Bonnie Clyde et leurs associĂ©s Ă©taient dĂ©jĂ  en fuite depuis deux ans, Ă©vitant d'ĂȘtre capturĂ©s dans le Sud et le Midwest avec leurs puissantes voitures volĂ©es et leurs armes Ă  feu. Une effraction rĂ©cente Ă  la prison d'Eastham, qui a libĂ©rĂ© cinq condamnĂ©s et laissĂ© un garde mort, a Ă©tĂ© la goutte qui fait dĂ©border le vase.

Niki de Saint-Phalle, "You are my love forever and ever and ever", 1968 sĂ©rigraphie, dĂ©tail. Nice, MAMAC. 2018 Niki Charitable Art Foundation/Adagp, Paris - Photo Muriel Anssens/Ville de Nice Quel genre d'amoureusex ĂȘtes-vous? Raccourci en forme de clin d'oeil aux sondages des magazines fĂ©minins, la question est posĂ©e, en fin de parcours, aux visiteurs du Louvre-Lens, via une tablette tactile. L'objectif inviter le public Ă  mettre son grain de sel dans la grande saga du sentiment universel, que Zeev Gourarier, commissaire de l'exposition Amour au cĂŽtĂ© de Dominique de Font-RĂ©aulx, dĂ©crypte par le prisme des artistes. Du pĂ©chĂ© originel Ă  la rĂ©volution sexuelle, comment la peinture, la sculpture et les arts dĂ©coratifs ont-ils illustrĂ© les diffĂ©rentes maniĂšres d'aimer ? C'est ce que tente de dĂ©mĂȘler ce circuit chronologique, un tantinet psychĂ©dĂ©lique avec ses couleurs acidulĂ©es ah, le rose bonbon! et ses arabesques. Comme au cinĂ©ma muet, il s'agit ici de raconter une histoire. La sĂ©ductrice clouĂ©e au piloriGiuseppe della Porta Salviati, "Adam et Eve", vers 1526-1550. Toulouse, musĂ©e des Augustins.© STC-Mairie de ToulousePassĂ© un sas prĂ©ambulaire autour d'Eros tout en rondeurs sublimes, le feuilleton artistique des relations amoureuses s'ouvre aux dĂ©buts de l'humanitĂ©. "Et ça commence mal", prĂ©vient d'emblĂ©e le commissaire en dĂ©signant Adam et Eve, une saisissante composition de Giuseppe della Porta Salviati, qui voisine avec Pandore, un marbre de Rutxhiel. Chez les chrĂ©tiens, comme chez les Grecs, la premiĂšre femme est, en effet, stigmatisĂ©e pour son dangereux pouvoir de sĂ©duction, responsable supposĂ© de la sortie du jardin d'Eden ou de l'Age d'or. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Un peu plus tard, l'affaire se corse Samson trahi par Dalila, Holopherne enivrĂ© puis dĂ©capitĂ© par Judith, ou encore saint Antoine tentĂ© par les voluptĂ©s terrestres, les hommes sont les victimes des sĂ©ductrices prĂ©sumĂ©es qui ont la vie dure sur le chevalet enfermements, rapts, viols, tout est bon pour planquer ou s'approprier, de grĂ© ou de force, les charmes fĂ©minins. Mais voilĂ  qu'avec l'avĂšnement du christianisme, la figure de Marie rĂ©habilite l'accusĂ©e. La mĂšre est dĂ©sormais vĂ©nĂ©rĂ©e, limitĂ©e toutefois Ă  ses fonctions procrĂ©atrices. C'est le triomphe de la chastetĂ©. La jouissance attendra. Seules les saintes -sublimĂ©es Ă  foison par les maĂźtres, Le Bernin en tĂȘte- ont droit Ă  l'extase. Amour courtois et Ă©chec au roi "Les Joueurs d'Ă©checs", XVe siĂšcle vitrail.© RMN-GP musĂ©e de Cluny-musĂ©e national du Moyen Age/Jean-Gilles BerizziAu Moyen Age, voici venu le temps de la courtoisie et du respect mutuels. Le prĂ©tendant porte haut les valeurs chevaleresques chĂšres Ă  la cour pour Ă©blouir sa dulcinĂ©e; la gente dame adoube l'Ă©lu par un baiser; les amoureux s'Ă©changent des cadeaux intimes, coffrets, valves de miroir ou mouchoirs. La rĂ©ciprocitĂ© est de mise. BientĂŽt, la danse Ă  deux, longtemps rĂ©prouvĂ©e par l'Eglise, rapproche encore les corps et les coeurs. Avec gourmandise, Zeev Gourarier s'arrĂȘte devant Les Joueurs d'Ă©chec, un vitrail du XVe siĂšcle, qui renvoie, selon lui, Ă  "l'affrontement des amants lors de la conquĂȘte amoureuse". Ne progressant jusqu'alors que d'une seule case Ă  la fois, la reine va, Ă  cette Ă©poque, s'Ă©manciper et devenir la piĂšce la plus puissante du jeu, libre de parcourir l'Ă©chiquier dans toutes les directions. Je te kiffe version Grand SiĂšcleMadeleine de ScudĂ©ry, "Carte de Tendre", 1654 imprimĂ©, in "ClĂ©lie, Histoire" premiĂšre partie de Mademoiselle de ScudĂ©ry. Paris, BNF.© RMN-GP/Agence BullozAu XVIIe siĂšcle, l'expression "J'ai un furieux tendre pour toi" est l'Ă©quivalent du "Je te kiffe" d'aujourd'hui. En 1654, dans son ouvrage ClĂ©lie, Madeleine de ScudĂ©ry dĂ©ploie sa Carte de Tendre, un territoire imaginaire qui retrace les Ă©tapes de la relation sentimentale chemins Ă  emprunter pour parvenir au bĂ©guin partagĂ©, Ă©cueils des penchants incontrĂŽlĂ©s ou de l'indiffĂ©rence Ă  contourner. Dans les mĂ©andres de cette cĂ©lĂšbre gĂ©ographie amoureuse, on retrouve la description d'un Ă©ventail. Comme on le voit Ă  Lens, sur les piĂšces prĂȘtĂ©es par le musĂ©e des Arts dĂ©coratifs de Paris, ces accessoires phares du flirt de salon s'ornent de motifs galants qui sont autant de signaux lancĂ©s Ă  l'ĂȘtre aimĂ©. DissimulĂ©e, quant Ă  elle, aux regards, la tige de corset en ivoire -dite busc- recĂšle petits mots doux et coeurs gravĂ©s. A l'heure du libertinageJean-HonorĂ© Fragonard, "Le Verrou", 1777.© RMN-GP musĂ©e du Louvre/StĂ©phane MarĂ©challeBien cachĂ©s eux aussi, les imprimĂ©s libertins issus de "L'Enfer" de la BNF se dĂ©couvrent au Louvre-Lens en soulevant les couvercles d'un coffre. OEil non averti s'abstenir... Ces images de "fredaines" et autres Ă©changes coquins, oĂč chacun obĂ©it Ă  la fantaisie de ses dĂ©sirs, tĂ©moignent de la quĂȘte des plaisirs qui trouve son apogĂ©e au XVIIIe siĂšcle. EmblĂ©matique du libertinage de ce siĂšcle et oeuvre la plus fameuse de Fragonard, Le Verrou interprĂšte, Ă  sa façon, les prĂ©liminaires Ă  l'acte charnel... Sur le tableau, un jeune homme Ă  moitiĂ© dĂ©nudĂ© enlace fougueusement une femme encore vĂȘtue, tout en tentant de fermer le loquet de la porte derriĂšre lui. Le dĂ©sĂ©quilibre est avĂ©rĂ©, la tension palpable. Jusqu'Ă  la posture ambiguĂ« de la dame partage-t-elle l'impatience et l'excitation des Ă©bats Ă  venir? Ou n'est-elle pas tout-Ă -fait consentante? Fusion romantiqueCamille Claudel, "La Valse", vers 1883-1901 bronze, fonte posthume Nogent-sur-Seine, musĂ©e Camille Claudel.© RMN-GP/RenĂ©-Gabriel OjĂ©daAu XIXe siĂšcle, le sentiment amoureux trouve ses lettres de noblesse dans le courant romantique. L'union arrangĂ©e cĂšde peu Ă  peu la place au mariage d'amour. Les nouveaux rituels de la robe blanche et du voyage de noces incarnent cette Ă©volution sociĂ©tale. Les artistes remettent au goĂ»t du jour les couples emblĂ©matiques, unis envers et contre tout jusqu'Ă  la mort, Ă  l'instar de RomĂ©o et Juliette devant le tombeau des Capulets peint par Delacroix. En 1883, Camille Claudel, 19 ans, devient l'Ă©lĂšve, la muse et l'amante de Rodin. C'est au cours de sa relation, aussi passionnĂ©e que tumultueuse, avec le "Bouc sacrĂ©", qu'elle sculpte La Valse, oĂč la danseuse suspendue Ă  son cavalier se trouve Ă  la limite du point de rupture. La premiĂšre version de l'oeuvre, montrant les protagonistes nus, fait scandale. Mais la jeune artiste a beau draper la femme d'une jupe Ă  mi-corps, sa composition garde une puissante charge Ă©rotique. You are my love forever...Niki de Saint-Phalle, "You are my love forever and ever and ever", 1968 sĂ©rigraphie. Nice, MAMAC.© 2018 Niki Charitable Art Foundation/Adagp, Paris - Photo Muriel Anssens/Ville de Nice"Elles sont libĂ©rĂ©es de toutes ces conneries .... Elles n'ont absolument pas besoin de mecs .... Elles sont indĂ©pendantes. Elles sont joyeuses" tel est le constat de Niki de Saint Phalle Ă  la fameuse pĂ©riode des Nanas. Nous sommes en 1968, l'annĂ©e qui cĂ©lĂšbre et lĂ©gitime l'amour libre. Dans ses sĂ©rigraphies, Niki, l'ex-bourgeoise Ă©mancipĂ©e, exprime sa brĂ»lante inclination pour l'artiste Jean Tinguely. Ils se surnomment alors les Bonnie and Clyde de l'art... L'histoire aurait pu s'arrĂȘter lĂ , mais Zeev Gourarier rĂ©serve aux visiteurs du Louvre-Lens une derniĂšre surprise, un Ă©pilogue en musique oĂč s'exposent des pochettes de 45 tours autour de l'amour, de Sinatra Ă  Souchon, en passant par le sulfureux tandem Gainsbourg-Birkin. Le son en sus. Amour au Louvre-Lens Hauts-de-France jusqu'au 21 janvier 2019. Les plus lus OpinionsEditoAnne RosencherChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă  la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tiqueChroniqueAbnousse Shalmani

Unehistoire d'amour et de sang débutée en 2003. Pour établir un parallÚle entre les deux couples, il faut remonter dix ans plus tÎt, en 2003. A l'époque, Beyoncé et Jay-Z dégaine le
Se replonger dans le contexte historique de la sortie d’un film permet souvent de mieux apprĂ©cier celui-ci. On prend alors la pleine mesure d’enjeux propres Ă  l’époque, d’un commentaire social sous-jacent, voire d’innovations par rapport aux techniques et procĂ©dĂ©s d’alors. Ce faisant, on constate souvent qu’il est bien des chefs-d’oeuvre qui, en leur temps, ne furent pas reçus comme tels. Difficile Ă  croire avec le recul, mais ce fut le cas de Bonnie and Clyde, d’Arthur Penn. À l’occasion du cinquantenaire du film, le Festival de cinĂ©ma de la ville de QuĂ©bec le prĂ©sente ce dimanche en projection spĂ©ciale. Retour sur un film qui changea la donne Ă  Hollywood. L’aventure naquit d’un mĂ©lange de lassitude professionnelle et de cinĂ©philie exacerbĂ©e. Tous deux employĂ©s du magazine Esquire, Robert Benton et David Newman se sentaient mĂ»rs pour un changement de carriĂšre, leurs rĂȘves de cinĂ©ma nourris par les films de la Nouvelle Vague française. Vint cet article rĂ©trospectif sur le couple de braqueurs Bonnie Parker et Clyde Barrow, qui avaient sĂ©vi durant la DĂ©pression, et ce fut le dĂ©clic. Une fois leur scĂ©nario Ă©crit, Benton et Newman l’envoyĂšrent Ă  François Truffaut, intĂ©ressĂ© mais dĂ©jĂ  pris par son adaptation de Fahrenheit 451. Puis, voici que la star hollywoodienne Warren Beatty alla rencontrer Truffaut Ă  Paris pour lui proposer un film sur Édith Piaf. Truffaut dĂ©clina l’offre, mais lui parla du scĂ©nario Ă©crit par deux jeunes compatriotes amĂ©ricains
 Scission critique À sa sortie, Bonnie and Clyde fit grand bruit, polarisant une critique qui cĂ©lĂ©bra ou conspua le film avec cette propension Ă  l’hyperbole typique de la profession. Pour l’anecdote, le dĂ©funt Festival international de films de MontrĂ©al 1960-1967 en eut la premiĂšre mondiale. Dans Le Devoir, AndrĂ© Bertrand se montra cinglant, et bien des collĂšgues amĂ©ricains se fendirent de textes aussi lapidaires que le sien. Le Bonnie and Clyde d’Arthur Penn a toutes les apparences du navet [
] De l’action, beaucoup d’action pour rĂ©flĂ©chir le moins possible des vols d’autos, des courses-poursuites Ă  travers champs, un couple de cambrioleurs sympathiques et leurs hold-up, leurs meurtres, leurs bonnes rĂ©solutions abandonner le crime, se refaire une vie. C’est Ă©videmment Ă  cet instant stratĂ©gique que les rĂȘves s’effondrent et que la justice frappe fusillade. Bonnie et Clyde gisent dans leur sang trop rouge Ă  deux pas l’un de l’autre et sans avoir pu s’embrasser une derniĂšre fois, malheureux Tristan et malheureuse Yseult pour midinettes. » À l’inverse, le lĂ©gendaire Roger Ebert signa dans le Chicago Sun-Times une critique dithyrambique Bonnie and Clyde, une oeuvre de vĂ©ritĂ© et d’éclat, marque une Ă©tape importante dans l’histoire du cinĂ©ma amĂ©ricain. [
] Dans Bonnie and Clyde, de vraies personnes meurent. Avant de mourir elles souffrent, horriblement. Avant de souffrir elles rient, et jouent aux dames, et font l’amour — enfin, elles essaient. Ces personnes deviennent des gens qu’on connaĂźt, et lorsqu’elles meurent, il n’est pas agrĂ©able du tout d’ĂȘtre dans la salle. Quand les protagonistes sont abattus dans Bonnie and Clyde ils sont littĂ©ralement dĂ©chiquetĂ©s. Peut-ĂȘtre cela paraĂźt-il choquant. Mais peut-ĂȘtre, Ă  l’heure actuelle, est-il utile de rappeler que les balles dĂ©chirent vraiment la peau et les os. Sous la direction d’Arthur Penn, ce film s’adresse prĂ©cisĂ©ment et impitoyablement Ă  l’époque dans laquelle nous vivons. » Dans sa critique, Ebert dĂ©crit en outre les composantes contradictoires d’un film dont il dit qu’il est Ă  la fois rempli de beautĂ© » et de nausĂ©e ». Ce qui contribue Ă  cette impression de vĂ©ritĂ© », car selon lui, c’est lĂ  l’essence mĂȘme de la vie, laquelle est rarement reprĂ©sentĂ©e au cinĂ©ma dans toute sa complexitĂ©. Au passage, Ebert mentionne le volet charnel qui est, lĂ  encore, tout sauf simpliste. S’il ne s’y attarde pas, il reste que ce seul aspect pourrait justifier maints essais. Fusillade orgasmique Car que prĂ©sente d’emblĂ©e le film, sinon deux des acteurs les plus photogĂ©niques de leur gĂ©nĂ©ration Warren Beatty et Faye Dunaway dont le style dans le film est encore copiĂ© Ă  ce jour ? Ils n’ont rien Ă  voir avec les vrais Clyde Barrow et Bonnie Parker. PlutĂŽt que d’affaiblir le film, ce parti pris glamourisant », une fois n’est pas coutume, lui confĂšre une profondeur accrue. De fait, ironie suprĂȘme, ces deux superbes jeunes gens si Ă©pris l’un de l’autre n’arrivent pas Ă  consommer leur amour puisque Clyde est impuissant. De cette frustration naĂźt une tension qui, jumelĂ©e Ă  celle inhĂ©rente Ă  la traque dont le couple fait l’objet, explose, littĂ©ralement, lors de l’inoubliable sĂ©quence finale. Brillamment construite, la fusillade qui clĂŽt le film constitue une leçon de maĂźtre, notamment parce qu’on y montre une chose pour mieux en dĂ©signer une autre, et que ces deux choses sont par surcroĂźt antithĂ©tiques. Or, grĂące aux pouvoirs conjuguĂ©s de l’écriture, de la mise en scĂšne, du montage et du jeu, il y a fusion. David Thomson, qui revint sur ladite sĂ©quence dans The Guardian en 2010, en explique trĂšs bien les deux niveaux de lecture. Le rĂ©alisateur Arthur Penn, l’un des rares artistes de la violence, a conçu la fusillade au ralenti sous plusieurs angles culminant dans un montage de destruction brutalement dĂ©coupĂ© Dede Allen a fait le montage. Remarquez comment les amants devinent que c’en est fini juste avant le dĂ©but de la fusillade. Il y a ces ravissants gros plans, puis cet instant de communion intime qui s’étirera jusqu’à la postĂ©ritĂ©. » Alors que les corps se tordent sous l’impact des balles, il Ă©tait difficile de ne pas penser mĂȘme en 1967 que ces deux personnes sĂ©parĂ©es dans l’espace vivaient l’une des meilleures scĂšnes de baise de l’histoire du cinĂ©ma. Y avait-il dĂ©jĂ  eu un moment oĂč l’équation entre le sexe et la violence Ă©tait plus emphatique ou enivrante ? » Ainsi, c’est dans la mort que Bonnie et Clyde atteignent enfin l’orgasme. Cette association mĂ©taphorique entre le sexe et la violence, audacieuse en 1967, est peut-ĂȘtre Ă  blĂąmer pour la rĂ©action Ă©pidermique de certains critiques d’alors, qu’on sent heurtĂ©s plus moralement qu’esthĂ©tiquement par le film. Seule l’Histoire Quoi qu’il en soit, et comme il se doit, c’est l’Histoire, et l’Histoire seule, qui trancha. En dĂ©pit de la controverse, Bonnie and Clyde reçut dix nominations aux Oscar et ouvrit la voie, avec Le laurĂ©at The Gaduate, de Mike Nichols paru la mĂȘme annĂ©e, au Nouvel Hollywood, qui dĂ©brida un temps la production amĂ©ricaine avant que celle-ci ne se reformatĂąt au cours des annĂ©es 1980. Photo CC En dĂ©pit de la controverse, Bonnie and Clyde reçut dix nominations aux Oscar. Difficile, au bout du compte, de ne pas se montrer admiratif envers Roger Ebert, qui y alla de cette conclusion Il s’agit trĂšs clairement du meilleur film amĂ©ricain de l’annĂ©e. Il s’agit aussi d’un jalon. Dans les annĂ©es Ă  venir, il est tout Ă  fait possible que Bonnie and Clyde soit considĂ©rĂ© comme le film phare des annĂ©es 1960, montrant avec tristesse, humour et un sens du dĂ©tail implacable Ă  quoi une sociĂ©tĂ© en Ă©tait arrivĂ©e. Le fait que l’histoire soit campĂ©e il y a 35 ans importe peu. Il fallait la camper quelque part. Mais le film a Ă©tĂ© fait maintenant et il parle de nous. » Que d’acuitĂ©, voire de prescience, dans ce texte paru il y aura bientĂŽt 50 ans jour pour jour, soit le 25 septembre 1967. François LĂ©vesque est Ă  QuĂ©bec Ă  l’invitation du FCVQ.
En1926, Clyde est arrĂȘtĂ© pour la premiĂšre fois car il a louĂ© une voiture qu’il n’a jamais rendue. Il sera arrĂȘtĂ© une seconde fois avec son frĂšre pour vol de dindes. Il se mit ensuite Ă  commettre de nombreux braquages Ă  main armĂ©e. Peu de temps aprĂšs sa rencontre avec Bonnie, en 1930, il sera une fois de plus arrĂȘtĂ© et emprisonnĂ©.
Si l’on devait dresser une liste des gangsters les plus populaires de l’Histoire, les noms de Bonnie and Clyde en feraient sans aucun doute partie. Bonnie and Clyde, c’est l’histoire d’un couple Ă©perdument amoureux ayant choisi la voie de la criminalitĂ© pour mener la vie la plus excitante possible. Leur parcours criminel, relativement atypique, fascine depuis prĂšs de 100 ans des nombreuses personnes. Largement romancĂ© par les Ɠuvres cinĂ©matographiques, le couple de hors-la-loi Ă©tait toutefois loin de l’image qu’on a tendance Ă  lui attribuer. Car oui, Bonnie and Clyde Ă©taient avant tout des braqueurs de banques qui n’hĂ©sitaient pas Ă  tuer si nĂ©cessaire. Leur vĂ©ritable histoire, souvent mĂ©connue du grand public, mĂ©riterait alors plus d’éclaircissements. Je vous propose ainsi de plonger avec moi dans les AnnĂ©es folles afin de dĂ©couvrir ensemble leur surprenante histoire de brigands. La jeunesse de Clyde Barrow Clyde Chestnut Barrow vient au monde en 1909 Ă  Telico, prĂšs de Dallas État du Texas. Il est le cinquiĂšme d’une famille pauvre de 7 enfants. Son pĂšre, Henry Barrow, est un travailleur acharnĂ© qui subvient aux besoins de sa famille par le biais de l’agriculture. Tandis que sa mĂšre, Cumie Barrow, est femme au foyer. Seule, elle s’occupe du mieux qu’elle peut de ses enfants, en leur inculquant notamment certaines valeurs religieuses. Le jeune Clyde apprĂ©cie d’ailleurs particuliĂšrement se rendre Ă  l’église, au plus grand plaisir de sa mĂšre. Ce qui n’est pas le cas de l’école, qui ne l’intĂ©resse pas. Il prĂ©fĂšre gĂ©nĂ©ralement jouer avec des armes Ă  feu, factices ou rĂ©elles il Ă©tait en effet commun Ă  l’époque chez les familles paysannes amĂ©ricaines de possĂ©der 1 ou 2 fusils chez soi, notamment pour la chasse. Image d’illustration montrant un groupe d’enfants dans les annĂ©es 20. Le caractĂšre de Clyde, prenant forme Ă  ce moment-lĂ , montre dĂ©jĂ  quelques traits de personnalitĂ© notables. Comme Une propension Ă  la rancune Clyde n’oublie jamais les insultes Ă  son Ă©gard. Le pardon ne fait pas partie de son logiciel. La diplomatie il prĂ©fĂšre parler avant de frapper. S’il peut Ă©viter les bagarres avec la parole, c’est tant mieux. Une colĂšre incontrĂŽlable quand on le cherche, on le trouve. Lorsqu’il n’y a plus d’autres options que la confrontation physique, Clyde perd gĂ©nĂ©ralement le contrĂŽle et fait preuve d’une violence extrĂȘme. L’insensibilitĂ© aucune pitiĂ© pour ses adversaires. La persĂ©vĂ©rance mĂȘme quand il perd un combat, Clyde revient au galop, saisissant toujours l’opportunitĂ© de se venger. DĂšs l’ñge de 15 ans, le jeune Clyde dĂ©cide de quitter la campagne pour rejoindre son frĂšre Buck, Ă  Dallas. En dĂ©couvrant la ville, Clyde tombe immĂ©diatement sous le charme de la vie citadine, avec son lot infini de possibilitĂ©s, ses vitrines de magasins allĂ©chantes et surtout les filles. Clyde a l’ambition de travailler dur pour obtenir les choses qu’il dĂ©sire ardemment. Toujours scolarisĂ© Ă  cet instant, il dĂ©cide d’abandonner l’école pour entrer dĂ©finitivement dans la vie active. Une fois plongĂ© dans le monde du travail, Clyde dĂ©chante rapidement. Il comprend qu’il n’est pas fait pour recevoir les ordres d’un patron. De plus, son salaire ne lui permet pas finalement de s’acheter les belles choses qu’il convoite depuis toujours. Son rĂȘve de richesse semble alors s’éloigner, ce qui le frustre, voire le met en colĂšre. En voyant la vie pĂ©nible et misĂ©rable de son pĂšre, Clyde ne peut s’empĂȘcher d’entrevoir un futur laborieux. Chose qu’il veut Ă  tout prix Ă©viter. Ayant une forte envie de contrĂŽler son avenir, il refuse de suivre le mĂȘme chemin et choisit de prendre la voie du hors-la-loi. S’inspirant de certains jeunes de Dallas accoutumĂ©s des petits larcins, Clyde effectue ses premiers vols. Il commence ainsi par voler des poulets, puis en vient trĂšs vite Ă  plus gros des voitures un type de vol qui deviendra sa spĂ©cialitĂ©. Ce train de vie de voyou le fait arrĂȘter quelque temps plus tard pour un Ă©niĂšme vol de voiture. À seulement 17 ans, Clyde entre dans les fichiers de police, obtenant au passage son premier dossier officiel d’arrestation. PremiĂšre photo d’identitĂ© judiciaire de Clyde Barrow, alors ĂągĂ© de 17 ans 1926. Cela ne le freine pas pour autant. Le vol de voitures est une activitĂ© qui lui rapporte gros, et qui plus est, de façon rapide. Alors de fil en aiguille, il continue de s’initier Ă  d’autres activitĂ©s dĂ©linquantes, comme les cambriolages. Son destin prend par consĂ©quent progressivement la direction du banditisme. La jeunesse de Bonnie Parker Bonnie Elizabeth Parker est nĂ©e le 1er octobre 1910 Ă  Rowena État du Texas, une ville principalement paysanne. Charles Parker, son pĂšre, est maçon tandis que sa mĂšre Emma est couturiĂšre dans une usine. Les Parker comptent 4 enfants, dont Bonnie, la 3Ăšme de la famille. Alors encore en bas Ăąge, Bonnie se voit perdre son pĂšre suite Ă  un accident de travail. Seule Ă  Ă©lever ses enfants et en situation prĂ©caire, Emma, sa mĂšre, est contrainte de chercher du soutien auprĂšs de ses parents. La famille dĂ©mĂ©nage ainsi Ă  l’Ouest de Dallas, Ă  Cement City, une ville particuliĂšrement pauvre. ÂgĂ© de 6 ans, Bonnie fait dĂ©jĂ  preuve d’un tempĂ©rament de battante. En particulier Ă  l’école oĂč elle est parfois prĂȘte Ă  en dĂ©coudre pour un simple stylo volĂ©. Filles comme garçons, elle n’hĂ©site pas Ă  se chamailler avec toutes les personnes qui lui causent du tort. Durant l’adolescence, la jeune Bonnie dĂ©veloppe une obsession pour le maquillage et les vĂȘtements. Elle rĂȘve en effet de ressembler aux stars glamour qu’elle voit au cinĂ©ma ou dans les magazines. Son parcours scolaire prend fin au lycĂ©e. Bonnie entre alors dans le monde du travail et trouve un poste de serveuse dans un cafĂ© lĂ -bas, elle se prostitue occasionnellement avec quelques clients de ce dernier. Rare photo de Bonnie Parker en tenue de serveuse dans le bar oĂč elle travaillait Ă  Dallas 1929. Malheureusement, la Grande DĂ©pression de 1929 va lui faire perdre son emploi. Sans travail et sans revenu, Bonnie ne perd pas de vue cependant son rĂȘve le plus prĂ©cieux atteindre la cĂ©lĂ©britĂ© et vivre une histoire d’amour passionnante Ă  l’image des films qu’elle voit au cinĂ©ma. Or, plus le temps passe et plus elle en vient Ă  se demander rĂ©guliĂšrement dans son journal intime “Mais pourquoi rien ne se passe ?”. Jusqu’au jour oĂč une rencontre lui permet d’accomplir ce qu’elle a toujours voulu
 Bonnie and Clyde se rencontrent Par le biais d’un proche en commun, Bonnie and Clyde se retrouvent par coĂŻncidence Ă  une fĂȘte organisĂ©e au dĂ©but du mois de janvier 1930. Image d’illustration d’un bal dansant dans les annĂ©es 30. Durant cette soirĂ©e, Bonnie remarque un jeune garçon attirant particuliĂšrement son attention, un certain Clyde Chestnut Barrow. Voyant en lui un homme capable de prendre des dĂ©cisions, elle tombe immĂ©diatement sous le charme. Ses vĂȘtements et sa voiture de luxe probablement volĂ©e lui font Ă©galement bonne impression. Bonnie, lors de cette rencontre, voit en Clyde la promesse d’une aventure passionnante et divertissante. Elle qui en a bien besoin depuis ces temps quelques peu difficiles
 Du cĂŽtĂ© de Clyde, le coup de foudre est rĂ©ciproque. Le jeune bandit est charmĂ© par Bonnie. Ce qu’il apprĂ©cie le plus chez elle, c’est sa dĂ©termination Ă  vouloir se sortir de la misĂšre et son refus catĂ©gorique d’accepter une vie moyenne. Le couple de gangsters le plus cĂ©lĂšbre de l’Histoire Ă©tait alors nĂ©. Pourtant, un Ă©vĂšnement chamboule vite leur romance. La police Ă©tait sur le point de jouer les trouble-fĂȘte. Direction la prison pour Clyde Barrow RecherchĂ© par la police dans plusieurs villes avoisinantes, Clyde est arrĂȘtĂ© puis mis en dĂ©tention provisoire quelque temps aprĂšs sa rencontre avec Bonnie. Il est emprisonnĂ© dans la prison du comtĂ© de Dallas, le temps de son jugement. SĂ©parĂ©e de son nouveau petit ami, Bonnie lui Ă©crit des longues lettres d’amour et lui rend parfois visite. Au moment du jugement, le 3 mars 1930, 7 chefs d’accusation sont retenus contre Clyde. La plupart Ă©tant pour vols des voitures et des possession de biens volĂ©s. On lui ordonne de purger 2 ans de prison dans le pĂ©nitencier du comtĂ© de McLennan. La photo d’identitĂ© judiciaire de Clyde Barrow quelque temps aprĂšs sa rencontre avec Bonnie Parker 1930. Lui qui n’apprĂ©cie pas les ordres, doit dĂ©sormais obĂ©ir Ă  des supĂ©rieurs pendant 24 mois d’affiliĂ©e
 À cet instant, il ne se voit pas continuer la peine qu’on lui demande de purger. L’idĂ©e de trouver une Ă©chappatoire commence ainsi Ă  germer. AprĂšs de mĂ»res rĂ©flexions, Clyde Ă©labore finalement un plan pour s’évader de prison. Ce dernier prend la forme suivante Clyde demanderait Ă  Bonnie de lui transmettre discrĂštement une arme Ă  feu lors d’une visite. Avec l’arme en sa possession, lui et 2 autres dĂ©tenus devraient prendre en otage les gardiens de prison. Pour ensuite prendre la fuite en volant une voiture. Ce qu’ils font Ă  la lettre. Clyde rĂ©ussit en effet Ă  s’échapper comme prĂ©vu. Cependant, de nombreux policiers sont Ă  leurs trousses et ils ne font malheureusement pas long feu. Clyde est arrĂȘtĂ© avec ses complices une semaine aprĂšs l’évasion. Le 21 mars 1930, soit seulement 20 jours aprĂšs qu’il ait Ă©tĂ© envoyĂ© en prison, Clyde tombe de nouveau sous le coup de la justice. Cette fois-ci, on le condamne Ă  14 ans de prison ! Un cauchemar pour Clyde qui n’est pas au bout de ses peines. Puisqu’à la mi-septembre 1930, il est affectĂ© Ă  l’un des pĂ©nitenciers les plus durs du Texas la prison agricole d’Eastham. Photo d’identitĂ© judiciaire de Clyde Barrow aprĂšs son Ă©vasion de prison et sa capture 18 mars 1930. Clyde quitte la prison, mais Ă  quel prix
 AprĂšs son transfert Ă  la prison d’Eastham, Clyde comprend immĂ©diatement l’enfer qui l’attend lĂ -bas. Dans ce pĂ©nitencier ultrastrict, les prisonniers sont poussĂ©s au-delĂ  de leurs limites physiques Travaillant 10 heures chaque jour dans les champs, Ă  une frĂ©quence de 6 jours sur 7 Pauses dĂ©jeuner de 5 Ă  10 minutes seulement, le temps d’avaler une nourriture souvent exĂ©crable Des gardiens de prison avec une attitude sĂ©vĂšre voire condescendante envers les condamnĂ©s Enfin, une possibilitĂ© de s’échapper presque nulle, avec un ratio gardes/prisonniers de 8 pour 1. Seules 4 Ă©vasions ont rĂ©ussi sur les 302 tentĂ©es. Autant dire que ses conditions de dĂ©tention Ă©taient extrĂȘmement pĂ©nibles. Sa copine Bonnie lui rend alors de moins en moins visite. Ses lettres d’amour se font aussi de plus en plus rares. En effet, Bonnie, suite Ă  l’incarcĂ©ration de Clyde, se sent extrĂȘmement seule. L’excitation du dĂ©but de leur relation Ă©tait dĂ©jĂ  bien loin
 Photographie d’illustration d’une prison agricole au USA, aux alentours des annĂ©es 30. VoilĂ  presque 2 ans maintenant que Clyde Barrow purge sa peine dans la prison la plus stricte du Texas. À ce moment-lĂ , il en a dĂ©jĂ  marre. Il veut partir, et ce, peu importe les moyens utilisĂ©s. Il trouve alors une solution qui le fera peut-ĂȘtre Ă©chapper de cet enfer. Cette derniĂšre requiert cependant un certain sacrifice. Il faut que Clyde se mutile les mains ou les pieds dans le but d’ĂȘtre transfĂ©rĂ© Ă  l’hĂŽpital de la prison. LĂ -bas, les prisonniers jugĂ©s trop invalides sont gĂ©nĂ©ralement libĂ©rĂ©s. Clyde choisit donc de se couper le gros orteil ainsi qu’une partie du second Ă  la hache. DĂ©sormais boiteux pour le restant de ses jours, il rĂ©ussit malgrĂ© tout Ă  se faire transfĂ©rer. N’étant pas au courant de son Ă©tat de santĂ©, sa mĂšre, de son cĂŽtĂ©, prend l’initiative de faire appel et rĂ©ussit dĂšs lors Ă  le faire sortir de prison. Clyde Ă©chappe ainsi Ă  la prison d’Eastham, avec un sacrifice qu’il aura effectuĂ© en vain
 Quoi qu’il en soit, Ă  prĂ©sent libre, Clyde peut enfin retourner Ă  Dallas. LĂ -bas, un avenir incertain l’attend. Un retour Ă  la vie “normale” dĂ©cevant pour Clyde Pendant que Clyde sĂ©journe en prison, Bonnie en profite pour trouver un nouveau travail. Mais pas seulement. Elle se trouve Ă©galement un nouveau petit copain. De type plutĂŽt ordinaire, il est toutefois loin de la satisfaire. Avec lui, Bonnie n’a pas la possibilitĂ© de rĂȘver comme elle pouvait le faire avec Clyde. Du coup, lorsque ce dernier sonne Ă  sa porte, aprĂšs tant de temps passĂ© en prison, elle se remet immĂ©diatement avec lui. Sans Clyde, sa vie Ă©tait devenue somme toute banale. Maintenant qu’il Ă©tait de nouveau Ă  ses cĂŽtĂ©s, elle pouvait de nouveau s’autoriser Ă  rĂȘver. À partir de cet instant, leur histoire d’amour n’allait plus jamais s’arrĂȘter. Bonnie and Clyde se prenant en photo Ă  cĂŽtĂ© d’une voiture volĂ©e image d’illustration car Ă©tant prise un peu plus tard en 1933. De retour Ă  la vie “normale”, Clyde, sans emploi, veut Ă©conomiser de l’argent dans le but d’ouvrir son propre garage automobile une idĂ©e qui avait germĂ© lors de son passage en prison. Mais pour cela, il doit trouver un travail. En fĂ©vrier 1932, il se rend donc Ă  Dallas pour rechercher activement un emploi. Plusieurs entreprises vont alors l’embaucher mais le vireront de sitĂŽt. La raison ? Des harcĂšlements incessants de la part des policiers qui ne veulent pas de lui dans la ville. Pourtant, Clyde jure vouloir se ranger Ă  ce moment-lĂ . Qu’à cela ne tienne, les autoritĂ©s ne le croient pas une seule seconde. Pour l’ancien taulard, c’en est assez. Il fait savoir Ă  ses parents qu’il ne veut plus jamais travailler. Son destin, Ă  cet instant, prend une tournure dĂ©finitive
 Bonnie and Clyde choisissent la voie du crime Clyde, aprĂšs sa pĂ©riode dĂ©cevante dans la vie active, dĂ©cide de faire du crime son mĂ©tier. Il forme ainsi son premier gang, le gang Barrow, comptant notamment Ralph Fults un ancien codĂ©tenu, Raymond Hamilton un de ses amis d’enfance et sa petite amie Bonnie Parker. Le couple voit la vie criminelle comme une opportunitĂ© Ă  saisir. Pour Clyde, c’est l’occasion d’avoir enfin le contrĂŽle sur sa vie. Quant Ă  Bonnie, c’est une chance de vivre enfin l’aventure excitante qu’elle a toujours rĂȘvĂ©e. Conscients des consĂ©quences dramatiques et inĂ©vitables qu’un tel train de vie peut engendrer, Bonnie and Clyde, plus que dĂ©cidĂ©s, s’en vont dĂšs lors Ă©crire la suite de leur fameuse histoire. Bonnie Parker pointant un fusil de chasse sur son partenaire de crime Clyde Barrow 1932. Le dĂ©but d’une longue cavale Les premiĂšres semaines du gang Barrow sont pour le moins calamiteuses. Notamment en raison des mauvaises prises de dĂ©cision et un lot de malchances. La bande de hors-la-loi commence en effet leur sĂ©rie de vols dans des boutiques et stations essence du coin. L’un d’eux a alors lieu dans la petite ville de Kaufman au soir du 19 avril 1932. Les hommes de Clyde s’apprĂȘtent ce jour-lĂ  Ă  cambrioler une quincaillerie, au cours duquel ils ont l’intention de voler des armes Ă  feu. Sauf que cela ne se passe pas comme prĂ©vu. Ayant Ă©tĂ© repĂ©rĂ© par un garde de nuit, une fusillade Ă©clate de sitĂŽt, forçant les bandits Ă  prendre la fuite en voiture. Poursuivis par la police et les habitants de Kaufman en colĂšre, les gangsters sont dĂšs lors contraints d’abandonner leur vĂ©hicule coincĂ© dans la boue et prendre la fuite Ă  pied. Le gang Barrow, Ă  cet instant, est dans de sales draps. Fults s’est fait tirer dans le bras et le reste du groupe est en proie aux coups de feu. Ce qui fait craindre Clyde sur le possible sort de Bonnie. Ayant peur qu’elle se fasse tirer dessus, il lui ordonne de se rendre. Pour cela, il la conseille de prĂ©texter aux policiers un kidnappe dans le but d’éviter une peine trop lourde. Ce qu’elle fait Ă  la lettre. Fults, de son cĂŽtĂ©, est Ă©galement capturĂ© avec elle. Quant Ă  Clyde et Hamilton, ils rĂ©ussissent Ă  s’échapper Ă  temps. Bonnie, dĂ©sormais prisonniĂšre avec Fults, voit donc son histoire d’amour avec Clyde prendre fin
 Une du journal local de Kaufman, ainsi qu’un extrait de l’article parlant du braquage ratĂ© de Bonnie and Clyde Ă  noter “Jack Sherman” est l’alias utilisĂ© par Ralph Fults et “Betty Thornton” celui utilisĂ© par Bonnie. Pendant son sĂ©jour en prison, Clyde continue les vols Ă  main armĂ©e avec d’autres gangsters rencontrĂ©s sur le tas. Il franchit d’ailleurs Ă  cette pĂ©riode un point de non-retour, en participant notamment Ă  un cambriolage meurtrier. Ce dernier se dĂ©roule Ă  Hillsboro, le 30 avril 1932. Clyde, dans le rĂŽle de chauffeur, attend patiemment que ses associĂ©s braquent la bijouterie Bucher. Lors de ce braquage des coups de feu retentissent, ce qui fait comprendre Ă  Clyde que quelque chose ne se passe pas comme prĂ©vu. Il avait en effet vu juste. Ses acolytes, avec un butin plutĂŽt maigre, avaient tuĂ© le propriĂ©taire du magasin. IdentifiĂ© plus tard par la femme de la victime comme un des tueurs du holp-up, Clyde Barrow devient coupable et se retrouve par consĂ©quent dans le viseur de toute la police du Texas. Avis de recherche de Clyde Barrow Ă  droite et un de ses associĂ©s pour le braquage de la bijouterie Bucher Ă  Hillsboro 1932. De son cĂŽtĂ©, Bonnie est libĂ©rĂ©e de prison quelques mois aprĂšs le cambriolage ratĂ© de Kaufman. Le grand jury, ayant Ă©chouĂ© sa tentative pour l’inculper, la libĂšre finalement. Ralph Fults, lui, ne connaĂźt pas le mĂȘme sort. Le bandit prend 10 ans de prison. Le gang Barrow se retrouve donc plus qu’à 3, avec dans ses rangs Clyde Barrow Bonnie Parker Et Raymond Hamilton Clyde Barrow, Ă  prĂ©sent recherchĂ© par toute la police du Texas, est accusĂ© pour la premiĂšre fois du crime le plus odieux le meurtre. Et cela ne va pas aller en s’arrangeant
 Le 5 aoĂ»t 1932, alors qu’il se rend Ă  un bal de country Ă  Stringtown avec son acolyte Raymond Hamilton, Clyde est repĂ©rĂ© par des policiers. Ce qui suit est terrible. Les 2 gangsters ouvrent le feu, tuant un officier de police et blessant un autre gravement, pour finalement fuir Ă  toute vitesse. À ce moment-lĂ , Clyde sait que son destin est scellĂ©. Une longue et interminable cavale allait l’attendre, lui et son gang. Le gang se reforme 6 aoĂ»t 1932. Jusque-lĂ  plutĂŽt mise Ă  l’écart dans le clan, Bonnie commence petit Ă  petit Ă  s’affirmer en tant que membre de gang Ă  part entiĂšre. Elle conseille notamment Clyde et Hamilton de se diriger vers le Nouveau-Mexique pour fuir les autoritĂ©s toujours Ă  leurs trousses. Toutefois, leur pĂ©riple lĂ -bas ne dure pas longtemps, ils sont vite repĂ©rĂ©s ce qui les contraint de faire machine arriĂšre. Ils retournent ainsi Ă  Dallas oĂč ils se cachent dans une ferme abandonnĂ©e pour faire profil bas. Dans leur cache, Raymond en profite alors pour mettre les choses au clair il veut quitter le gang. N’apprĂ©ciant pas Clyde et cherchant Ă  frĂ©quenter des braqueurs de banques plus “professionnels” et confirmĂ©s, il dĂ©cide de se sĂ©parer du groupe. Portrait de Raymond Hamilton pris lors d’une photo d’identitĂ© judiciaire. Le gang Barrow ne contient dĂ©sormais plus que Clyde et Bonnie en son sein. Les 2 gangsters sont alors dans l’obligation de trouver du soutien s’ils veulent espĂ©rer faire de gros casses. Ce renfort, ils le trouvent dans un premier temps du cĂŽtĂ© du petit frĂšre de Clyde, Leon Barrow. En effet, son ami William Daniel Jones Jones, est trĂšs admiratif du couple de fugitifs de plus en plus mĂ©diatisĂ© dans les journaux. ÂgĂ© seulement de 16 ans, il demande Ă  rejoindre le gang. Une requĂȘte qui est acceptĂ©e par Clyde. Dans un second temps, le gang enrĂŽle 2 autres recrues Buck Barrow le grand frĂšre de Clyde et sa femme, Blanche Barrow. Cet enrĂŽlement qui va se faire d’une maniĂšre plutĂŽt inattendue
 Pris par surprise Ă  Joplin Voyant Clyde tomber dans la dĂ©linquance, Buck, son grand frĂšre, souhaite Ă  tout prix le convaincre d’arrĂȘter. Il pense en effet que si Clyde se rend maintenant aux autoritĂ©s, le jury aurait plus de chances d’ĂȘtre clĂ©ment avec lui. Pour le persuader, il rejoint donc le gang, mais pas tout seul. Il est accompagnĂ© par Blanche, sa femme. Les 2 intĂšgrent le clan d’une façon qu’ils pensent provisoire. Buck, en suivant son frĂšre pendant sa cavale, va tenter de l’inciter Ă  mettre un terme Ă  sa vie de fugitif. Ce qui s’annonce plus difficile que prĂ©vu
 Clyde, Ă©tant dĂ©terminĂ© Ă  ne plus jamais retourner Ă  la prison d’Eastham, lui dit vouloir prĂ©fĂ©rer la mort Ă  la captivitĂ©. Mais Buck persiste et garde espoir. Il se pense capable de convaincre son petit frĂšre. Il va cependant vite dĂ©chanter lorsqu’un incident va les contraindre, lui et sa femme, Ă  rejoindre le groupe pour de bon. Photo de Buck et Blanche Barrow. L’évĂšnement a lieu dans la ville de Joplin, oĂč Clyde et sa bande se cachent dans un garage pour quelques semaines. LĂ -bas, les gangsters en profitent pour se reposer et braquer quelques boutiques. Leur prĂ©sence attire toutefois l’attention du voisinage, qui pense avoir affaire Ă  des bootleggers. Ne se rendant pas compte que la police les surveille Ă  ce moment-lĂ , les malfrats poursuivent tranquillement leur train de vie. Buck et Blanche Barrow, toujours aux cĂŽtĂ©s des bandits, vont ĂȘtre alors pris au piĂšge. Le 13 avril 1933 au matin, les forces de l’ordre mĂšne un raid contre les gangsters. AussitĂŽt une fusillade Ă©clate. Les frĂšres Barrow et Jones ouvrent le feu tuant immĂ©diatement 2 agents de police ! Étant mal armĂ©s, les policiers n’arrivent Ă  tirer que par 14 reprises. Dont une qui touche Jones Ă  l’abdomen. Pris de court, les gangsters arrivent quand mĂȘme Ă  prendre la fuite. Mais laissent toutefois derriĂšre eux de multiples affaires, incluant Des documents au nom de Buck et Blanche Barrow De nombreuses armes Ă  feu Un poĂšme Ă©crit par Bonnie Et une camĂ©ra avec plusieurs rouleaux de film non dĂ©veloppĂ© Pour Buck et sa femme, le mal est fait. La police, en voyant leurs noms apparaĂźtre sur les documents laissĂ©s dans la cachette, les identifie comme des membres du gang Barrow. La cache du gang Barrow pendant leur sĂ©jour Ă  Joplin. Une des photos trouvĂ©es aprĂšs la fuite des bandits Ă  Joplin, oĂč l’on voit Bonnie Parker posĂ©e avec un cigare et une arme. La tragique fusillade de Platte City Le gang Barrow, avec l’arrivĂ©e forcĂ©e de Buck et Blanche, compte Ă  prĂ©sent 5 membres. Toujours en fuite, les bandits poursuivent leurs braquages de banques dans le but de pouvoir se nourrir et se vĂȘtir. Jusque-lĂ  miraculĂ©s, Clyde et Bonnie s’en sont toujours sortis avec les forces de l’ordre. Et ce, pour 2 raisons. La premiĂšre est que le couple criminel, jusqu’ici, ne faisait pas l’objet d’une poursuite organisĂ©e. Aucune coopĂ©ration n’existait entre les autoritĂ©s des États en effet Ă  ce moment-lĂ , ce qui rendait leur traque plus difficile. La deuxiĂšme s’explique, quant Ă  elle, par le manque d’équipements des policiers au moment de rencontrer la bande de Bonnie and Clyde. Ce qui donnait souvent aux bandits un Ă©norme avantage. Mais tout cela allait changer le 18 juillet 1933, Ă  Platte City. De passage dans un motel de la ville, Clyde et sa bande s’y rendent pour se reposer quelque temps. Les fugitifs rĂ©servent lĂ -bas une chambre pour 3 personnes, bien qu’ils soient 5 en vĂ©ritĂ©. Suspicieux, le propriĂ©taire du motel n’est alors pas dupe, il comprend trĂšs vite que quelque chose de bizarre se trame. Des suspicions qui se confirment d’ailleurs en voyant la voiture des gangsters garĂ©e en marche arriĂšre dans le garage une technique alors trĂšs courante chez les criminels de l’époque qui voyaient lĂ  un moyen d’échapper plus rapidement Ă  la police. Le motel dans lequel les gangsters ont sĂ©journĂ© Ă  Platte City. Le gang Barrow, sans se douter de rien, sĂ©journent donc dans ce motel relativement confortable. Sans le vouloir, ils vont en fait se jeter dans la gueule du loup
 Le motel dans lequel ils se trouvent est en rĂ©alitĂ© un lieu de rassemblement pour les policiers locaux et les agents de la patrouille routiĂšre. Le propriĂ©taire du motel, toujours aussi mĂ©fiant, en profite alors pour les informer de la situation il les dĂ©crit physiquement et donne mĂȘme leur plaque d’immatriculation. Conscients qu’il pourrait trĂšs bien s’agir du gang Barrow, les policiers mettent leur cabine sous surveillance et se prĂ©parent Ă  attaquer. Cette fois-ci, ils ne comptent pas refaire la mĂȘme erreur que leurs confrĂšres. Ils s’arment en consĂ©quence et se prĂ©parent Ă  mener un raid ultime? contre Clyde et son clan. L’opĂ©ration dĂ©bute le 20 juillet 1933, Ă  1h du matin. 13 agents de police, lourdement armĂ©s, sont envoyĂ©s Ă  Platte City pour coincer Bonnie and Clyde et leurs associĂ©s. Le raid commence lorsqu’un des agents toque Ă  la porte de leur appartement. Blanche, rĂ©veillĂ©e de sursaut, demande aussitĂŽt l’identitĂ© du visiteur, qui lui rĂ©pond en hurlant “Police, ouvrez !”. Une minute plus tard, le gang Barrow ouvre le feu. S’en suit une fusillade opposant une troupe de 13 policiers Ă  5 gangsters. À armes Ă©gales, les deux camps se rendent coup pour coup. Pendant ce temps, Clyde rĂ©ussit Ă  se rendre dans le garage pour dĂ©marrer la voiture. TrĂšs vite accompagnĂ© par Bonnie et Jones. Blanche et Buck, quant Ă  eux, doivent passer par la porte principale s’ils veulent se rendre au garage. La dĂ©marche, particuliĂšrement pĂ©rilleuse, pourrait facilement les exposer au feu des policiers. N’ayant pas le choix, le couple prend ses jambes Ă  son cou et court Ă  toute vitesse vers la voiture oĂč le reste du gang les attend. Sauf que cela ne se passe Ă©videmment pas comme prĂ©vu. Buck, en plein de milieu de sa course, se prend une balle dans la tempe gauche, fracassant une partie de son crĂąne et exposant son cerveau. Blanche, sous le choc, vient immĂ©diatement Ă  sa rescousse en le trainant jusqu’à la voiture, pendant que Jones effectue un tir de couverture de son cĂŽtĂ©. Une fois au complet, les gangsters s’empressent de prendre la fuite. La voiture, dans laquelle ils se trouvent, commence alors Ă  se remplir de sang. Buck Ă©tait entre la vie et la mort. Une fuite qui fait mal
 La cavale des 5 gangsters aprĂšs la fusillade de Platte City commence mal
 Clyde passe plusieurs heures Ă  trouver la bonne route pour semer les policiers. Pendant ce temps, son grand frĂšre Buck lutte pour rester en vie. Sa femme, Blanche, essaye tant bien que mal de lui presser le trou dans sa tĂȘte. Malheureusement, il semble condamnĂ©, son sang se rĂ©pand abondement. Plus tard dans la nuit, Clyde rĂ©ussit enfin Ă  trouver un endroit oĂč le gang pourrait respirer. L’endroit en question est un parc boisĂ© situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de la ville de Dexter. LĂ -bas, le gang Ă©tablit un petit campement. Clyde et Jones entreprennent de creuser la tombe de Buck. Pour eux, il n’ a aucune chance de survivre. Pourtant, Buck s’accroche toujours Ă  la vie et arrive mĂȘme parfois Ă  Ă©changer avec le reste du groupe malgrĂ© sa grave blessure. Bonnie and Clyde en train de camper date et contexte non connus, image d’illustration. Pensant ĂȘtre tranquille dans ce parc, les gangsters dĂ©chantent trĂšs vite. Lors de sa cueillette de mĂ»res, un fermier du coin dĂ©couvre en effet, pas loin de leur campement, des bandages et des coussins de siĂšges ensanglantĂ©s et brĂ»lĂ©s. Suite Ă  cette sinistre trouvaille, les policiers sont dĂšs lors immĂ©diatement mis au courant. Conscients qu’il pourrait trĂšs probablement s’agir du gang Barrow, les autoritĂ©s s’apprĂȘtent donc Ă  attaquer. L’assaut est prĂ©vu pour l’aube. 10 policiers ainsi que de nombreux habitants de Dexter la ville avoisinante du parc s’arment pour mettre fin Ă  la cavale des cĂ©lĂšbres fugitifs. 24 juillet 1933, 5 heures du matin. Jones, levĂ© avant tout le monde, grille au feu quelques hot-dogs pour le petit dĂ©jeuner. Clyde, en train de dormir, est rĂ©veillĂ© par des craquements de branches qui le font immĂ©diatement sursauter. Le chef du gang Barrow lance le cri d’alerte. Un assaut est lancĂ© contre la bande. La troupe de policiers ainsi que les habitants de Dexter ouvrent le feu, suivie trĂšs vite d’une riposte des gangsters. Clyde et Jones, dĂ©jĂ  touchĂ©s par les balles, sont pris de surprise. Ils tentent de prendre la fuite en voiture avec le reste du gang, mais sont toutefois vite pris au piĂšge. Voyant les bandits se diriger vers les vĂ©hicules, les policiers tirent en leur direction afin d’empĂȘcher toute Ă©ventuelle fuite. Étant contraints de continuer Ă  pied, les gangsters poursuivent leur cavale en traversant une riviĂšre qu’ils aperçoivent en bas d’une colline. À cet instant, Clyde doit face Ă  une terrible dĂ©cision aider son frĂšre Buck immobilisĂ© au sol ou sauver le reste du gang, Ă  savoir lui, Bonnie et Jones Blanche Ă©tant restĂ©e au cĂŽtĂ© de son mari. Les choses allant trĂšs vite, il prend la dĂ©cision d’abandonner Buck et Blanche qui se font capturer par les troupes derriĂšre eux. Toujours en fuite, Bonnie, Clyde et Jones s’empressent de trouver une voiture pour dĂ©guerpir. Poursuivis par la troupe d’assaillants, ils en repĂšrent une chez un fermier pas loin du parc. Encore une fois, les malfaiteurs rĂ©ussissent Ă  prendre la fuite, mais Ă  quel prix ? Suite Ă  leur capture, Buck meurt quelque temps plus tard en succombant Ă  ses blessures, quant Ă  sa femme Blanche, elle Ă©cope d’une peine de 10 ans de prison. Le gang semblait clairement proche de sa fin. Blanche Barrow capturĂ©e suite Ă  la fuite du gang au parc de Dexter. Buck Barrow sur son lit de mort quelque temps aprĂšs sa terrible blessure. Frank Hamer Ă  la poursuite de Bonnie and Clyde Pendant les 6 semaines qui suivent la tragique fuite du parc de Dexter, le gang Barrow ou du moins ce qu’il en reste continue de commettre quelques vols Ă  main armĂ©e. Jones, Ă  ce moment-lĂ , prĂ©fĂšre en arrĂȘter lĂ . Lui qui aura Ă©tĂ© jusqu’au bout loyal envers Bonnie and Clyde, s’en va rejoindre sa famille Ă  Houston oĂč il sera ensuite arrĂȘtĂ© par la police et condamnĂ© Ă  une peine de 15 ans de prison. Photo d’identitĂ© judiciaire de William Daniel Jones Jones. Bonnie and Clyde continuent donc leur route Ă  2. Toujours en cavale, ils vont bientĂŽt ĂȘtre la cible d’un officier de police redoutable. Le Texas ranger, Frank Hamer. DĂ©pĂȘchĂ© par la prison texane, il a pour mission de traquer Bonnie and Clyde, morts ou vifs. Ne faisant pas dans la dentelle, Frank est surtout connu pour ĂȘtre un agent de police impitoyable avec les gangsters qu’il rencontre. On lui crĂ©dite notamment 53 meurtres et 17 blessĂ©s Ă  lui tout seul. Pour mener Ă  bien cette mission, Frank essaye alors, du mieux possible, de se mettre Ă  la place des fugitifs. Il essaye notamment de connaĂźtre leurs habitudes, leur façon de penser et d’agir. Il examine Ă©galement leurs mouvements afin de comprendre comment Bonnie and Clyde se dĂ©placent. AprĂšs avoir passĂ© plusieurs semaines Ă  les traquer, le ranger ne parviennent finalement pas Ă  les coincer. Jusqu’au jour oĂč une aide venue de nulle part leur facilitent la tĂąche
 Portrait de Frank Hamer. Une trahison qui sonne le dĂ©but de la fin Quelques mois aprĂšs la fusillade de Platte City, Bonnie and Clyde accueille un nouveau membre dans le gang Henry Methvin, un jeune braqueur de banques. Ensemble, les gangsters volent des armureries dans lesquelles ils rĂ©cupĂšrent plusieurs fusils et munitions. Avec ces derniers, ils effectuent d’ailleurs un braquage de banques qui leur rapporte prĂšs de 4,138$ l’équivalent de 52 000€ actuels. AgĂ© de 22 ans au moment de rejoindre le gang Barrow, Henry Methvin est trĂšs apprĂ©ciĂ© par Clyde qui lui donne toute sa confiance tout comme Bonnie d’ailleurs. Discret et docile, il est l’acolyte idĂ©al pour le couple criminel. Cette confiance aveugle allait pourtant leur jouer des mauvais tours
 Henry a en effet l’intime conviction que Bonnie and Clyde sont sur le point de se faire tuer. Ne voulant pas suivre le mĂȘme destin, il dĂ©cide dĂšs lors de sauver sa peau. Pour cela, lui et son pĂšre collaborent avec le sheriff Henderson Jordan dans le but de coincer le cĂ©lĂšbre couple de gangsters. Le deal est le suivant en Ă©change d’informations prĂ©cieuses sur l’itinĂ©raire de Bonnie and Clyde qui rĂ©sulteraient en leur capture, la justice offrirait Ă  Henry Methvin une amnistie totale. AcceptĂ©e par le sheriff, cette demande sonnait alors le dĂ©but de la fin du couple de meurtrier. Henry Methvin lors d’une photo d’identitĂ© judiciaire. L’élaboration du plan pour coincer Bonnie and Clyde Frank Hamer, avec l’aide prĂ©cieuse de Henry Methvin, a dĂ©sormais toutes les cartes en main pour capturer Bonnie and Clyde. Avec sa troupe de 6 rangers, il Ă©labore un plan pour les arrĂȘter. Ce dernier se dĂ©roulerait de la maniĂšre suivante Attendre l’arrivĂ©e de Bonnie and Clyde Ă  Bienville Parish ville dans laquelle la famille de Henry Methvin habite, et oĂč le couple leur rend parfois visite Se cacher dans des buissons Ă  l’entrĂ©e de la ville prĂšs d’une route rurale peu frĂ©quentĂ©e dans le but de les cueillir. PrĂ©texter une panne de voiture avec l’aide du pĂšre de Henry Methvin, pour que le couple lui vienne au secours et stoppe leur voiture Sortir de la cache et ordonner aux gangsters de se rendre Frank Hamer tout Ă  droite et son escouade. Attendant patiemment le signal qui leur permettrait de commencer l’embuscade, les hommes de Hamer se tiennent donc prĂȘts. L’appel est donnĂ© le mardi 22 mai 1934. D’aprĂšs les informations de Henry Methvin, Bonnie and Clyde devraient arriver le lendemain matin Ă  9h. Ce jour-lĂ , Henry s’absente sous prĂ©texte de rendre visite Ă  un cousin. Seuls Ă  prĂ©sent dans la voiture, Bonnie and Clyde, se rendent alors Ă  Bienville Parish pour rendre visite Ă  la famille Methvin. En empruntant la route rurale dans laquelle Frank Hamer et ses hommes se cachent, le couple ne se rend pas compte Ă  ce moment-lĂ  du piĂšge qui les attend. L’embuscade et la fin du couple criminel Mercredi 23 mai 1934, 9h15. Une voiture s’approche au loin Ă  toute vitesse vers le guet-apens orchestrĂ© par les hommes de Frank Hamer. Il n’y avait pas de doute, c’était bien le couple criminel le plus recherchĂ© des États-Unis Bonnie and Clyde. Comme prĂ©vu, le pĂšre de Henry Methvin est sur le bord de la route avec sa voiture prĂ©tendument en panne. Lorsque Bonnie and Clyde s’approchent du vĂ©hicule, ils ralentissent. Hamer et son Ă©quipe, cachĂ©s dans la verdure, peuvent alors enfin apercevoir le visage de Clyde derriĂšre le volant et celui de Bonnie Ă  ses cĂŽtĂ©s. Mais lorsque la voiture des gangsters est sur le point de s’arrĂȘter, un des hommes de Hamer ouvre le feu sans ordre prĂ©alable ! Tuant instantanĂ©ment Clyde d’une balle dans la tĂȘte. N’ayant pas eu l’occasion de demander leur reddition, Frank Hamer et sa troupe lance alors l’embuscade. Sous les cris de terreur de Bonnie qui voit son compagnon inerte, les officiers de police fusillent le vĂ©hicule de 150 balles. C’était la fin de partie pour les gangsters
 Lorsque la nouvelle de leur mort se rĂ©pand, des milliers de personnes s’agglutinent autour de leurs dĂ©pouilles, en direction du mĂ©decin lĂ©giste. Des fanatiques essayent alors d’arracher des souvenirs, tels que des morceaux de vĂȘtements ensanglantĂ©s, des cheveux voire une oreille. La cavale de Bonnie and Clyde prenait donc fin. Tout le contraire de leur hĂ©ritage qui ne faisait que commencer
 Reproduction de la fusillade qui a menĂ© Ă  la mort de Bonnie and Clyde, suivi de vraies images montrant leurs corps aprĂšs l’attaque Ăąmes sensibles s’abstenir đŸš«. Bonnie and Clyde, une histoire ancrĂ©e dans la lĂ©gende Bonnie and Clyde, avec leur histoire de criminels hors norme, ont marquĂ© l’esprit de milliers d’AmĂ©ricains avec leur cavale rocambolesque. À une Ă©poque oĂč la Grande DĂ©pression frappait de plein fouet, leur histoire a eu au moins le mĂ©rite de divertir une population qui en avait bien besoin. En se penchant sur leur vĂ©cu, nous avons ainsi appris que leur image Ă©tait en rĂ©alitĂ© bien loin de ce que le cinĂ©ma a l’habitude de reprĂ©senter. Leur histoire, plus proche du crime que de la romance, nous fait donc retenir les nombreux braquages, les meurtres au nombre de 13 et une carriĂšre de gangsters relativement mitigĂ©e. En effet, Bonnie and Clyde ne menait pas la belle vie contrairement Ă  ce que beaucoup croient. Leurs casses leur rapportaient gĂ©nĂ©ralement peu et ne leur permettaient juste de quoi survivre la plupart du temps. Loin derriĂšre des gangsters confirmĂ©s de leur Ă©poque tels que John Dillinger ou Pretty Boy Floyd qui les mĂ©prisaient d’ailleurs, on retiendra finalement d’eux le contraste saisissant entre une histoire d’amour touchante et une vie de brigands impitoyables. Sources Films et sĂ©ries sur Bonnie and Clyde Films 🎬 The Highwaymen 2019 Bonnie and Clyde 1967 Bonnie and Clyde 1958 SĂ©ries đŸ“ș Bonnie and Clyde 2013 Bonnie & Clyde, la vĂ©ritable histoire 1992 VidĂ©o sur la vie de Bonnie and Clyde

Bonnieand Clyde, c’est l’histoire d’un couple Ă©perdument amoureux ayant choisi la voie de la criminalitĂ© pour mener la vie la plus excitante possible. Leur parcours criminel, relativement atypique, fascine depuis prĂšs de

En 1967, annĂ©e de sortie de Bonnie and Clyde, ça ne fait qu'un an ! que le fameux Code Hays est abandonnĂ©, aprĂšs 37 ans de bons et loyaux services dans la censure. Cet abandon permet au cinĂ©ma Hollywoodien de se libĂ©rer de carcans trop stricts, d'accĂ©der Ă  une forme de contre-culture, de modernitĂ© et de faire advenir le nouvel Hollywood », incarnĂ© par Scorcese, Spielberg, Coppola ou Hopper, et annoncĂ© notamment par le trĂšs rĂ©ussi Bonnie and film est Ă©videmment basĂ© sur la vie de Bonnie Parker et Clyde Barrow, deux gangsters spĂ©cialisĂ©s dans l'attaque de banque dans les annĂ©es 1930. Leur rencontre, placĂ©e sous le signe de l'absolu et de la fascination pour les outlaws » dĂšs le trĂšs beau dĂ©but, les premiers braquages, et puis la fuite, sans cesse, et rapidement sans rĂ©el espoir de s'en sortir. Viennent se greffer trois acolytes Moss, un mĂ©canicien un peu simple mais assez douĂ© sur tout ce qui touche aux voitures, Buck, le frĂšre de Clyde, et sa femme hystĂ©rique et pĂ©nible. Évidemment tout cela ne terminera pas trĂšs bien mais c'est historique, on sait bien ce qui leur arrive. Il en ressort quand mĂȘme une idĂ©e de gĂąchis de leur beau dĂ©sir d'Ă©mancipation, il ne reste finalement qu'une vie passĂ© Ă  s'enfuir, la peur permanente de l'irruption des flics, le squat permanent de motels sans charme, sans mĂȘme profiter de la richesse que peut laisser supposer l'attaque de banques – on est en plein pendant la Grande dĂ©pression, mĂȘme les banques ne roulent pas sur l' quoi tout ça c'est moderne, c'est nouvel Hollywood » ? DĂ©jĂ  en ce que tout est fait pour qu'on s'attache aux deux personnages du film, bien qu'ils soient deux voyous, deux gangsters. Leur vie est une tentative romantique de s'affranchir des carcans de la sociĂ©tĂ© un peu coincĂ©e de l'Ă©poque, de s'Ă©manciper, façon contre-culture, et c'est Ă  priori comme ça que sera perçu le film en France, un peu avant mai 1968. On a envie d'y croire, on a envie de rĂȘver avec eux. Et puis Warren Beatty et Faye Dunaway, on fait difficilement mieux comme couple de cinĂ©ma*. La modernitĂ© concerne aussi la question de la violence on voit du sang beaucoup, la tuerie finale est assez gore. Il ne s'agit plus de cacher ou d'attĂ©nuer la rĂ©alitĂ© des choses. Mais c'est encore plus flagrant sur la question du sexe, et surtout de son absence, qui est explicite dans le film, puisque Clyde Barrow Ă©tait manifestement impuissant. Il y a dĂšs le dĂ©but une scĂšne assez classique dans le cinĂ©ma sous Code Hays, oĂč Bonnie regarde et touche le pistolet de Clyde en mode oh mon Dieu qu'il est gros et dur » ce n'est pas moi qui extrapole, c'est explicite et volontaire. C'est Ă  la fois un clin d'Ɠil un peu drĂŽle et un Ă©lĂ©ment qu'on retrouvera plus tard. AprĂšs leur rencontre, Bonnie saute sur Clyde, qui la repousse un peu violemment, en lui expliquant I ain't much of a lover boy » en gros, l'amour c'est pas mon truc ». Ce qui est confirmĂ© plus tard dans une scĂšne d'amour qui commence trĂšs classiquement ils sont tous les deux sur un lit**, ils se font des bisous, et Clyde se retourne du cĂŽtĂ© de son lit. Bonnie insiste, lui refait des bisous, en descendant vers le bas de l'anatomie de son mec !, Clyde la repousse encore une fois avec violence, en lui rĂ©pĂ©tant la mĂȘme phrase. Bien. Il a un problĂšme Ă  ce niveau-lĂ , et c'est trĂšs explicite Ă  l'Ă©cran quand Bonnie se fait rejeter, elle se retourne sur le lit et tombe presque nez Ă  nez avec le pistolet du dĂ©but, ce qui souligne ce qui lui manque. D'autant plus qu'il y a un faux raccord dans les plans plus larges avant et aprĂšs il n'y a aucun pistolet sur le lit. C'est comme une image subliminale. Ce qui me ramĂšne au dĂ©but du film, Ă  la rencontre Bonnie/Clyde. Bonnie est chez elle, torse nu, elle a l'air de s'ennuyer, lorsqu'elle voit Clyde qui cherche Ă  voler la voiture de sa mĂšre. Elle lui parle Ă  la fenĂȘtre, Ă  moitiĂ© nue, mais elle est suffisamment masquĂ©e par les reflets et les montants pour qu'on ne voie rien. À mon avis il y a quelque chose de trĂšs Ă©rotique dans cette scĂšne, mais qui prĂ©figure dĂ©jĂ  une distance dans le rapport au corps Bonnie est nue, certes, mais derriĂšre une fenĂȘtre donc inaccessible, qui en plus n'est mĂȘme pas vraiment y aurait sans doute des liens Ă  faire entre ce film et le superbe La Ballade Sauvage de Terrence Malik, sorti en 1973, 5 ans seulement aprĂšs Bonnie and Clyde, mais ça fait au moins 6 ans que j'ai vu ce dernier, soit beaucoup trop longtemps pour qu'il soit vraiment restĂ© dans ma mĂ©moire.* Bien que Beatty, producteur du film, n'Ă©tait pas satisfait du choix de Faye Dunaway, et qu'il paraĂźt qu'ils ne se sont pas entendus sur le tournage.** Rappelons que le Code Hays interdisait bien sĂ»r qu'un homme et une femme soient filmĂ©s dans le mĂȘme lit, mais aussi qu'ils soient filmĂ©s habillĂ©s, debout, dans une chambre commune...
Bonnieand Clyde, Notre histoire, notre amour ClyDeaNdBoNnie. Description : Quand un ange corrompu rencontre une demon amoureuse Ca donne nous ! mdr BIenvenue Ă  tous Envoyer un message; Offrir un cadeau; Suivre; Bloquer ; Choisir cet habillage; Son profil. ClyDeaNdBoNnie 34 ans xxxxx (67) France. Partage. Tweet; Amis 0; Design by lequipe
Le Film Noir La quintessence de ce que Buñuel appelle l’amour fou » a trĂšs souvent Ă©tĂ© associĂ©e aux couples fugitifs, pas seulement dans le film noir mais au cinĂ©ma en gĂ©nĂ©ral. Les couples en cavale sont des parias et des hors-la-loi, traquĂ©s et condamnĂ©s d’avance, gĂ©nĂ©ralement morts ou agonisants Ă  la fin du film. En tant que sous-type, le couple fugitif a une longue histoire, de Scarlet Days de Griffith 1919 Ă  Mad Love De l’amour Ă  la folie, 1995 et Yellowknife 2002. Mais, mĂȘme en admettant quelques variantes modernes telles que Thelma et Louise 1991, les films entrant dans cette catĂ©gorie ne sont pas lĂ©gion. Beaucoup, sinon la plupart, furent rĂ©alisĂ©s pendant la pĂ©riode classique du film noir, dans les 15 ans qui s’écoulĂšrent entre You Only Live Once J’ai le droit de vivre, 1937 et Where Danger Lives Voyage sans retour, 1950. Le caractĂšre obsessionnel de l’amour et l’aliĂ©nation sociale des fugitifs sont par excellence des thĂšmes du Noir. YOU ONLY LIVE ONCE Fritz Lang, 1937 Dans son Ă©tude sur le film noir Paint it Black, Raymond Durgnat dresse un rapide portrait du couple fugitif sous l’intitulĂ© En cavale » Cette fois, les criminels, ou les innocents piĂ©gĂ©s, sont essentiellement passifs et fugitifs et, mĂȘme quand ils sont tragiquement et honteusement coupables, ils restent suffisamment sympathiques pour que le public soit tiraillĂ© entre, d’une part, la pitiĂ©, l’identification et le regret, et, de l’autre, la condamnation morale ou le fatalisme conformiste. » La prose de Durgnat est si dense qu’elle masque les failles de son analyse. Ce qui autorise, voire force, la pitiĂ© ou l’identification avec les innocents ou les coupables, c’est la nature de la plupart des couples fugitifs et de leur amour fou obsessionnel, chargĂ© de dĂ©sir Ă©rotique, allant bien au-delĂ  du simple romantisme. THEY LIVE BY NIGHT Nicholas Ray, 1948 Le Noir Ă©tant autant un style qu’un genre, la maniĂšre de dĂ©peindre la passion dĂ©bordante des fugitifs est plus significative que les Ă©lĂ©ments de l’intrigue justifiant leur cavale. Certains de ces amants ne sont encore que des enfants, comme Bowie et Keechie dans They Live by Night Les Amants de la nuit, 1948 de Nicholas Ray. Par leur naĂŻvetĂ©, illustrĂ©e par la demande de Keechie Ă  Bowie de lui apprendre Ă  embrasser, ce film rappelle le couple modĂšle de Fritz Lang dans You Only Live Once. THEY LIVE BY NIGHT Nicholas Ray, 1948 They Live by Night de Ray reprend l’aspect Ă©lĂ©giaque de You Only Live Once, Ă©pousant presque la forme d’une fable. Ses personnages avec des noms aux consonances Ă©tranges – Bowie, Keechie, T-Dub, Chickamaw – vivent dans un monde de garages crasseux et de motels minables, en marge, loin de l’ordinaire, mais nimbĂ© par l’aura du mythe. Ses amants fugitifs Ă©tant Ă  peine sortis de l’adolescence, l’ironie centrale se situe prĂ©cisĂ©ment dans la jeunesse et l’innocence de ces hĂ©ros hors-la-loi », Bowie est trop naĂŻf pour survivre car son manque de sophistication permet Ă  de vrais criminels comme T-Dub et Chickamaw de profiter de lui. Autrement, comment auraient-ils pu le convaincre que le seul moyen d’effacer son casier judiciaire est de s’offrir les services d’un avocat ? Or, quel meilleur moyen de trouver de quoi payer cet avocat que d’aider ses amis Ă  braquer une banque ? MĂȘme le bon sens de Keechie ne peut sauver Bowie de son ingĂ©nuitĂ©. Elle peut l’aider en le soustrayant Ă  l’influence de T-Dub et de Chickamaw, mais le couple ne peut se soustraire aux entraves mortelles de la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme. Comme la sonnette du marieur qui joue une marche nuptiale grinçante pendant qu’il vante une cĂ©rĂ©monie de luxe incluant un portrait instantanĂ© de l’heureux couple », le monde rĂ©elles heurte par sa mĂ©diocritĂ© et son insensibilitĂ©. Il les leurre avec de faux espoirs d’évasion, tel que le bungalow du motel enfoui dans les bois oĂč ils se rĂ©fugient un temps. À la fin, Bowie est coupable et doit mourir. Mais, contrairement Ă  la façon dont Lang traite Eddie Taylor, Ray prĂ©sente le sort de Bowie comme Ă©tant moins dĂ©terminĂ© par un destin implacable que victime d’une simple malchance. On pourrait objecter que le caractĂšre poignant des relations dans You Only Live Once et dans They Live by Night relĂšve autant du monde romantique que de celui du Noir. L’aspect le plus sombre de ces films, surtout dans le contexte du Hollywood grand public, est que un ou les deux membres du couple trouvent la mort. Apparemment, le concept simple de rĂ©tribution morale, qui veut que les coupables meurent, sert Ă  la fois de ressort dramatique et d’exigence dictĂ©e par le code moral hollywoodien. L’accent mis par les cinĂ©astes sur l’innocence de leur hĂ©ros, littĂ©ralement dans le cas d’Eddie qui n’est pas coupable du crime dont on l’accuse, et Ă©motionnellement pour Bowie qui est piĂ©gĂ© par des criminels plus ĂągĂ©s et fourbes, rend ces films encore plus sombres et les inscrits fermement dans le cycle Noir. TOMORROW IS ANOTHER DAY Felix Feist, 1951 Il existe des exemples plus optimistes de couples fugitifs dans le film noir. Shockproof Jenny, femme marquĂ©e, 1949 rĂ©alisĂ© par Douglas Sirk et Sam Fuller, et Tomorrow is Another Day Les Amants du crime, 1951, de Felix Feist, rĂ©alisateur et scĂ©nariste de The Devil Thumbs a Ride de 1947 sont deux exemples oĂč les couples en cavale survivent. Mais leur sensibilitĂ© noire » est entretenue par un amour fou. Comme dans You Only Live Once, les hĂ©ros de ces deux films ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© accusĂ©s d’un crime avant le dĂ©but du rĂ©cit. jenny, femme marquĂ©e rajoute l’élĂ©ment du flic renĂ©gat » avec son personnage de contrĂŽleur judiciaire poussĂ© par son amour obsessif Ă  s’enfuir avec sa dĂ©tenue en conditionnelle accusĂ©e de meurtre. Tomorrow is Another Day va encore plus loin. Les deux hĂ©ros forment un mĂ©lange bizarre de perversion et d’innocence. L’homme, Bill Steve Cochran, a grandi en prison, condamnĂ© pour un meurtre commis sous l’influence d’une colĂšre incontrĂŽlable quand il Ă©tait tout jeune. Mis en libertĂ© conditionnelle une fois adulte, il manque d’expĂ©rience sexuelle. Tel que l’incarne Cochran – plus connu pour ses rĂŽles secondaires dont le gangster qui cocufie le Cody Jarrett de James Cagney dans White Heat L’Enfer est Ă  lui -, Bill a une maturitĂ© physique qui contredit son retard sur le plan sentimental et Ă©motionnel. La femme, Catherine Ruth Roman, qui devient l’objet de ses dĂ©sirs obsessionnels, est une taxi-girl/prostituĂ©e. LĂ  encore, on retrouve le thĂšme du flic voyou, cette fois sous la forme d’un inspecteur de police qui est amoureux de Catherine, tente de la violer et se fait tuer. Comme la plupart des couples fugitifs de Hollywood, y compris Eddie/Jo et Bowie/Keechie, les amants du crime » sont des prolĂ©taires. À l’instar du couple de Jenny, femme marquĂ©e, qui trouve du travail sur un champ de pĂ©trole, Bill et Catherine cherchent refuge dans l’anonymat des ouvriers agricoles journaliers. SHOCKPROOF Douglas Sirk, 1948 À la fin, par une subtile ironie, aucun des deux couples de Jenny, femme marquĂ©e et des Amants du crime n’a su prendre en main sa destinĂ©e ni crĂ©er les conditions de son salut. Ils ne doivent leur survie qu’au fait d’avoir Ă©tĂ© innocentĂ©s. Pour de nombreux couples en cavale, surtout dans le contexte du film noir, le soutien Ă©motionnel que pourrait leur apporter tout espoir d’évasion ou l’aide gĂ©nĂ©reuse d’inconnus passe aprĂšs leur propre passion. Quand l’amour fou tel que le dĂ©crit Buñuel est une passion dĂ©vorante, chaque action, qu’il s’agisse de se planquer, de voler de l’argent ou de tuer des intrus, est une tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e pour rester en libertĂ© afin de donner libre cours Ă  cette passion. YOU ONLY LIVE ONCE Fritz Lang, 1937 Bien que rĂ©alisĂ© seulement deux ans plus tard, Gun Crazy Le DĂ©mon des arme et son couple se situent aux antipodes de l’innocence de They Live by Night. Quand Clyde montre son arme pour la premiĂšre fois Ă  Bonnie dans Bonnie and Clyde d’Arthur Penn 1967, elle caresse nonchalamment son canon. En tant que mĂ©taphore sexuelle, ce n’est rien Ă  cĂŽtĂ© de la rencontre des amants de Gun Crazy , rĂ©alisĂ© par Joseph H. Lewis sorti initialement aux États-Unis sous le titre Deadly is the Female, mortelle est la femme », Le premier plan d’Annie Laurie Starr Peggy Cummins, tireuse d’élite dans une fĂȘte foraine, est pris en contre-plongĂ©e tandis qu’elle entre dans le cadre en tirant en l’air avec deux pistolets. Elle lance un dĂ©fi au public et Bart Tare John Dall se propose. BientĂŽt, ils font sauter des tĂȘtes d’allumettes sur le sommet de leurs crĂąnes respectifs. La sĂ©quence s’achĂšve sur leurs regards qui se croisent. Laurie, qui a perdu, esquisse un sourire enjĂŽleur. Bart, le vainqueur dont la puissance a Ă©tĂ© Ă©tablie, affiche un large sourire. Ce n’est lĂ  que leur premiĂšre rencontre. Bart dĂ©croche un emploi dans la fĂȘte foraine et, dĂšs lors, Laurie porte son bĂ©ret de guingois, des pulls moulants et un rouge Ă  lĂšvres vif. Jaloux, le patron de la fĂȘte foraine les vire tous les deux et le couple mĂšne grand train jusqu’à ce que Bart ait Ă©puisĂ© toutes ses Ă©conomies. Laurie tente de le convaincre qu’ils gagneront plus d’argent en montrant leurs talents de tireurs dans des banques plutĂŽt que dans des foires. Comme il hĂ©site encore, elle s’assoit sur le bord du lit, enfile ses bas d’un air faussement pudique et lĂąche son ultimatum c’est ça ou je te quitte. Bart capitule. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 L’atmosphĂšre puissamment Ă©rotique que Lewis construit dans la premiĂšre partie du film n’a rien de subtil, mĂȘme pour 1950, comme l’ont observĂ© avec enthousiasme Borde et Chaumeton en 1955 Le DĂ©mon des armes, disons-le, met Ă  l’écran un couple exceptionnellement sĂ©duisant qui n’en est pas moins meurtrier. » L’aspect physique des amants influence considĂ©rablement la perception du spectateur. La performance des acteurs peut entretenir ou contrer l’impression visuelle, souvent aidĂ©e en cela par des dĂ©tails physiques tels que les costumes et le maquillage. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 Parce qu’ils forment un si beau couple et parce que, comme le dit Bart, ils vont ensemble comme des armes et des munitions, l’intensitĂ© de leur amour fou naissant est immĂ©diate et flagrante. Les camarades de Bart lors de la parade de la fĂȘte foraine s’en rendent compte, tout comme le propriĂ©taire de l’attraction de tir, qui l’engage nĂ©anmoins. Si, au dĂ©but, la passion de Laurie est moins visible, elle ne se marie pas moins avec Bart et place tous ses espoirs en lui. À ce stade, la folie furieuse de l’amour fou est prĂȘte Ă  exploser. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 À mesure que Gun Crazy, l’attraction physique entre les deux amants s’associe, pour Laurie du moins, Ă  l’excitation que provoquent en eux leurs mĂ©faits. Laurie explique Ă  Bart que la peur pourrait lui faire tirer sur des innocents. Toutefois, ses vrais sentiments deviennent particuliĂšrement clairs dans la cĂ©lĂšbre longue prise du braquage d’une banque de la petite ville de Hampton. Durant toute la sĂ©quence, la camĂ©ra est installĂ©e sur la banquette arriĂšre de leur Cadillac volĂ©e on voit Bart et Laurie en costumes de western, soi-disant pour participer Ă  la parade d’une fĂȘte foraine itinĂ©rante. Naturellement, cela suggĂšre Ă©galement qu’ils sont les rĂ©sidus d’une autre Ă©poque, des desperados d’une trempe plus proche de Jessie James ou de Belle Starr que de Bonnie et Clyde. Pendant que Bart se trouve dans la banque, Laurie use de ses charmes pour distraire puis assommer un agent de police qui passait par lĂ . Cet incident l’a secouĂ©e et excitĂ©e. Quand ils prennent la fuite, elle lance un coup d’Ɠil derriĂšre eux, ses mains autour du cou de Bart comme pour l’embrasser. Durant ce bref regard, haletante, donnant le dos Ă  la route en se tenant face Ă  la camĂ©ra, son sourire est indubitablement sexuel. Selon les critĂšres actuels, la simple insinuation qu’un acte criminel pourrait provoquer un plaisir sexuel peut paraĂźtre bien banale. Mais la construction de cette scĂšne dans Gun Crazy, la perspective soigneusement contrĂŽlĂ©e depuis l’arriĂšre de la voiture et le fait que toute la sĂ©quence soit tournĂ©e en un seul plan, crĂ©e chez le spectateur une tension subtilement analogue Ă  celle du couple. Le relĂąchement de cette tension Ă  la fin de la scĂšne est synchronisĂ© avec l’apaisement de Laurie. Pour utiliser une terminologie moderne, elle est en train de dĂ©velopper une dĂ©pendance Ă  la violence. D’abord motivĂ©e par le dĂ©sir d’argent et de tout ce qu’il permet d’acheter », elle a besoin dĂ©sormais de sa montĂ©e d’adrĂ©naline. En entretenant la dĂ©pendance de sa compagne, Bart est, lui, un accro » typique. Contrairement aux couples fugitifs qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s, qui fuient pour se sauver d’accusations injustes, Bart et Laurie ont choisi de devenir des criminels. À mesure qu’ils deviennent de plus en plus dĂ©pendants l’un de l’autre, le processus de They Live by Night est inversĂ©. PlutĂŽt que deux innocents dont l’interdĂ©pendance totale, platonique, devient une relation sexuelle, l’attirance purement physique de Bart et de Laurie devient un lien affectif. Il est donc logique que le point d’orgue Ă©motionnel du film suive immĂ©diatement leur dernier hold-up. Laurie a dĂ©cidĂ© qu’ils se sĂ©pareraient et se rejoindraient plus tard afin de semer ceux qui les traquent. Ils rejoignent une seconde voiture et partent dans des directions opposĂ©es. Soudain, au mĂȘme moment, ils font demi-tour et se rejoignent. Comme les archĂ©types de Buñuel, le couple de Lewis s’étreint au milieu de la rue, indiquant figurativement Ă  la sociĂ©tĂ© qu’ils ne se laisseront pas sĂ©parer. AprĂšs cette dĂ©claration d’amour fou, il est entendu qu’ils doivent mourir. Ils mourront ensemble, lui la tuant dans un dernier geste pervers d’amour. [Film Noir – Alain Silver & James Ursini, Paul Duncan Ed. – Ed. Taschen 2012] TOMORROW IS ANOTHER DAY Felix Feist, 1951 THEY LIVE BY NIGHT Les Amants de la nuit – Nicholas Ray 1948 Ce n’est pas un film de gangsters, un rĂ©cit sordide de sang et de misĂšre, prĂ©cise Nicholas Ray Ă  ses producteurs, pour son premier film, mais l’histoire d’amour de deux jeunes gens qui n’ont jamais Ă©tĂ© correctement prĂ©sentĂ©s au monde. » TerrifiĂ©s par le pamphlet social qu’ils sentent en filigrane l’action se situe dans les annĂ©es 30, en pleine crise Ă©conomique, les responsables du studio RKO repoussent, remanient, censurent le scĂ©nario. L’amour fou isole les amants, leur fait oublier leurs obligations sociales habituelles, rompt leurs liens familiaux ordinaires et, au bout du compte, provoque leur perte. Cet amour effraie la sociĂ©tĂ©, la choque profondĂ©ment. Elle va donc utiliser tous les moyens possibles pour sĂ©parer ces amants comme elle le ferait de deux chiens dans la rue. » Luis Buñuel GUN CRAZY Le DĂ©mon des armes – Joseph H. Lewis 1950Bien que Gun Crazy Le DĂ©mon des armes n’ait Ă©tĂ© tournĂ© que quelques annĂ©es plus tard, le duo dĂ©peint par le rĂ©alisateur Joseph H. Lewis et le scĂ©nariste Dalton Trumbo est bien loin de l’innocence des couples en cavale de You Only Live Once J’ai le droit de vivre, 1937 de Fritz Lang ou des They Live by Night Les Amants de la nuit, 1949 de Nicholas Ray. Au contraire, ces amants diaboliques annoncent l’érotisme patent des films nĂ©o-noirs postĂ©rieurs Ă  la censure, comme Bonnie and Clyde 1967 d’Arthur Penn et Guncrazy 1992, l’hommage rĂ©alisĂ© par Tamra Davis Bonnie Clyde et leurs associĂ©s Ă©taient dĂ©jĂ  en fuite depuis deux ans, Ă©vitant d'ĂȘtre capturĂ©s dans le Sud et le Midwest avec leurs puissantes voitures volĂ©es et leurs armes Ă  feu. Une effraction rĂ©cente Ă  la prison d'Eastham, qui a libĂ©rĂ© Qui n’en a jamais entendu parler ? Bonnie & Clyde, c’est LE couple criminel de rĂ©fĂ©rence. Amoureux, armĂ©s, libres l’imaginaire collectif et les rĂ©citsContinue reading → MĂȘme la figure lĂ©gendaire de Merlin l’enchanteur n’est pas Ă  l’abri de l’amour
 DĂ©couvrez l’histoire de Merlin et Viviane ! Merlin dans la lĂ©gende arthurienneContinue reading →Nous utilisons des cookies sur notre site web. Vous pouvez "Accepter tout", ou bien contrĂŽler vos prĂ©fĂ©rences dans "ParamĂštres des cookies". Theirlives, closer to crime than to romance, will make you remember their multiple robberies, their murders, their endless run (special mention to the famous Ford V8 car), their touching love Lorsque Bonnie, jeune serveuse de bar lassĂ©e de la monotonie du quotidien, croise la route de Clyde, un cambrioleur marginal, toute son existence est chamboulĂ©e. Ensemble, ils braqueront des banques Ă  travers tout le Texas, passant des petits larcins aux meurtres sans ciller. En 1967, Arthur Penn est le quatriĂšme rĂ©alisateur Ă  s’inspirer de ces criminels qui ont secouĂ© l’AmĂ©rique pendant la Grande film tirĂ© de faits rĂ©els Ils sont jeunes ! Ils sont amoureux ! Et ils tuent des gens ! » VoilĂ  ce que l’on pouvait lire sur l’affiche originale de Bonnie and Clyde Ă  sa sortie en 1967. Ce slogan accrocheur est en fait inspirĂ© de la vie rĂ©elle de deux jeunes texans qui pendant la dĂ©pression des annĂ©es 1930 ont multipliĂ© les cambriolages, braquages et meurtres avant d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©s et tuĂ©s en Louisiane par la police en 1934. Arthur Penn fit de leurs effroyables aventures un film aujourd’hui lĂ©gendaire qui avait secouĂ© le tout Hollywood Ă  l’époque de sa Dunaway et Warren Beatty dans “Bonnie and Clyde” Warner Bros/Seven Arts/Tatira-Hiller Productions/Kobal/REX/ShutterstockUne premiĂšre pour les scĂ©naristesNous aurions pu penser que derriĂšre le scĂ©nario parfaitement ficelĂ© de Bonnie and Clyde se cachaient des experts du septiĂšme art. Mais Robert Benton et David Newman sont de vĂ©ritables novices en la matiĂšre. Leur motivation principale ? L’histoire extraordinaire de ces braqueurs rebelles. Robert Benton a grandi dans la banlieue de Dallas oĂč les crimes du couple meurtrier faisaient partis du folklore local. GrĂące Ă  leur intĂ©rĂȘt pour le sujet, les deux auteurs - respectivement rĂ©dacteur et directeur artistique pour le magazine Esquire Ă  l’époque - entrent en contact avec François Truffaut et Jean-Luc Godard Ă  qui ils veulent confier le projet. Les rĂ©alisateurs de la Nouvelle Vague les redirigent alors vers Warren Beatty qui, sĂ©duit par le script, se chargera de dĂ©velopper le controverse et le succĂšsScĂšne torride, glamourisation du meurtre, violence et humour noir
 Bonnie and Clyde n’a certainement pas fait l’unanimitĂ©. Les deux hĂ©ros incarnĂ©s par Warren Beatty et Faye Dunaway ont dĂ©frayĂ© la chronique avec leur comportement juvĂ©nile et leur incessante quĂȘte de rĂ©bellion. Pourtant, malgrĂ© les critiques et le dĂ©samour de la Warner pour son propre film, l’Ɠuvre d’Arthur Penn se voit rĂ©compensĂ©e de huit nominations aux Oscars et sept aux Golden Globes. Au box-office, les recettes sont toutes aussi bonnes puisque Bonnie and Clyde rapportera soixante-dix millions de dollars. De son cĂŽtĂ©, Warren Beatty fut rĂ©compensĂ© pour sa foi envers son film. Pensant que le film ne rapporterait pas d'argent, Warner Bros. avait proposĂ© Ă  l’acteur une offre impossible Ă  refuser un salaire de 200 000 dollars ainsi que 40% du montant brut des Dunaway dans “Bonnie and Clyde” AF archive / Alamy Stock PhotoFaye Dunaway ou Jane FondaAprĂšs avoir travaillĂ© avec Arthur Penn sur Mickey One, Warren Beatty s’adresse de nouveau au rĂ©alisateur pour qu’il s’occupe du projet Bonnie and Clyde. En tant que producteur et acteur principal, Beatty veut imposer Jane Fonda pour incarner Bonnie Parker. Mais l’actrice vit en France, refuse de se dĂ©placer pour le tournage et dĂ©cline donc le projet. D’autres actrices sont proposĂ©es dont Sharon Tate, Shirley MacLaine ou encore Natalie Wood. C’est finalement Faye Dunaway qui rĂ©cupĂšre le rĂŽle. Sur le plateau, la relation entre les deux comĂ©diens est houleuse mais cette tension a finalement servi Ă  nourrir le film tant l’alchimie Ă©lectrisante est palpable dans leurs jeux in situBraquage de la banque de Ponder, hold-up Ă  Kaufman, cambriolage dans un petit magasin Ă  Sherman
 les amants terribles ont parcouru le Texas, Ă©cumĂ© les petites villes et les centres pĂ©nitenciers, volant et tuant tous ceux qui pouvaient leur barrer le passage. Pour rendre son film encore plus authentique, Arthur Penn choisit de tourner les scĂšnes dans les vĂ©ritables lieux oĂč Clyde Barrow et Bonnie Parker ont commis leurs mĂ©faits. Cette mĂ©thode de travail a rĂ©ellement aidĂ© l’équipe, et surtout les acteurs, Ă  se plonger dans l’état d’esprit de ces criminels tristement Dunaway et Warren Beatty dans “Bonnie and Clyde” Warner Bros/Seven Arts/Tatira-Hiller Productions/Kobal/REX/ShutterstockUn Clyde Barrow bisexuelDans la premiĂšre version du script de Robert Benton et David Newman, une scĂšne intime impliquait Clyde, Bonnie et Moss, jouĂ© par Michael Le troisiĂšme personnage Ă©tait une invention des auteurs permettant de fusionner plusieurs protagonistes du gang contrĂŽlĂ© par le couple. De son cĂŽtĂ©, Warren Beatty a affirmĂ© qu'il n'avait aucun problĂšme Ă  jouer un personnage bisexuel, mais dans les Sixties, la question d’une sexualitĂ© autre qu’hĂ©tĂ©ro reste encore tabou. L’acteur et Arthur Penn craignaient que le public considĂšre Clyde comme un dĂ©viant sexuel et juge que son orientation avait un lien avec ses actions immorales. Pour les besoins de la narration, le duo de cinĂ©astes dĂ©cidĂšrent d’insinuer que Clyde Barrow Ă©tait and Clyde en musiqueL’histoire d’amour sanglante de Bonnie Parker et Clyde Barrow Ă  l’écran a inspirĂ© le monde de la musique. Suite Ă  la sortie du film d’Arthur Penn, de nombreux artistes leur ont rendu hommage, ou du moins, ont puisĂ© dans la lĂ©gende pour composer et Ă©crire des chansons. L’artiste country Merle Haggard avec The Legend of Bonnie and Clyde, Georgie Flame avec The Ballad Of Bonnie & Clyde, Mel TormĂ© avec A day in the life of Bonnie and Clyde
 et bien sĂ»r, Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot avec la chanson Ă©ponyme et culte sortie en 1968 sur l’album du mĂȘme nom. Lhistoire d'amour de ces deux hors-la-loi a Ă©tĂ© portĂ©e au cinĂ©ma par Arthur Penn. Photo: Faye Dunaway et Warren Beatty dans Bonnie and Clyde. Bonnie and Clyde, Arthur © Le bĂ©ret de Bonnie and Clyde », 1967Comment c’était avant Bonnie Parker est une criminelle au grand chic. IncarnĂ©e par Faye Dunaway, elle porte Ă  la perfection le bĂ©ret. Le couvre-chef en feutre nous plaĂźt pour son ambivalence. Il arrive Ă  conjuguer un aspect canaille et une allure BCBG. Le plus comme Bonnie, accorder son bĂ©ret au panama de son Clyde !

LePoinçonneur des Lilas. La Recette de l'amour fou. Douze belles dans la peau. Ce mortel ennui. Ronsard 58 * (paroles de Serge Barthélémy, musique composée par Serge

projetĂ© Ă  l'Escurial dans le cadre de "LycĂ©ens au cinĂ©ma" Bonnie and Clyde est un film sorti en 1967, il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Arthur Penn. Les rĂŽles de Bonnie et de Clyde sont jouĂ©s par Faye Dunaway et Warren Beatty. Il y a trois personnages secondaires trĂšs prĂ©sents dans le film, Buck Barrow, Blanche et C. W Moss, jouĂ©s par Gene Hackman, Estelle Parsons et Michael J. Pollard. Le film est Ă  croisĂ©e de plusieurs genres film policier, drame, romance et biopic. Ce film Ă©voque des Ă©vĂ©nements actuels car il se situe dans le contexte de la grande crise qui s'est abattue dans les annĂ©es 1930 sur les Etats-Unis, et on est, de nos jours, au milieu d'une nouvelle grande crise Ă©conomique. On peut donc dire que le film trouve des Ă©chos dans notre actualitĂ©. Il est intĂ©ressant Ă©galement par la rĂ©alisation qui nous fait entrer dans l'histoire de Bonnie et Clyde et nous emporte. Bonnie and Clyde raconte l'histoire de Bonnie Parker, serveuse dans un restaurant, et de Clyde Barrow, un ancien dĂ©tenu. Il raconte leur rencontre puis leur vie de fugitifs, passĂ©e Ă  commettre des braquages de banques. La traque se fait plus importante aprĂšs que Clyde a tuĂ© un employĂ© de banque en s'enfuyant. Le gang Barrow » est composĂ© de Buck Barrow, le frĂšre de Clyde, de Blanche, la femme de celui-ci et de C. W Moss, un garagiste qu'ils rencontrent en chemin. Au dĂ©but du film, le gĂ©nĂ©rique est composĂ© de bruits de clichĂ©s d'appareil photo et de vraies photos de Bonnie Parker et de Clyde Barrow, ce qui permet de se rendre tout de suite compte que l’histoire est vraie et nous informe sur l'histoire de ces deux personnages historiques. D'ailleurs, le physique des acteurs est trĂšs ressemblant de celui des vrais Bonnie et Clyde. Les rĂ©pliques sont crĂ©dibles et les acteurs jouent magnifiquement bien. La musique joue un rĂŽle assez important dans ce film, puisque, dans des scĂšnes qui se rĂ©pĂštent lorsque le ''gang Barrow'' prend la fuite, la musique est toujours entraĂźnante, presque amusante, et dans ces moments-lĂ  elle fait presque penser Ă  de la musique country. J'ai rĂ©ellement aimĂ© ce film car il mĂȘle amour, action et humour. Je suis trĂšs sensible au niveau des images dĂšs que l'on voit un peu de sang, j'ai du mal Ă  regarder le film. Mais Bonnie and Clyde nous raconte une histoire si touchante, tellement bien jouĂ©e par les acteurs et mise en scĂšne par le rĂ©alisateur que j'ai pu supporter toutes les scĂšnes qui auraient pu me paraĂźtre choquantes. Je conseille rĂ©ellement ce film Ă  tout le monde, il est riche en mouvements de camĂ©ra et en procĂ©dĂ©s de montage et nous fait aimer, comme les AmĂ©ricains des annĂ©es 1930, Bonnie Parker et Clyde Barrow.
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