sont eux-mĂȘmes rĂ©partis en deux cohortes, les vivants et les morts, ces derniers Ă  la totale merci des professionnels. Extrait du film La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides Photogramme extrait du DVD français La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides. Courts mĂ©trage de Nacho CerdĂ , production Wild Side films, Espagne. © Nacho CerdĂ  - Wild Side films Une transgression lĂ©gale 13De fait, nous voici ramenĂ©s dans la morgue oĂč le jeune brancardier au walkman empaquette avec soin dans du plastique blanc le cadavre posĂ© sur un plateau mĂ©tallique sorti en partie du casier mĂ©tallique de l’armoire Ă  cadavres. Pas de sang ni sur le brancardier, ni sur le plastique. Son travail fait, il pousse le plateau dans le casier oĂč le cadavre empaquetĂ© et Ă©tiquetĂ© est entreposĂ©. 14Nous sommes alors immĂ©diatement mis en face d’une autre scĂšne un mĂ©decin lĂ©giste retire avec quelque difficultĂ© une bague sur la main d’un cadavre masculin allongĂ© encore habillĂ©. On nous fait par la mĂȘme occasion ressentir la rigiditĂ© cadavĂ©rique de ceux qui sont cantonnĂ©s Ă  l’immobilitĂ©, l’horizontalitĂ© et la passivitĂ©, faisant contraste avec les verticaux » Ă  qui revient l’exclusivitĂ© du mouvement et de l’action. Les doigts du mort sont maculĂ©s de sang, un bracelet blanc d’identification enserre son poignet. La bague est dĂ©posĂ©e sur un petit plateau mĂ©tallique au milieu des instruments de dissection. On entend les bruits mĂ©talliques des instruments et ceux des vĂȘtements que l’on dĂ©chire. Les deux mĂ©decins lĂ©gistes qui opĂšrent chacun sur leur cadavre respectif portent des blouses et des cagoules bleues, en papier tout comme leurs masques chirurgicaux dissimulant leur bouche et leur nez, et des gants verts bordĂ©s de jaune en caoutchouc semblables Ă  ceux des mĂ©nagĂšres. Ce sont des couleurs froides tout comme le blanc des murs et du sol carrelĂ©s et de l’émail de l’évier oĂč les lĂ©gistes se nettoient les mains, des bocaux en plastique, et le gris mĂ©tallisĂ© du matĂ©riel, instruments et mobiliers en acier ou en inox. Les couleurs chaudes, ce sont paradoxalement les cadavres dĂ©nudĂ©s qui les portent, ceux dont on voit les visages aux yeux ouverts et les sexes bien en vue le rouge du sang recouvrant leur corps, les diffĂ©rentes nuances de marron de leur peau. Nous voyons et nous entendons les couteaux aiguisĂ©s par les lĂ©gistes. Nous sommes confrontĂ©s rĂ©guliĂšrement aux instruments, Ă  la scie circulaire et Ă  la ficelle utilisĂ©e pour rapiĂ©cer grossiĂšrement les corps ouverts et dĂ©pecĂ©s, Ă  l’instar de volailles que l’on recoud en cuisine aprĂšs les avoir Ă©ventrĂ©s et farcis. Le corps est ici traitĂ© comme une viande Ă  dĂ©pecer dont les lĂ©gistes sont les bouchers. Chacun place la tĂȘte du cadavre dont il s’occupe sur un billot mĂ©tallique afin de l’ouvrir Ă  l’aide d’une scie circulaire dont nous entendons, nous qui sommes des spectateurs passifs Ă  l’instar des sujets pourfendus, le bruit strident ; nous voyons le sang gicler sur la blouse et le masque des lĂ©gistes. Puis des pinces gĂ©antes sont utilisĂ©es pour Ă©carter les os du crĂąne tandis que le bruit de dĂ©collement des tissus se fait entendre ; le cerveau est retirĂ©, disposĂ© sur une balance mĂ©tallique, et des chiffons sont enfoncĂ©s dans le crĂąne Ă©vidĂ© gĂ©nĂ©rant des bruits de succion liĂ©s Ă  l’absorption des liquides cĂ©phalorachidiens. Le crĂąne reste vide et bĂ©ant. Les cages thoraciques et les abdomens sont ouverts au couteau et Ă  la pince. La graisse jaune et les organes internes apparaissent. 15Aux pieds des tables d’autopsie sont disposĂ©s des Ă©viers en inox avec des tuyaux en caoutchouc destinĂ©s Ă  nettoyer le sang au jet. Le travail rĂ©pugnant va ici de pair avec une obsession pour la propretĂ© soulignĂ©e par CerdĂ  dans ses commentaires. Paradoxalement ce souci de faire disparaĂźtre les traces du sale travail participe de la froideur, de la mise Ă  distance, de la dĂ©personnalisation des individus traitĂ©s en objets. 16Le jeune brancardier au walkman, les mains dans les poches de son pantalon blanc, l’allure dĂ©sinvolte jette un Ɠil au travail des lĂ©gistes, son visage exprime une lĂ©gĂšre inquiĂ©tude. Dans cet univers, il est d’ailleurs le seul ĂȘtre vivant dont nous voyons le visage dans son entier puisque nous ne percevons de celui des lĂ©gistes, masquĂ©s et cagoulĂ©s, que les yeux. Il est Ă  la fois l’intermĂ©diaire entre les vivants et les morts, et le pont jetĂ© entre les profanes et les vrais professionnels. Il observe les autopsies de loin, protĂ©gĂ©s par son walkman des bruits abominables provoquĂ©s par les gestes de profanation pratiquĂ©s sur les dĂ©funts qui sont, pour leur part, sourds, muets et aveugles. L’un des mĂ©decins lĂ©gistes, que je nommerai no 2, regarde soudain drĂŽlement le jeune homme qui s’éloigne, nous laissant seuls dans ce monde de la transgression lĂ©gitime. Plus rien ne nous rattache maintenant Ă  l’univers d’en haut. Nous voici coincĂ©s dans ce cloaque et nous devons abandonner toute espĂ©rance nous ne pouvons que contempler ce que l’on nous impose de voir et d’entendre, et, Ă  l’exemple de Dante, nous sommes devenus les yeux et les oreilles des morts suppliciĂ©s dans cet enfer. 3 Cette animation » des cadavres et leurs couleurs chaudes » renvoient Ă  l’intentionnalitĂ© de Ce ... 17L’un des lĂ©gistes nettoie le cƓur qu’il vient d’arracher et fait couler du liquide dans un rĂ©cipient oĂč il place ensuite l’organe. L’autre lĂ©giste se saisit du foie et des morceaux d’intestins qui traĂźnent sur la table et les jettent dans le thorax ouvert, il y place aussi le cerveau et appuie sur le tout pour refermer les parois prĂ©alablement largement Ă©versĂ©es du tronc. Lorsque les corps sont grossiĂšrement cousus pour fermer leur thorax, les cadavres tressautent donnant l’insolite impression qu’ils s’animent et qu’ils sourient 3. Le sang s’écoule dans l’évier et se mĂ©lange Ă  l’eau du tuyau d’arrosage qui sert Ă  nettoyer grossiĂšrement les corps avant de les replacer dans leur housse en plastique fermĂ©e Ă  l’aide d’un zip aux bruits si caractĂ©ristiques. Le travail lĂ©gal du lĂ©giste consistant Ă  mettre Ă  nu les chairs et Ă  les manipuler et, par lĂ , Ă  violer la sacralitĂ© des corps Ă  des fins reconnues d’utilitĂ© publique, est terminĂ©. LĂ©giste no 1, celui qui exerce son travail sans Ă©tat d’ñme mais honnĂȘtement, incarnant ainsi la norme de la transgression lĂ©galement dĂ©finie, disparaĂźt du champ Ă  l’instar du brancardier. Nous sommes donc prĂȘts Ă  descendre un peu plus profond dans l’horreur. La perversion Extrait du film La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbide Photogramme extrait du DVD français La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides. Courts mĂ©trage de Nacho CerdĂ , production Wild Side films, Espagne. © Nacho CerdĂ  - Wild Side films 4 Les ouvrages de Ganche 2012 [1909] et Hennig 2007 [1979] sont Ă  cet Ă©gard particuliĂšrement riches d ... 18Vue sur lĂ©giste no 2 malaxant dans sa main avec dĂ©lectation des dĂ©bris humains ensanglantĂ©s tout en regardant le pĂ©nis de son » cadavre. Nous sommes introduits ici Ă  une autre forme de transgression cette fois clairement prohibĂ©e par la loi le plaisir Ă©prouvĂ© Ă  manier les chairs pour satisfaire des pulsions personnelles indues. Les membres du personnel des morgues ont prĂ©cisĂ©ment peur, non seulement de banaliser leur expĂ©rience au point de ne plus ressentir ni crainte ni dĂ©goĂ»t, mais pire encore de pouvoir ĂȘtre accusĂ©s d’en ressentir du plaisir Laudanski & Jeanjean, dans cet ouvrage. Ce que le rĂ©alisateur vise maintenant Ă  nous montrer, c’est le passage au travers du miroir rĂ©flĂ©chissant les questions obsĂ©dantes que se posent les profanes et que doivent habituellement combattre dans leur for intĂ©rieur les professionnels de la mort 4 quelles sont les motivations profondes des gens exerçant un tel travail ? Que se passerait-il si l’on franchissait la limite des gestes imposĂ©s et que l’on s’impose Ă  soi-mĂȘme, limite qui ne doit normalement pas ĂȘtre enfreinte sous peine d’ĂȘtre dans la perversion vis-Ă -vis des autres mais aussi, et plus fondamentalement encore, vis-Ă -vis de soi-mĂȘme ? En nous rĂ©vĂ©lant l’autre cĂŽtĂ© du miroir, CerdĂ  va nous permettre d’entrevoir la tension Ă©prouvĂ©e au quotidien par ces professionnels ressentir l’effroi tout en le tenant Ă  distance, tout faire pour prĂ©server sa normalitĂ© en effectuant un autre travail dans le civil, tenter ainsi d’éviter la contamination possible de sa vie personnelle et affective par l’expĂ©rience vĂ©cue au contact de la putrĂ©faction Laudanski & Jeanjean, ib.. Nous sommes Ă©galement amenĂ©s Ă  comprendre l’isolement dans lequel les confine la part abjecte de leur mĂ©tier. Ils ne peuvent la partager qu’avec leurs semblables, les autres initiĂ©s. 19La premiĂšre partie de notre introduction dans la morgue visait Ă  nous montrer de maniĂšre documentaire et aussi rĂ©aliste que possible le travail lĂ©gal qui s’y dĂ©roule. CerdĂ  dit bien qu’il dĂ©crit alors ce qu’il a vu lors de son travail d’observation dans une morgue, sans inventer ni fictionnaliser, mais au contraire en retranchant les choses bien pires qu’il y a vues. C’est pourquoi, il a tournĂ© dans une vraie morgue en utilisant tout le matĂ©riel qui s’y trouvait, seuls les cadavres sont faux et participent d’effets spĂ©ciaux tout Ă  fait remarquables. Ce que CerdĂ  nous montre par la suite est d’un autre ordre la fiction est introduite dans la morgue au moyen de la mise en scĂšne soignĂ©e et particuliĂšrement Ă©prouvante d’actes pervers nĂ©crophiles ; elle rĂ©alise les fantasmes que les non professionnels de la mort peuvent aisĂ©ment projeter quant aux transgressions potentielles qui peuvent y ĂȘtre accomplies. L’horreur fictionnelle rajoutĂ©e Ă  l’horreur rĂ©aliste va paradoxalement rĂ©introduire de l’affect, une Ă©motionnalitĂ© qui avait prĂ©alablement Ă©tĂ© soigneusement Ă©vacuĂ©e en montrant des lĂ©gistes accomplissant uniquement des gestes techniques sans Ă©changer quoi que ce soit entre eux ou avec leurs cadavres. Dans la rĂ©alitĂ©, l’émotion s’exprime en fait au travers de plaisanteries incessantes, voire par des blagues que se font les agents du personnel. La plaisanterie, loin d’ĂȘtre l’expression d’une pure grossiĂšretĂ©, est une façon d’introduire du dĂ©bordement contenu ; c’est un garde-fou permettant de rĂ©injecter de l’humanitĂ© dans un univers vouĂ© Ă  la dĂ©shumanisation. C’est prĂ©cisĂ©ment ce que CerdĂ  a souhaitĂ© Ă©liminer de son scĂ©nario pour ne pas risquer de verser dans le grotesque ; il ne voulait pas se faire complice des spectateurs en leur tendant gentiment la main par le biais du rire ou mĂȘme de l’humour. Le grotesque aurait servi d’échappatoire, ce qui est le propre du cinĂ©ma gore ordinaire. C’est ce qu’a parfaitement compris l’acteur jouant le rĂŽle de no 2, Pep Tosar, qui affirme que la scĂšne du viol nĂ©crophile est la plus difficile qu’il ait eu Ă  jouer de toute sa vie. Il a dĂ» aller puiser aux trĂ©fonds de lui-mĂȘme pour atteindre la vĂ©ritĂ© de son personnage, exigeant, avant et aprĂšs la scĂšne du viol nĂ©crophile, de rester seul pendant de trĂšs longs moments, pour se prĂ©parer, puis pour rĂ©cupĂ©rer. Cette vĂ©ritĂ© renvoie, d’aprĂšs lui, Ă  la solitude abyssale de cet homme et Ă  son besoin corrĂ©latif d’absorber la force vitale de tout ce qui l’entoure, y compris celle des cadavres » Si j’avais permis que mes mĂ©canismes de dĂ©fense m’éloignent de la rĂ©alitĂ© que je jouais, j’aurais frĂŽlĂ© le grotesque. On aurait fait une scĂšne comique. La seule possibilitĂ© Ă©tait de le faire pour de bon. C’était une ligne trop fragile pour le jouer avec moins de tension. ». 20Soulignons aussi qu’au moment du tournage de cette scĂšne, la plupart des membres de l’équipe, gĂȘnĂ©s ont quittĂ© le plateau. 21Raccord de champ blanc se fondant sur une vue du carrelage blanc qui recouvre les murs de la morgue. No 2 lit les fiches d’un dossier de ses yeux noirs aux sourcils Ă©pais Ă©minemment inquiĂ©tants dans leur expression lourde. Il regarde en direction d’un des casiers oĂč sont entreposĂ©s les cadavres et nous voyons celui portant l’étiquette Marta Arnau ». Il s’empresse de ramener ce nouveau cadavre encore engoncĂ© dans sa housse de plastique blanc qu’il dĂ©fait rapidement. Il dĂ©pose le corps sur la table d’autopsie et le regarde longuement. La morte est simplement vĂȘtue d’un soutien-gorge noir et d’une jupe rose trĂšs courte pourvue d’une ceinture noire. Il caresse le visage maculĂ© de sang aux yeux ouverts, s’arrĂȘte sur les lĂšvres, le menton. Il va fermer Ă  clĂ© une porte, prend dans son casier personnel une sacoche en cuir noir et retourne auprĂšs de la morte. Il fait glisser l’un des ciseaux chirurgicaux le long de la ligne mĂ©diane de l’abdomen jusqu’au milieu du soutien-gorge qu’il coupe et retire. Il dĂ©fait la ceinture, regarde la petite culotte blanche en haletant lourdement et la coupe. Le sexe de la jeune femme apparaĂźt en plein milieu du champ. La musique du Requiem qui avait cessĂ© lors de la fin du gĂ©nĂ©rique d’ouverture reprend sans couvrir pour autant le bruit des ciseaux et de la respiration du lĂ©giste. No 2 recommence Ă  caresser le visage de la morte tout en saisissant un couteau. On ne voit plus que l’évier en inox mais on entend un bruit de dĂ©collement indiquant qu’il est en train de commencer l’autopsie avec son couteau. Le Requiem cesse laissant place aux seuls bruits de l’eau s’écoulant. 22Plan noir indiquant un changement de champ. Nous voyons le carrelage blanc oĂč des gouttes de sang tracent un chemin jusqu’à no 2 qui a posĂ© sur la balance mĂ©tallique le cerveau de la morte. 1 kg 283. Il se dirige ensuite vers l’évier oĂč il nettoie soigneusement son long couteau Ă  grande eau. Il revient vers la table d’autopsie et caresse avec son tranchant la ligne mĂ©diane du visage de Marta alors qu’une musique de fond mĂ©canique s’élĂšve. Il passe la lame de son couteau sur le front, les lĂšvres, le menton, la ligne mĂ©diane du thorax, va vers les seins et fait le tour d’une des arĂ©oles, puis descend et remonte Ă  plusieurs reprises sur la ligne mĂ©diane de l’abdomen et du thorax dans un mouvement de va-et-vient rĂ©pĂ©tĂ© de plus en plus rapide et enfonce finalement Ă  toute force et Ă  plusieurs reprises son couteau-godemichĂ© dans le sexe de la jeune femme. Nous entendons dans le mĂȘme temps les bruits consĂ©cutifs de succion. Le sang coule dans l’évier. Le couteau finit par tomber au sol. Dans la scĂšne suivante, nous dĂ©couvrons qu’il a ouvert le thorax et l’abdomen transformĂ©s en marĂ©cage de chair humaine macĂ©rant dans le sang. Il triture le sang et ces chairs tandis que le Requiem reprend. Il glisse sa main droite sous sa blouse pour sortir son sexe sans que nous ne voyions celui-ci et se masturbe tout en malaxant de la main gauche les organes thoraciques de la morte tandis que nous entendons ses gĂ©missements de plaisir. Il jouit et tombe Ă  genoux alors que le Requiem se poursuit. 23Champ sur le bac de l’évier en inox et sur la sacoche noire en cuir. Il prend des photos du cadavre complĂštement dĂ©nudĂ©, ensanglantĂ© et ouvert, puis du sexe de la morte. Le Requiem cesse. No 2 dispose son Nikon au milieu de la table Ă  instruments, revĂȘt l’un de ses gants en caoutchouc, enduit ses deux doigts de la main droite de vaseline pour un rapport anal ?, retire ses chaussures et son pantalon tout en conservant sa blouse et sa cagoule en papier bleu ainsi que son masque. Il se met au-dessus de la morte, lui fait l’amour tout en se prenant en photos en automatique 36 prises !. On n’entend les prises automatiques, et les halĂštements-gĂ©missements de sa jouissance, le tout sans aucun support musical. Bruits et mouvements s’accĂ©lĂšrent, ses jambes sont nues mais il a conservĂ© ses chaussettes. Cette scĂšne est d’autant plus pĂ©nible qu’elle semble durer une Ă©ternitĂ© prĂšs de deux minutes. No 2 finit allongĂ© sur le cadavre comme s’il avait Ă©puisĂ© toute son Ă©nergie dans cette tĂąche. 24Fondu noir. Le Requiem reprend. Au sol sont Ă©parpillĂ©s le foie, une partie des intestins, de la graisse jaunĂątre. Vue sur la boĂźte de pellicule photo vide puis sur le cerveau toujours disposĂ© sur la balance. Vue sur la morte, les yeux et la bouche ouverts, complĂštement recouverte d’un voile de sang. Vue sur une bouteille de whisky ouverte posĂ©e sur le bord de l’évier. No 2 ramasse les dĂ©bris humains tombĂ©s Ă  terre et les dispose sur un petit plateau mĂ©tallique. Il dĂ©couvre le cƓur et le met Ă  part dans un petit sac en plastique transparent. Il remet les poumons, le foie, etc. dans le thorax de la morte, referme grossiĂšrement le tout en rabattant la paroi Ă©versĂ©e et remet la morte dans son sac en plastique blanc sur lequel est inscrit au crayon-feutre Arnau Marta. Puis il nettoie au jet d’eau les Ă©viers et les tables mĂ©talliques. Longue vue sur la propretĂ© retrouvĂ©e de la table d’autopsie, comme si rien ne s’était passĂ©. DĂ©pourvu de sa blouse en papier bleue, en vĂȘtements civils, jean bleu et chemise noire, il jette Ă  la poubelle ses gants en latex qu’il portait sous ses gants en caoutchouc, et se nettoie soigneusement les mains. Il glisse le petit sac contenant le cƓur dans sa sacoche noire en cuir. Vue sur l’évier en Ă©mail blanc dans lequel il s’est nettoyĂ© les mains qui sont maintenant parfaitement propres et dont la robinetterie en inox est rutilante. Puis il sort de la morgue en Ă©teignant les lumiĂšres. La musique du Requiem de Mozart s’arrĂȘte alors. Home, sweet home 25Plan noir. Bruit d’une moulinette Ă©lectrique de cuisine puis vue occupant tout le champ sur la chair rouge en train d’ĂȘtre moulinĂ©e avec au centre l’Ɠil » en inox des couteaux de la moulinette en train de tourner nous regardant avec insistance comme l’Ɠil de Dieu sur CaĂŻn. 26On entend No 2 siffler gentiment son chien. Une porte s’ouvre sur un couloir blanc mais chaleureux aux murs dĂ©corĂ©s de gravures, on aperçoit dans une piĂšce attenante des Ă©tagĂšres couvertes de boĂźtes d’alimentation et des bouteilles de vins. No 2 apparaĂźt dans un pyjama d’intĂ©rieur blanc bordĂ© de noir, trĂšs souriant et affable c’est la premiĂšre fois que nous pouvons le dĂ©visager en entier. Un gros chien apparaĂźt dans le couloir, haletant gentiment et se prĂ©cipitant sur le plat en inox que son maĂźtre, tout en lui donnant quelques caresses, dĂ©pose sur le sol au-dessus de journaux. No 2 referme la porte du couloir nous laissant avec le chien qui mange bruyamment avec appĂ©tit. Pin-pon trĂšs assourdi d’une ambulance passant au loin. S’entrouvre alors la piĂšce oĂč se trouve No 2 un salon confortable. Les pieds posĂ©s sur sa table basse, il fume, regarde la tĂ©lĂ©vision et manipule sa tĂ©lĂ©commande comme tout un chacun. On entend trĂšs faiblement le bruit d’un bĂ©bĂ© pleurant quelque part tandis qu’apparaĂźt un fondu noir et que nous entendons Ă  nouveau de la musique classique, mais non le Requiem. Nous nous retrouvons dans le couloir dĂ©sertĂ© par le chien son plat en inox contient quelques dĂ©bris de viande crue, certains Ă©parpillĂ©s sur les papiers journaux. Une vue rapprochĂ©e sur ces derniers rĂ©vĂšle des notices nĂ©crologiques maculĂ©es de dĂ©bris de viande. L’une d’elles concerne Marta Arnau Marti ; surmontĂ©e d’une croix noire, elle prĂ©cise que Marta est dĂ©cĂ©dĂ©e le vingt-cinq dĂ©cembre et que ses parents, sa famille et ses amis adressent une priĂšre pour elle. Le mouvement de la camĂ©ra nous fait entrevoir un gros titre beaucoup plus accrocheur annonçant qu’une jeune Indienne de 18 ans est devenue Miss Univers. Fondu noir puis la musique du Requiem reprend tandis que le gĂ©nĂ©rique de fin apparaĂźt. Extrait du film La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides Photogramme extrait du DVD français La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides. Courts mĂ©trage de Nacho CerdĂ , production Wild Side films, Espagne. © Nacho CerdĂ  - Wild Side films Le cƓur a ses raisons que la raison ne connaĂźt pas Extrait du film La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides Photogramme extrait du DVD français La trilogie de la mort DĂ©clinaisons morbides. Courts mĂ©trage de Nacho CerdĂ , production Wild Side films, Espagne. © Nacho CerdĂ  - Wild Side films 5 LĂ  encore, les propos de CerdĂ  viennent appuyer cette perspective 
 it’s a film against viole ... 27À premiĂšre vue, tout se passe comme si le film surenchĂ©rissait dans la dĂ©shumanisation des cadavres. La premiĂšre partie quasi documentaire, nous a transformĂ©s en tĂ©moins du traitement scandaleux et pourtant lĂ©gal de la profanation qu’ils subissent. Rien ne semble ne nous avoir alors Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© puisque le contraste entre, d’un cĂŽtĂ©, la froideur du dĂ©cor et des instruments, l’absence totale d’expression Ă©motionnelle des lĂ©gistes et, de l’autre, le dĂ©peçage mĂ©thodique et outrageant accompli redouble notre sentiment d’horreur. Et, pourtant, les gestes de profanation sacrilĂšge perpĂ©trĂ©s par le lĂ©giste nĂ©crophile sont encore plus insoutenables que les prĂ©cĂ©dents et rendus plus odieux encore du fait qu’il se complaĂźt Ă  les photographier et que les bruits de sa jouissance prolongĂ©e nous indisposent Ă  l’extrĂȘme. Cependant, en suivant le devenir du cƓur de la dĂ©funte, nous allons pouvoir constater que, par un effet paradoxal liĂ© prĂ©cisĂ©ment au recouvrement de la transgression lĂ©gale mais impersonnelle par une transgression parfaitement illĂ©gitime mais hautement personnelle, les chairs de la dĂ©funte vont ĂȘtre rĂ©humanisĂ©es 5. 28Le cƓur et ses battements sont symboliquement associĂ©s, dans notre culture, au ressenti Ă©motionnel, Ă  l’attachement et Ă  l’amour, toutes choses qui semblent totalement bannies du film oĂč, en apparence, c’est le cƓur en tant que pur organe anatomique qui prend le pas sur l’expression des sentiments. Pourtant il se fait entendre dĂšs les premiers instants, au cours mĂȘme du gĂ©nĂ©rique prĂ©sentant avec minutie le sujet du film. C’est d’ailleurs l’arrĂȘt de ses battements, auxquels se substitue la sonnerie Ă©lectronique de l’électrocardiographe, qui signe l’arrĂȘt de mort et l’entrĂ©e dans la morgue. Et c’est aprĂšs avoir fait l’amour, certes d’une façon des plus violentes, Ă  la jeune morte que le lĂ©giste pervers dĂ©couvre le cƓur de la dĂ©funte et le saisit. Or, dans ce deuxiĂšme volet, nous sommes dans la fiction, ce qui nous autorise Ă  dĂ©chiffrer l’imaginaire sous-jacent au symbole utilisĂ© alors qu’il se dĂ©barrasse hĂątivement des autres restes humains, il prend tout particuliĂšrement soin de ce morceau de choix qu’il glisse dans sa sacoche aprĂšs l’avoir mis dans un petit sac transparent. Il le ramĂšne dans son petit nid douillet et c’est avec affection qu’il en fait offrande Ă  son chien bien aimĂ© aprĂšs l’avoir passĂ© dans son mixeur personnel. Son appartement, bien qu’il soit propre, n’a rien de l’aspect aseptisĂ© de la morgue. N ° 2 qui a dĂ©finitivement quittĂ© sa tenue professionnelle pour rĂ©intĂ©grer le civil et la civilisation ? et endosser un confortable pyjama n’est plus obsĂ©dĂ© par la propretĂ© il ne s’empresse pas de nettoyer les dĂ©bris humains restĂ©s sur les papiers journaux et dans la gamelle. Chez lui, la saletĂ© relative des surfaces ne paraĂźt pas l’incommoder. Le personnage maintenant affable a recouvrĂ© son visage et des sentiments humains ordinaires nous le voyons enfin sourire et nous l’entendons siffloter. Il a rĂ©intĂ©grĂ© un univers oĂč les sons sont ordinaires et humains pin-pon lointain d’une ambulance, pleurs d’un bĂ©bĂ©, bruits de tĂ©lĂ©vision sont autant d’indice que nous avons rejoint la surface terrestre oĂč s’égayent les vivants. Et c’est dans cette atmosphĂšre familiĂšre et intime qu’il a rapportĂ© l’organe des sentiments de Marta qui avait Ă©tĂ© prĂ©alablement relĂ©guĂ©e dans un tiroir interchangeable de l’armoire frigorifique Ă  cadavres. 6 En dĂ©pit du fait que ce chien soit un rottweiler, une race considĂ©rĂ©e comme des plus dangereuse, co ... 29Dans ce final, le chien si vivant et sympathique 6 ressuscite en quelque sorte celui qui a Ă©tĂ© tuĂ© par la dĂ©funte lors de l’accident de voiture inaugural qui leur a Ă©tĂ© fatal Ă  tous deux. En ingĂ©rant la chair de la jeune femme, l’animal domestique bien aimĂ© lui permet d’ĂȘtre incorporĂ©e et, ainsi, rĂ©intĂ©grĂ©e au cycle de la vie la rĂ©surrection de sa chair est assurĂ©e. Je me sens d’autant plus justifiĂ©e Ă  filer la mĂ©taphore de la rĂ©surrection par ingestion qu’avant de faire ce film, CerdĂ  avait eu l’intention d’en faire un autre associant le sexe au cannibalisme. Par ailleurs, il repĂšre lui-mĂȘme l’étrange relation existant dans Aftermath entre sexe, mort et obsession de rendre toute chose immortelle en se prenant en photo au cours de son rituel macabre, le lĂ©giste s’immortalise dans les bras de la morte. 30Quoi qu’il en soit, c’est en retrouvant la chaleur du foyer ayant accueilli son cƓur que Marta recouvre sa qualitĂ© de sujet humain possĂ©dant une identitĂ© personnelle et relationnelle la notice nĂ©crologique qui lui est dĂ©diĂ©e exprime la priĂšre que lui adressent publiquement ses parents, sa famille et ses amis, elle qui est morte le jour de la naissance du Christ, et la croix surmontant cette annonce se substitue Ă  celle dont elle a Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ©e Ă  la morgue. Son corps pĂ©rissable est certes vouĂ© Ă  la dissolution mais son Ăąme est sauve Ă©lue d’entre tous les morts de la morgue, suppliciĂ©e plus que les autres, elle est assurĂ©e d’entrer sans dĂ©lai au paradis. 31Il est donc bien question ici d’une forme de consolation et de rĂ©surrection, des Ă©lĂ©ments religieux bel et bien Ă©voquĂ©s au travers du Requiem de Mozart qui ponctue de façon significative la succession des scĂšnes. En effet, quand Dieu invoquĂ© par le chƓur s’absente, le monde n’est plus que bruits. De fait, l’accompagnement sonore est un autre repĂšre essentiel pour dĂ©chiffrer les allers-retours entre dĂ©shumanisation et rĂ©humanisation. Notons tout d’abord que la musique religieuse du Requiem confĂšre une solennitĂ© Ă  l’évĂ©nement que reprĂ©sente le passage de la vie Ă  trĂ©pas au cours des gĂ©nĂ©riques d’ouverture et de clĂŽture du film. Entre ces deux moments, elle sert Ă  souligner, lorsqu’elle cesse de retentir, d’une part l’abomination des bruits accompagnants les gestes profanateurs de transgression lĂ©gale et perverse perpĂ©trĂ©s dans la morgue, d’autre part, la trivialitĂ© des sons qui Ă©maillent l’univers familier de no 2. Le choix de cette musique est particuliĂšrement adĂ©quat, non seulement parce qu’elle est une messe pour les morts mais Ă©galement parce qu’elle Ă©voque la mort prĂ©maturĂ©e, en dĂ©cembre, comme celle de Marta, de son auteur dĂ©cĂ©dĂ© lors de sa composition. 32Nous voyons donc que le redoublement de la transgression par les actes illicites commis par un individu pervers apparaĂźt comme un moyen fictionnel paradoxal pour rĂ©humaniser ce qui a Ă©tĂ© dĂ©shumanisĂ© par le traitement anonymisant mĂ©dico-lĂ©gal. L’horreur surajoutĂ©e Ă  l’horreur a suscitĂ©, en outre, chez nous des Ă©motions intenses compensant leur absence apparente au sein de l’institution hospitaliĂšre. C’est ce qu’exprime Ă  sa maniĂšre un des fans de ce film culte Aftermath is not enjoyable in any way. And that is why I liked it so much. [...] I’ve seen a lot of depraved stuff as the insatiable schizoid cinemaphile that I am. But Aftermath remains the ONLY film I can remember that has EVER kept me so enraptured and revolted at the same time. I’ve never seen a movie before [...] that has made me lose my appetite. Aftermath did just that. [...] The gore in Aftermath is [...] realistic to the point of being highly unsettling. [...] It is all depicted in a very hard, cold, hollow way. [...] The first time you watch it you sit there in silence, enveloped by what you’re seeing. [...] Aftermath is a bleak, unnerving, disturbing film. It is not meant to entertain you. It is meant to move you. It is meant to make you feel that sick feeling in the pit of your stomach. » 33Nous voyons donc que le redoublement de la transgression lĂ©gale mais impersonnelle et, par lĂ , anonymisante, par une transgression illĂ©gitime mais personnalisĂ©e la perversion constitue le dispositif d’humanisation du cadavre auquel contribuent les films d’horreur, un dispositif remĂ©diant de maniĂšre efficace Ă  la distanciation aseptisante du traitement mĂ©dico-lĂ©gal de la mort. Il revient donc Ă  ce genre de films le mĂ©rite de restituer la dimension oblitĂ©rĂ©e de la mort, l’effroyable putrĂ©faction Ă  laquelle renvoie le cadavre maintenue Ă  distance du monde profane par le processus de civilisation des mƓurs Elias 1973 [1969] et, par la mĂȘme occasion, de nous affecter profondĂ©ment sans verser, dans ce cas prĂ©cis, dans le pathos ou le grotesque. Demeure le pathĂ©tique susceptible de nous prĂ©parer Ă  supporter la confrontation avec le cadavre de nos proches Ă  laquelle il est peu probable que nous puissions Ă©chapper. 34Les ethnologues rangent les rites dans le registre du religieux, et tout particuliĂšrement ceux qui mettent en jeu le corps. De ce point de vue, les institutions mĂ©dicales participent d’une forme certaine de religion laĂŻque dans les sociĂ©tĂ©s occidentales contemporaines Moisseeff 2013. Les travaux pratiques d’anatomie et de dissection des cadavres constituent la premiĂšre Ă©tape de la trajectoire initiatique suivie par les officiants du culte occupant le plus haut grade, les mĂ©decins Godeau 2007 ils les confrontent d’emblĂ©e et de façon trĂšs crue Ă  la mort et, par lĂ , Ă  la manipulation impudique des corps qu’ils n’auront de cesse de pratiquer sur les vivants et les morts. Cet apprentissage se poursuit, pour ceux ayant rĂ©ussi le concours de l’internat, dans les salles de garde oĂč le folklore pornographique et scatologique des carabins est de rĂšgle. Les rites ouvrant et fermant le temps de l’internat, bien que fondĂ©s sur la dĂ©bauche, sont appelĂ©s baptĂȘme et enterrement. 35Cette rĂ©fĂ©rence insistante au sacrĂ©, associĂ©e Ă  des pratiques Ă©minemment transgressives, n’est de mon point de vue aucunement fortuite si l’on se rĂ©fĂšre Ă  la conception du sacrĂ© de Bataille 1957, 2004. Dans cette perspective, le sacrĂ© est nĂ©cessairement rattachĂ© Ă  la transgression, c’est-Ă -dire qu’il renvoie au franchissement d’une frontiĂšre entre ce qui peut ĂȘtre exhibĂ© ou pratiquĂ© et ce qui doit ordinairement ĂȘtre tenu secret, maintenu Ă  distance des sens et, notamment, de la vue et du toucher. Lorsque cette frontiĂšre est violĂ©e, on est dans l’extraordinaire qui peut ĂȘtre organisĂ© comme tel au moyen de conventions socialement reconnues, comme c’est le cas au cours de l’examen mĂ©dical ou des interventions chirurgicales ou mĂ©dico-lĂ©gales. L’exhibition de l’intimitĂ© corporelle est, de fait, celle qui est la plus susceptible de renvoyer Ă  une transgression. C’est pourquoi, il y a une contiguĂŻtĂ© entre le sacrĂ© et, d’une part, l’érotisme, d’autre part, la mort, les trois pouvant se trouver conjuguĂ©s dans des circonstances extrĂȘmes, ce Ă  quoi renvoie l’imagerie des Ɠuvres de Sade, Bataille et Guyotat mais aussi du film dont il est ici question. Selon moi, ce qui lie ces phĂ©nomĂšnes est la prĂ©sence excessive du corps en tant que tel, c’est-Ă -dire sans mĂ©diation. 36Ainsi le poids de la corporĂ©itĂ© en excĂšs du cadavre rĂ©vĂšle une intimitĂ© que la prĂ©sence de la subjectivitĂ© du sujet vivant qui l’animait masquait avant sa mort. Dans cette perspective, le sacrĂ© renvoie Ă  l’exhibition de l’intime au cours de laquelle la prĂ©sence lourde et concrĂšte du corps au travers de sa nuditĂ© et/ou de ses sĂ©crĂ©tions telles que sang, sperme, urine, excrĂ©ments est essentielle, par opposition aux reprĂ©sentations distancĂ©es du corps et de ses substances que nous offre la liturgie chrĂ©tienne. Les salles d’urgence, les blocs opĂ©ratoires, les morgues et les salles d’autopsie renverraient donc beaucoup plus qu’on ne le croit, et en dĂ©pit de toute la sophistication technologique de l’outillage utilisĂ©, Ă  des lieux oĂč le sacrĂ© est Ă  l’Ɠuvre. 37L’exhibition de l’intime confronte ceux qui en sont tĂ©moins Ă  une altĂ©ritĂ© radicale qui met d’autant plus mal Ă  l’aise qu’elle fascine et dĂ©goĂ»te Ă  la fois, toutes choses qui ont prĂ©cisĂ©ment Ă  voir avec la conscience d’enfreindre l’interdit marquant la frontiĂšre qui sĂ©pare ce qu’on a habituellement le droit de percevoir ou de faire et ce qui ne peut l’ĂȘtre qu’en des circonstances exceptionnelles. La conscience de transgresser ce qui est d’ordinaire un interdit joue un rĂŽle essentiel dans toutes les procĂ©dures ritualisĂ©es mises en place dĂšs qu’il est question d’opĂ©rer sur les corps. Pour qu’il y ait transgression par rapport aux codes ordinaires de sociabilitĂ©, il faut qu’une limite soit franchie et, pour ce faire, il est nĂ©cessaire qu’elle soit, dans le mĂȘme temps, maintenue. C’est cette limite que le personnel mĂ©dical est habilitĂ© Ă  franchir grĂące Ă  l’initiation qui lui en ouvre le droit et dont on comprendra alors que le sexe et la mort y jouent un rĂŽle fondamental Godeau ibidem. 38La froideur affective rĂ©sultant des mesures aseptisantes mises en place dans les institutions mĂ©dicales et mĂ©dico-lĂ©gales, si bien mise en Ă©vidence par CerdĂ , est d’autant plus choquante que la matiĂšre qui en fait l’objet est humaine. Le scandale procĂšde de la transformation d’un sujet en chose, en morceau de viande. Ces mesures sont le corollaire nĂ©cessaire Ă  la distance requise d’un personnel constituĂ© de non intimes Ă  qui l’on dĂ©lĂšgue la tĂąche sacrilĂšge de faire intrusion dans les intimitĂ©s de ceux qui leur sont Ă©trangers. Des gestes affectueux en cette occasion cantonnent aisĂ©ment Ă  la grossiĂšretĂ© et Ă  la goujaterie, d’oĂč l’interdiction d’avoir des relations sexuelles avec ses patients. C’est donc en vertu de la transgression lĂ©gale Ă  laquelle ils sont autorisĂ©s qu’ils se doivent de maintenir une distance affective. Cette barriĂšre protectrice est la condition mĂȘme permettant aux praticiens de continuer Ă  exercer leur art transgressif sans faillir. Mais du point de vue d’observateurs extĂ©rieurs, cette mise Ă  distance, protectrice tant pour les patients que pour les praticiens, est aisĂ©ment perçue comme de la froideur gratuite. 39Une façon de s’en sortir est de pratiquer un autre type de transgression, celle de l’humour, qui se surajoute Ă  la transgression mĂ©dicale. Il peut aisĂ©ment ĂȘtre perçu, lĂ  encore, comme pure grossiĂšretĂ©. Pourtant, il sert frĂ©quemment Ă  rĂ©humaniser la relation soignant-soignĂ©, en exprimant l’humanitĂ© du praticien face Ă  l’humanitĂ© de son patient. L’humour le plus grossier exprimĂ© en groupe et hors champ est Ă©galement un garde-fou lorsqu’il est exercĂ© Ă  distance par des praticiens ayant Ă  vivre des scĂšnes extrĂȘmes les confrontant Ă  l’urgence, Ă  la crainte de perdre la bataille contre la mort, et Ă  des tableaux particuliĂšrement insoutenables. C’est ce qu’exprime la chanson de carabin que j’ai mise en exergue. S’y pencher est beaucoup plus intĂ©ressant et instructif qu’il n’y parait au premier abord. Notons tout d’abord que la puanteur Ă©voquĂ©e est bien gentille les salles d’autopsie seraient des paradis si elle ne concernait que les pieds
 Par ailleurs, la parole est d’abord donnĂ©e au macchabĂ©e Ă  lui l’honneur de gueuler qu’il s’emmerde ici. Et si on le menace de le dissĂ©quer avec un spĂ©culum, c’est qu’il est bien question de rappeler la rĂ©ticence naturelle Ă  aller voir dans ses entrailles ce qui est censĂ© y rester. Le spĂ©culum sert Ă  regarder Ă  l’intĂ©rieur du sexe de la femme, Ă  jeter un Ɠil sur cette origine du monde si Ă©nigmatique d’oĂč jaillit la vie alors mĂȘme qu’il est question de l’intimitĂ© d’un cadavre euphĂ©misĂ©. Et le pĂątĂ© dans lequel on va le transformer est cette bouillie Ă  laquelle aboutie la dissection requise par l’initiation de ces novices, si peu ragoĂ»tante pour eux qu’elle les fera dĂ©gueuler »... Ce qui s’exprime dans cette chanson aux tonalitĂ©s joyeuses et rigolotes – et il est vrai qu’il est trĂšs plaisant de l’entonner en chƓur –, ce sont donc les dessous de la basse besogne dont le commun des mortels est si bien prĂ©servĂ© de nos jours en Occident. Si les gardiens du secret en tire gloire et privilĂšge, c’est qu’elle sous-tend, malgrĂ© tout, la sacralitĂ© de leur fonction, une chose que nous a permis de rappeler une fiction bien mauvais genre. Iljugea d'un simple coup d' il Qu'elle ne portait plus son deuil. Il la trouve se rĂ©chauffant Avec un salaud de vivant, Alors chancelant dans sa foi Mourut une seconde fois. La commĂšre au potron-minet Ramassa les os qui traĂźnaient Et pour une bouchĂ©e de pain Les vendit Ă  des carabins. Et, depuis lors, ce macchabĂ©e, Dans l'amphithéùtre CachĂ©es dans un petit pot en cĂ©ramique, prĂšs de l’église du village de Lalbenque Lot, les piĂšces noircies par le temps se sont rĂ©vĂ©lĂ©es ĂȘtre un trĂ©sor de monnaies prĂ©cieuses du XIIIe siĂšcle. Ce qui devait ĂȘtre de rapides fouilles prĂ©ventives de neuf jours autour de l’église Saint-Quirin du petit village de Lalbenque, dans le Lot, a finalement abouti Ă  de bien belles dĂ©couvertes
 Les archĂ©ologues ont mis au jour plus de 200 piĂšces de monnaie, des deniers de Cahors et de Rodez, les deux villes historiques importantes aux alentours. En alliage cuivreux, elles dateraient du XIIIe ou XIVe siĂšcle. Une datation prĂ©cise sera apportĂ©e par l’étude numismatique. Un petit pot de terre Elles auraient pu ne jamais ĂȘtre dĂ©couvertes. Les fouilles avaient Ă©tĂ© commandĂ©es dans le cadre d’un diagnostic prĂ©ventif, comme cela est l’usage lorsque des travaux routiers, immobiliers ou industriels concernent le sol et les sous-sols. Comme l’explique Éric Labastie, archĂ©ologue en charge du chantier pour la cellule dĂ©partementale d’archĂ©ologie du Lot, ce n’est que deux jours aprĂšs la dĂ©couverte d’un petit pot de cĂ©ramique, de type ordinaire, d’une dizaine de centimĂštres de diamĂštre, que le trĂ©sor a fait son apparition. Le nettoyage a permis de le dĂ©barrasser de la gangue de terre dans lequel il Ă©tait pris, rĂ©vĂ©lant la surface noircie par l’oxydation de ses piĂšces en alliage cuivreux argentĂ©. Sur les surfaces internes du pot, l’empreinte d’un tissage disparu laisse supposer aux archĂ©ologues que le prĂ©cieux magot avait Ă©tĂ© placĂ© dans une bourse ou une poche en tissu. À premier vue, il s’agirait sans doute d’un trĂ©sor dit de thĂ©saurisation », un mode de stockage et d’enfouissement des richesses gĂ©nĂ©ralement liĂ© Ă  un contexte d’insĂ©curitĂ© guerre civile, troubles ruraux, crise politique, etc. ou de dĂ©valuation de la monnaie, par exemple. On distingue notamment ce type de trĂ©sor de ceux mis au jour dans une sĂ©pulture et dĂ» Ă  une pratique funĂ©raire. Les fouilles avaient Ă©tĂ© commandĂ©es dans le cadre d’un diagnostic prĂ©ventif ©Thomas Campagne/DĂ©partement du Lot Lors des fouilles, les archĂ©ologues ont Ă©galement trouvĂ© d’autres Ă©lĂ©ments dignes d’intĂ©rĂȘts des vestiges de bĂątiments et d’enclos ainsi que des traces de sĂ©pultures. Un cimetiĂšre pourrait avoir Ă©tĂ© prĂ©sent sur le site jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle. À l’issue de ces derniĂšres dĂ©couvertes archĂ©ologiques, le village de Lalbenque, cĂ©lĂšbre pour son marchĂ© de truffes noires, a dĂ©cidĂ© d’amĂ©nager un amphithéùtre en plein air autour du site de fouilles. Les archĂ©ologues ont dĂ©couvert le petit pot de cĂ©ramique Ă  proximitĂ© de l’église Saint-Quirin ©Thomas Campagne/DĂ©partement du Lot Le Lot, terre d’archĂ©ologie La rĂ©gion du Lot est habitĂ©e depuis l’époque prĂ©historique et Cahors, durant la pĂ©riode gallo-romaine, Ă©tait une ville prospĂšre de l’Empire. Le Quercy, ancien diocĂšse de Cahors, appartenait au Moyen Âge au puissant comtĂ© de Toulouse. La rĂ©pression de l’hĂ©rĂ©sie cathare, les conflits de la guerre de Cent Ans ou encore les ravages de la peste noire pour ne parler que du XIIIe siĂšcle ! y ont laissĂ© de nombreuses traces qu’archĂ©ologues et historiens s’emploient Ă  redĂ©couvrir et Ă  comprendre. En octobre dernier, un colloque organisĂ© par la Direction rĂ©gionale des affaires culturelles d’Occitanie service rĂ©gional de l’archĂ©ologie, le DĂ©partement du Lot, la Ville de Cahors et l’Institut national de recherches archĂ©ologiques prĂ©ventives Inrap faisait le point sur les nombreuses dĂ©couvertes archĂ©ologiques de ces derniĂšres annĂ©es dans la seule ville de Cahors, dont le passĂ© antique, mĂ©diĂ©val et moderne ne cesse de se rĂ©vĂ©ler. En 2019, c’est un sarcophage mĂ©rovingien, datant du VIIe siĂšcle, qui avait Ă©tĂ© dĂ©couvert au cƓur de la ville. Cinq ans plus tĂŽt, dans un bois de Montauriol, quatre promeneurs avaient dĂ©couvert un autre trĂ©sor de prĂšs de 200 monnaies celtiques en argent. 356views, 4 likes, 0 loves, 1 comments, 2 shares, Facebook Watch Videos from Satellite naturel 12: Cela se passe dans l'un des amphithéùtres de l'universitĂ© Mouloud Mammeri. Y | Cela se passe dans l'un des amphithéùtres de l'universitĂ© Mouloud Mammeri. | By Satellite naturel 12 ï»żDans un amphitheatre Phiteatre Tsoin tsoin Y'avait un macabĂ© MacabĂ© Tsoin tsoin Qui sentait fort des pieds Fort des pieds Tsoin tsoin Ce macabĂ© disait Il disait Tsoin tsoin Ah s'qu'on s'emmerde ici Merde ici Tsoin tsoin On va le dissĂ©quer DissĂ©quer Tsoin tsoin Avec un spĂ©culum SpĂ©culum Tsoin tsoin On en f'ra du pattĂ© Du pattĂ© Tsoin tsoin Qui nous f'ra dĂ©gueuler DĂ©gueuler Tsoin tsoin Dans un amphitheatre Y'avait un macabĂ© Ce macabĂ© disait Il disait Tsoin tsoin Ah s'qu'on s'emmerde ici Merde ici Tsoin tsoin pMrc.
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